Une réunion, présidée par le wali d’Oran, Mouloud Cherifi, a été tenue avant-hier au siège de la wilaya, concernant la relance de l’étude du projet de réhabilitation et de la sauvegarde du quartier de Sidi El Houari.
A cette réunion ont pris part des représentants de la société civile, dont le président de l’association Bel Horizon, et des spécialistes du patrimoine, ainsi que le secrétaire général de la wilaya, le directeur de la culture, le directeur de l’urbanisme et de la construction (DUC) et le P/APC d’Oran Noureddine Boukhatem. Le wali a entamé la réunion par la présentation d’une architecte experte qui sera chargée dorénavant du suivi du vieux bâti de manière générale et de Sidi el Houari en particulier. Il a insisté lors, de cette réunion, sur la mise en place d’un plan sur la situation les immeubles qui doivent être préservés ou démolis.
Dans ce cadre, un montant de 15 millions de dinars du budget de la wilaya sera débloqué pour le lancement de l’étude du plan de sauvegarde de ce quartier. Selon l’association Bel Horizon. Le bureau d’études choisi par la Direction de la culture de manière réglementaire, aura la charge de l’étude. Il peut faire appel à des experts, des associations et d’autres organismes. Il sera procédé également à l’accompagnement des propriétaires par la création d’un collectif des propriétaires résidents à réaliser par l’APC et le secteur de Sidi El Houari, pour les informer de leurs droits et de leurs devoirs.
Ceux qui veulent réhabiliter peuvent recevoir une aide conséquente, ceux qui refusent seront soumis aux obligations édictées par le décret d’octobre 2003. Parmi les résultats de cette réunion figure également, selon l’association, le renforcement du maître d’ouvrage, en l’occurrence, la Direction de la culture, en compétences humaines et notamment en architectes. Notons que des urbanistes, journalistes et des membres du mouvement associatif ont tiré récemment la sonnette d’alarme sur la situation du quartier de Sidi El Houari dans une lettre adressée au ministre de la Culture et au wali d’Oran. «La politique du bulldozer, dite de la «tabula rasa», qui a fait tant de dégâts à Oran, continue à être la seule politique qui est proposée pour le Vieil Oran. On démolit sans discernement, sans études préalables, comme s’il s’agissait d’éradiquer un bidonville », peut-on lire dans cette lettre. Les signataires affirment également dans cette lettre que «2015 aura été l’année de tous les rêves.
Les associations et groupes de citoyens se mobilisent, l’université offre des promotions de mastère en patrimoine. Cette ambiance aura été de courte durée, puisque les démolitions reprennent de plus belle, fin 2015, et avec plus d’ampleur en cette fin d’année 2017».
Par ailleurs, avec l’objectif de sortir de cette situation, des propositions ont été faites par les signataires. Parmi ces solutions figurent l’arrêt des démolitions et la composition d’une commission ouverte aux compétences, pour statuer sur l’état des immeubles et assurer un gardiennage pour éviter le pillage des matériaux. Un accompagnement des propriétaires qui veulent rester à Sidi el Houari (assistance, organisation et aide pour réhabiliter leurs immeubles), l’ouverture d’un chantier de fouilles archéologiques à la Casbah, le renforcement en moyens humains du maître d’ouvrage, en charge du «secteur sauvegardé» qu’est la Direction de la culture.
Les signataires demandent également une implication spéciale du ministère de la Culture et de ses organismes (agence des secteurs sauvegardés, Direction de la protection légale du patrimoine (CNRPAH). Mouloud Cherifi a expliqué récemment qu’il est «un fervent défenseur de la protection du vieux bâti dans le quartier de Sidi El Houari».
Le chef de l’exécutif a affirmé qu’il est le premier concerné par la préservation, mais, selon l’interlocuteur, il ne faut pas faire «confusion entre préserver et rester dans une situation statique ». Dans ce cadre, le wali s’est dit favorable à la préservation des immeubles, en insistant sur l’importance de l’initiative. «Pour réhabiliter, il faut aussi de l’initiative», dira-t-il. Avant d’ajouter : «Pourquoi fallait-il attendre que la wilaya intervienne pour réaliser des escaliers à Santa Cruz ? Moi j’aurais aimé que certaines associations le prennent en charge.» Le wali a incité les associations et les bénévoles à faire des actions sur le terrain pour contribuer à la réhabilitation de ces immeubles. «Rien n’empêche une association de se rapprocher des services de la wilaya. On leur donnera les moyens pour restaurer, il faut donner l’exemple.»
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