Une nouvelle publication sur la " Résistance de Lhadj Moussa Ben Lhassane El Madani Derkaoui " durant la période s’étalant de 1831 à 1849, a renforcé récemment l’écriture historique dans la région des Ouled Nail.
Cet ouvrage historique, premier du genre à Djelfa, est le fruit d’un travail collectif initié par sept chercheurs en histoire, qui ont voulu marquer leur contribution dans l’écriture de l’histoire de la résistance populaire dans la région des Ouled Nail .
Un objectif somme toute noble, qui a particulièrement été souligné lors d’une conférence, abritée récemment par le centre islamique de Djelfa et consacrée à la présentation de ce nouveau-né sur la scène littéraire historique, publié par la maison d’édition et de distribution Djelfa-Infos. L’ouvrage, écrit en 397 pages, a été divisé en quatre chapitres en plus d’une étude annexe.
Suivant l’ordre chronologique des événements, les auteurs de ce livre sont d’abords revenus sur l’appel à la résistance lancé, en 1831, par Lhadj Ben Lhassane Darkaoui El Masri , à Ksar Messaâd, pour en faire l’axe principal de leur ouvrage.
Dans leur préface de l’ouvrage, les mêmes auteurs ont surtout tenu à déplorer le fait que la personnalité de Lhadj Moussa Ben Lhassane El Madani Derkaoui " n’a pas historiquement bénéficié de l’intérêt nécessaire ", exception faite de l’attention que lui a accordée l’historien Abou El Kacem Saâd Allah qui a estimé que la vie de cet homme de résistance " était pleine d’aventures susceptibles de remplir tout un livre".
Le premier chapitre du livre présente au lecteur la région des Ouled Nail, au plan géographique et historique.
Quant au 2eme chapitre, il aborde les événements phares des années 30 du 19eme siècle, à leur tête le conflit ou plutôt l’affrontement entre l’Emir Abdelkader et Hadj Moussa lors de la bataille d’ " Oumar" en 1835. Les auteurs du livre ont tenu, à ce propos, à expliquer les motifs à l’origine de cet affrontement entre " frères de sang et de religion ", citant en cause une conspiration ourdie par le Comte d'Erlon (Gouverneur général français de l’époque), ainsi que les généraux " Desmichels " et " Trézel ", et le commerçant juif " Juda Ben Duran ".
Le 3eme chapitre du livre met en lumière la période des années 40 de la même époque, une période faste de résistance pour les tribus des Ouled Nail, menées par L’hadj Moussa et l’Emir Abdelkader, et ayant donné lieu à l’émergence d’un nombre de personnalités héroïques, à l’image de Bellekhel, Si Cherif, Belehreche, Si Ben Ayache, Elbouhali, El Herane, Mohamed Ben Atia, et Cheikh Zebda, entre autres, auxquelles s’ajoutent d’autres héros issus d’autres régions du pays, à l’instar de Laârbi El Ouancharissi, Lhachemi Boumaàza, Moulay Ibrahim et bien d’autres .
Enfin le 4eme chapitre de l’ouvrage aborde en abondance les batailles menées par les Ouled Nail en 1849, avant de finir en apothéose avec la grande bataille des " Zaâtcha ", qui fut la dernière dans la longue et riche vie de cet héros de la résistance nationale, quelque peu méconnu, que fut le Chahid Lhadj Moussa.
Cette publication historique s’achève sur une étude annexe consacrée aux adeptes de la " Tarika Darkaouia ",(également appelés Draouche) qui accompagnaient L’hadj Moussa dans ses batailles. Les auteurs du livre n’ont pas voulu faire l’impasse sur ce qui est convenu historiquement d’appeler la " boucherie des Draouches " à Ksar Charef.
Un événement historique confus et qui garde à ce jour" plein de secrets ", au vue de sa relation directe avec un autre conflit(affrontement) entre l’Emir Abdelkader et Lhadj Moussa, ayant fait, l’année dernière, l’objet d’une journée d’études au centre culturel islamique de Djelfa, et dont les intervenants se sont accordés à mettre hors d’état de cause la personnalité de l’Emir Abdelkader dans un tel crime, tout en pointant du doigt le colonialisme français, qui a son actif de nombreux crimes contre l’humanité commis à Ksar Charef ( 50 km à l’Est de Djelfa), ont-ils assuré.
Le chahid Lhadj Moussa prisonnier du crâne N5942 au musée de l’Homme de Paris ...
Selon les études, recherches et autres archives historiques multiples (nationales et françaises) collectées par les auteurs de cet ouvrage, le chahid Lhadj Moussa est le "prisonnier " du crâne N5942, se trouvant actuellement en compagnie d’autres crânes de chouhada algériens, au musée de l’Homme de Paris.
Les mêmes auteurs, représentés par Belakhdar Chouli, Mohamed Chebiri, Hakim Chouiha, Mohamed Mouissa, Bensalem Omar, Belkacem Saïd Khaldi et Bensalem Messaoud, se sont accordés, dans l’épilogue de leur ouvrage, sur l’impératif d’honorer la mémoire des " héros prisonniers des cranes du musée de Paris, dont Lhadj Moussa ", en écrivant l’histoire de leur résistance et de leur combat contre l’ennemi français , pour la liberté de l’Algérie.
Ils ont, également, émis une proposition préconisant l’inhumation de son crâne, une fois restitué, à Ain L’khadra dans la commune de Charef (son quartier général à l’époque de sa résistance), en guise d’hommage à sa mémoire.
Les auteurs de ce livre ont tenu, par ailleurs, à mettre en avant leur amour de l’histoire en général et de l’histoire de leur région de façon particulière, comme la raison principale à l’origine de l’écriture de cet ouvrage- hommage, ayant fait l’objet d’une vente- dédicace, marquée par une affluence considérable de personnes intéressées par ce type de recherches historiques.
Les nombreuses personnes ayant suivi la table ronde, ayant accompagnée cette vente dédicace, n’ont pas manqué de poser moult questions inhérentes au sujet du livre.
Une personne parmi l’assistance s’est notamment interrogée " comment Lhadj Moussa a commencé sa résistance en 1831", selon les auteurs du livre, au
moment où les archives indiquent que " la première campagne militaire française est arrivée dans la région en 1844".
Ce à quoi les auteurs ont répondu que la " résistance populaire à Djelfa n’a pas attendu l’arrivée des français dans la région ", car Lhadj Moussa a pris l’initiative de proclamer le Djihad, après la création d’une Zaouia à Messaâd en 1831, puis d’un campement pour son armée à Ain L’khadra à Charef, avant de se lancer dans la bataille contre l’armée française en lançant son mémorable ": je suis venu jeter les français en mer et libérer la capitale ".
Ils ont, également, rappelé le complot ourdi contre Lhadj Moussa et l’Emir Abdelkader, par les généraux " Desmichels" et " Trézel ", et le commerçant juif " Juda Ben Duran ", avant d’assurer que l’Emir Abdelkader a honoré la femme et la fille de Lhadj Moussa en les lui rendant saines et sauves, sans affrontement.
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