Prévue dans la constitution, une Académie pour la langue amazighe sera créée au courant de l’année 2018, apprend-on d’une source officielle qui nous précise qu’«un projet de loi organique sera soumis au parlement prochainement». «Des experts sont en train d’étudier les mécanismes juridiques constitutionnels pour la création de cette institution qui sera dotée d’un budget conséquent», affirme encore notre source.
Cette Académie berbère se chargera de la promotion de la langue amazighe et de réunir les conditions de promotion du tamazight pour concrétiser son statut de langue officielle.
La création de cette institution sera un parachèvement des luttes de beaucoup de générations qui se sont sacrifiées mais ne fera guerre l’affaire de beaucoup de politique qui continuent à utiliser cette langue et la culture berbère comme fond de commerce.
Une revendication socle de leurs existences. Il faut dire que le Tamazigh est la plus ancienne langue maternelle des Algériens et enseignée à l’école depuis 1995, soit après la fameuse grève du cartable durant l’année scolaire 1994/1995.
Après la création du Haut comité à l’amazighité (HCA) en 1995, en sus de deux départements de cette langue lancés aussi au sein des universités de Bejaia et Tizi-Ouzou. En Avril 2002, cette langue est constitutionnalisée et devient deuxième langue nationale, dans une conjoncture particulière marquée par les événements du printemps noir de l’année 2001.
Une avancée qui «ajoute aussi à la création de la télévison Amazigh au sein de l’ENTV. «Tamazight est, aujourd’hui enseignée à l’école, son enseignement se fait sur la base de la maîtrise de la langue (le kabyle le plus souvent) sans aménagement préalable de celle-ci, sans outil didactique et sans formation de formateurs», nous fait savoir un enseignant de cette langue qui nous dresse un état des lieux de l’avancée de cette langue sur le terrain.
Pour notre interlocuteur, la seule base de l’enseignement de cette langue demeure « les travaux de Mouloud Mammeri: tajerrumt (grammaire) et amawal (lexique néologique) non didactisés » en déplorant que «les manuels élaborés par le ministère de l’enseignement sont souvent mal compris et considérés comme peu pratiques». Il faut rappeler aussi la création du Centre National Pédagogique et Linguistique pour l’Enseignement de Tamazight (CNPLET) qui travaille d’arrache pied sur la problématique de l’aménagement de la langue amazigh en Algérie.
Si au Maroc la question de la transcription de cette langue est tranchée en utilisant officiellement le Tifinagh comme caractère, en Algérie elle demeure toujours d’actualité.
Les linguistes évoquent la non préparation de cette langue pour son officialisation en la non Amazighisation de l’environnement et des problèmes liés à «l’état de la langue (pluralité) et sa fonctionnalité (sans tradition d’utilisation dans le domaine formel) dans le milieu plurilingue les représentations et attitudes de la société à son égard».
Les spécialistes de cette question estiment que la création de l’académie pour la langue et culture berbère sera d’un grand apport pour définir « les linéaments d’une stratégie globale d’aménagement de cette langue tenant compte du contexte pluriel dans lequel elle s’inscrit et des attentes de la société langagière qui la reçoit afin de lui assurer des chances de succès».
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