Une grosse polémique anime les discussions dans les chaumières et les cafés de la ville de Tiaret et, en prolongement, sur les réseaux sociaux.
Sur ces derniers, le déchaînement est perceptible à travers des commentaires où transparaît clairement le rejet d’une partie de la population de cette location aux enchères du centre équestre Emir Abdelkader, une entité publique fonctionnelle et qui s’apparente à une belle vitrine touristique, sportive et de divertissement de milliers de familles tiaréties.
Dès la parution donc, dans des canards régionaux, de l’avis d’appel à soumission sous plis cachetés de la mise en location par voie d’adjudication au plus offrant du complexe de loisirs, équitation, tourisme et infrastructures commerciales, sis rue de Dahmouni, pour mars, au niveau du siège de la wilaya avec une mise à prix initiale de deux millions de dinars (l’ouverture des plis étant prévue le dimanche 18 mars 2018 au siège de la wilaya), la polémique a enflé sur fond de réprobation de cette opération que d’aucuns qualifient de bradage d’un bien public séculier, très bien situé à la sortie nord de la ville et qui constitue un des rares repères de la fierté des Tiarétis.
Inutile aussi de décrire le courroux de nombreux notables et cadres de la région qui nous ont saisis comme pour nous prendre à témoin. M. Hadj Saidi, directeur des Domaines, contacté pour en savoir plus, tempère et évoque «une situation ubuesque de pas moins de 400 biens publics dont le club équestre laissés en état d’abandon» et d’ajouter que «l’opération loin d’être sélective et, concernant le club équestre Emir Abdelkader, consiste en une location pour une durée de trois ans dans la transparence la plus totale dès lors qu’on a été saisi par arrêté du wali pour procéder à un assainissement suivi de location et/ou de cession de biens publics à l’abandon ou dont l’assiette foncière n’a pas été transférée aux domaines publics».
Loin de constituer un cas isolé, l’opération de location du centre équestre, pour laquelle il est exigé le paiement d’une caution de garantie de 10 millions de dinars, sera probablement suivie par d’autres dont les Cassap et autres entités vouées à la décrépitude, fait savoir notre interlocuteur qui s’enorgueillit d’avoir récupéré, pour le compte du Trésor et au portefeuille foncier, pas mois de 5400 hectares de terre dans la commune de Naima, entre autres. «Notre souci reste la préservation du patrimoine de l’Etat dont on est les garants», renchérit le directeur des Domaines qui semble, lui aussi, essuyer des critiques acerbes concernant la concession de biens fonciers urbains à la valeur vénale plus qu’avérée.
En parcourant le fameux cahier des charges, on s’aperçoit effectivement, et comme soutenu par certains, que les articles 1, 3 et 6 des 39 articles énumérés prêtent à confusion s’ils n’ouvrent pas à des déviations en dépit de l’engagement que les éventuels acquéreurs diront respecter. Actuellement en gérance par une association, le centre équestre suscite, il est vrai, les appétits des uns et des autres. Face aux inquiétudes manifestées par les citoyens, les autorités iront-elles jusqu’à geler l’opération ?
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