Lvres: la fabuleuse histoire du sport algérien. Retracer sur plus d’un siècle la saga du sport algérien, c’est le pari ambitieux et réussi auquel s’est attelé Fayçal Chehat, journaliste de formation et ancien coureur universitaire de demi-fond. En faisant paraitre à Alger Les Moissons d’exil (1912-1962), aux éditions Al.bayazin), premier des quatre tomes que comprendra La fabuleuse histoire du sport algérien, le natif de Khemis-Milliana nous offre un panorama complet des personnages ayant marqué la vie sportive algérienne, sous l’occupation française ou après l’indépendance.
Outre les belles illustrations en noir et blanc et la judicieuse version bi-langue arabe/français, la force de l’ouvrage est de ne pas dissocier la grande histoire de la petite.
De mêler les destins individuel ou collectif au contexte politique d’une Algérie sous le joug de la France coloniale. De mettre en valeur le mérite phénoménal qu’ont eu les sportifs autochtones d’émerger dans des conditions matériels parfois proche du misérabilisme.
De montrer l’incroyable détermination mentale de ces athlètes qui, sans la préparation méthodique des Européens ou des Américains, arrivaient quand même à tutoyer les sommets de leurs sports.
Outre les belles illustrations en noir et blanc et la judicieuse version bi-langue arabe/français, la force de l’ouvrage est de ne pas dissocier la grande histoire de la petite.
De mêler les destins individuel ou collectif au contexte politique d’une Algérie sous le joug de la France coloniale. De mettre en valeur le mérite phénoménal qu’ont eu les sportifs autochtones d’émerger dans des conditions matériels parfois proche du misérabilisme.
De montrer l’incroyable détermination mentale de ces athlètes qui, sans la préparation méthodique des Européens ou des Américains, arrivaient quand même à tutoyer les sommets de leurs sports.
Destin individuel, destin collectif
Et parmi ces guerriers sortis de l’ombre, on s’attardera volontiers sur les trajectoires d’un Bouguerra El Ouafi ou d’un Chérif Hamia. Le premier, chétif marathonien à la dégaine chaplinesque, créa l’énorme surprise aux Jeux Olympiques d’Amsterdam de 1928 en s’emparant de la médaille d’or au nez et à la barbe des favoris de l’époque.
Un exploit qui précéda de plus d’un quart de siècle celui d’un autre géant né sur le sol d’Algérie, Alain Mimoun et sa victoire à Melbourne en 1956. Malheureusement pour l’enfant d’Oued Djellal, cette gloire éphémère cèdera progressivement la place aux mauvais choix de carrière. Pire, celui qu’on surnommait le Biskri, car né dans la région de Biskra, connaitra une fin de vie tragique en mourant poignardé, dans le plus grand dénuement et dans la solitude la plus totale. A l’opposé du coureur de fond, Hamia, boxeur dandy des années 50, connaitra le succès et le star système. Ce début de notoriété en métropole n’est cependant rien en comparaison de ce qui allait l’attendre outre-Atlantique.
Car c’est aux Etats-Unis que l’Algérois gagnera ses galons de star internationale avant de revenir à Paris et de drainer au bord des rings les Belmondo, Eddie Constantine, Delon et consorts. Mais les histoires heureuses se finissent parfois mal. Car le drame de la coqueluche parisienne aura été d’échouer, devant son public, lors du combat l’opposant au Nigerian Hogan pour le titre de champion du monde des poids plumes. Inconsolable sur l’instant, l’Algérien avouera plus tard que le Front de Libération National (FLN) lui intima l’ordre de perdre pour ne pas donner l’occasion à la France de jouir d’une couronne mondiale. En redonnant une seconde vie à tous ces personnages, Fayçal Chehat réhabilite non seulement la mémoire de ces héros de l’oubli mais il lègue aux futures générations une trace patrimoniale pouvant servir d’archives nationales. Deux coups avec une seule pierre, mais un véritable coup gagnant !
@nassermabrouk
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire