La zaouïa Belkbir a été fondée, en 1950, à Adrar par le défunt Cheikh Mohamed Belkebir considéré comme le dernier saint patron du Touat.
Le Cheikh de cette école coranique est né en 1911 dans la commune de Bouda. Il commença par l’apprentissage du Coran auprès de son oncle. Le fiqh et l’arabe suivirent. Agé de 18 ans, il se rend à Tamentit, petite localité située à 12 km d’Adrar. Là, pendant deux ans, sous l’œil attentif du maître Sidi Ahmed Didi, un homme pieux et respecté, il continue son apprentissage. Mais le père du cheikh avait besoin du jeune prodige, qui dut se résigner à retourner au bercail familial, à Bouda où l’attendait un travail labo- rieux : s’occuper du «djenen». Deux ans après, il quitte son ksar natal et se rend à Tlemcen pour s’initier au «Dikr» et à l’éducation soufie auprès du patron de la zaouïa de Kerzaz, Boufeldja Ben Abderrahmane qui occupait le poste d’imam de la grande mosquée de Tlemcen.
Il continue son enseignement conformément au rite malékite et les principes du fiqh à Tlemcen auprès un autre maître originaire d’Adrar, un homme érudit et propriétaire d’une bibliothèque. Ceci allait durer quatre mois jusqu’au jour où cheikh Sidi Boufelja rendit l’âme, une mort et une perte qui allaient l’affecter terriblement. Des habitants de la ville d’El Aricha (Tlemcen) prennent contact alors avec Sidi Mohamed Belkebir et lui demandent de dispenser des cours d’apprentissage du Coran à leurs enfants. Il finit par céder à leur demande en ayant reçu l’aval de son paternel. Il passe deux années à El Aricha et se rend ensuite dans la ville de Mecheria à la demande de notables de cette ville pour également d’apprendre le Coran à leur progéniture. Une fois son père tombe malade, il rentre chez lui pour rester à son cheville.
En 1947, Mohamed Belekbir, alors âgé de 36 ans, assiste au décès de son père. En 1948, il entreprend la construction d’une medersa à Bouda. En 1950, il rejette la proposition de son maître, Sidi Ahmed Didi, de devenir imam de la mosquée de la ville d’Adrar pour l’unique raison que cette ville était pervertie. Le maître allait convaincre le jeune Cheikh que c’était à lui de redresser la situation et de faire d’Adrar une ville accueillante. En 1965, il entreprend les travaux d’aménagement de la mosquée, lieu de culture par excellente, bâtie en 1946. L’école coranique trouve sa place et cette zaouïa de Sidi Mohamed Belekbir a toujours prôné un Islam de tolérance, de paix et de pardon.
Le cheikh a vécu de 1911 à 2000, soit 89 ans, qui lui ont permis de former des enseignants du Coran éparpillés à travers le territoire national et même au Sénégal, au Niger et au Mali.
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