Des montures de lunettes non conformes avec risque pour les consommateurs en bas âge, des produits industriels contrefaits, des pièces de rechanges de qualité douteuses, le risque sur la santé est permanent.
Les services de contrôle qui avaient mis à jour le commerce juteux de montures de lunettes contrefaites vendus sur le marché au titre de produits de marque, viennent de révéler un autre danger cette fois pour la vue elle-même. 90% des lentilles de contact circulant sur le marché présentent des risques majeurs pour la vue. Des produits contrefaits qui exposent l’œil du consommateur à l’asphyxie de la rétine, la diminution de la vision, des allergies, des infections oculaires et peuvent aussi occasionner la perte de la vue.
Dans leur bilan de l’année 2017, les services des douanes comptabilisent un total de 724.214 produits présumés contrefaits a indiqué le sous-directeur le la lutte contre la contrefaçon au sein de cette institution. Parmi ces produits, il s’est avéré que les lentilles de contact sont de qualité moindre et comportent des risques majeurs pour les consommateurs selon l’Ophtalmologue, Dr Abdelkader Messadi qui précise que ce produit fabriqué à base d’hydrogel comporte « un défaut d’imperméabilité et de transmissibilité causant des dommages notables à long terme à l’œil, alors que seulement 10% des produits vendus dans le pays, et qui sont fabriqués à base de silicone hydrogel, sont de bonne qualité ». C’était lors des journées de la marque et de la contrefaçon qui se déroulent à Alger. Intervenant à l’occasion, le responsable des services de douanes a fait état de l’étendu du fléau de la contrefaçon dans le commerce et dont la provenance principale est la Chine.
Les produits contrefaits, ou ne répondant pas aux normes de qualité vont de l’alimentaire aux articles de sport en passant par les pièces de rechange, des petits appareils électroménagers et d’esthétique et des piles. En fait tout ce qui se vend ou presque est présumé contrefait. Et ce, malgré les opérations de contrôles menées de façon régulière et les sanctions appliquées à l’encontre des commerçants incriminés. La production intellectuelle n’échappe pas à la règle. La contrefaçon littéraire et artistique traitées par les services de police en 2017, comme exposé par la Direction générale de la sureté nationale a concerné, durant cette période plus de 77.000 CD, DVD et DVX saisis avec 52 personnes impliquées.
Quant au préjudice économique, la contrefaçon a aussi trouvé refuge dans l’industrie, un total de, 84 affaires ont été traitées par les services de police en 2017 impliquant 120 personnes. C’est la compétitivité et la concurrence saine qui s’en trouvent mises à mal. Pire encore quant il est question de santé et de bien être du citoyen.
Malgré que le bilan chiffré enregistré a été moins important que l’année précédente, il n’en demeure pas moins que ce qui a été enregistré ne reflète qu’une « idée de la réalité sans toutefois refléter l’ampleur du phénomène, de sorte que des produits contrefais peuvent circuler sur le marché sans que les services de douanes n’y mettent la main dessus », faute de demande d’intervention de la part des opérateurs économiques. Ce qui nécessite selon le responsable des douanes une coordination plus grande entre les différents intervenants, à commencer par le titulaire de la marque auquel incombe d’alerter les services des douanes au cas où celle-ci vient à être copiée.
Pour l’année 2017, le responsable a noté le nombre de 1.371.643 unités retenues et dont la justice s’est saisie.
A. Merabetti
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