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12/21/2017

El Amria, de Bourchache à Lourmel



El Amria, fondée sous le nom de Lourmel, est une ville de l’ouest algérien, dépendant de la wilaya d'Aïn Témouchent. 

Elle est le chef-lieu de daïra et est située à 42 kilomètres à l'ouest d'Oran, et à 30 kilomètres au nord de sa wilaya. 

Elle s’est longtemps distinguée durant la colonisation, par ses vignobles, dont le raisin était destiné à la production d’un vin si prisé en Europe .Aujourd’hui encore, El Amria reste réputée pour ses raisins de table, si juteux.



Avant 1830, aucune trace d’autochtones n’a été révélée sur le territoire d’El Amria. Seule, la tribu des ‘’douair’’, qui vivait  sur le mont ‘’Murdjadjo’’, le long de la côte, osait s’aventurait en ce lieu perdu, juste pour faire paitre  leurs troupeaux, sur les crêtes de cette région inhabitée. La peur de la malaria sévissant à l’époque,  interdisant à toute présence humaine de descendre  vers la plaine. Après 1832, un point d’halte, dénommé ‘’Bourchache’’ a  été aménagé  par l’armée coloniale au voisinage des lieux, sur la route d’Oran à Tlemcen, le long de la Sebkha. 
La source d’El Amria, qui existait à 2000 mètres du lieu, semble avoir été l’une des raisons majeures, d’établir un centre de colonisation qui a pris le nom de Bourchache, pour obtenir celui de Lourmel . 
Des puits furent creusés, en premier et une grande tente  a été dressée, pour abriter et recevoir les voyageurs qui osaient traverser  la plaine. 
C'est en ce lieu cité, que Si Ahmed Ould Kadi, Agha de Frenda abandonne à l’État français 3 560 hectares de terre. 
Dès 1853, une étude réalisée sur le lieu permettait d’envisager la création d’un centre de colonisation grâce aux eaux abondantes de la source d’El-Amria qui seront amenées au village par une conduite d'eau, exécutée par le Génie. Le 22 mai 1854, ce centre deviendra le village européen de Bourchache sur l’emplacement proposé par le Général Commandant la Division. 
A cette date, l'extrait du registre de délibération du conseil du Gouvernement, mentionnait  et portait  sur la réalisation de multiples taches, dont la réduction  à 30 le nombre des familles à installer ;  le don  à chaque lot urbain 7 à 8 ares ; la réservation  pour l’église , de la partie haute de la place ; l’établissement  d’une fontaine et d’un abreuvoir dans la partie basse ; la création de  lavoirs sur le boulevard en arrière de la fontaine ; l’augmentation à 25 m de la largeur de la grande rue en prévision d’une rangée d'arbres de chaque côté de la chaussée ; la suppression de la rue Baroudi et du puits ; le remplacement du mur de soutènement de la place par un talus à la pente de 1 m de hauteur sur deux de base ; l’aménagement  des marches de l'escalier en pavés  ; la réservation  en dehors de la ville d’un terrain de deux hectares environ pour le bivouac des troupes ; l’indication d’un lieu pour  l’emplacement du cimetière ; le lotissement d’une superficie de 700 hectares de terres labourables et l’attribution  à chaque famille de 11 à 12 hectares de terres, sur lesquels autant que possible deux hectares environ devront être situés sur le bord de l'oued Baroudi ou sur un canal de dérivation . 
Ce centre fut créé en 1854 pour 30 familles et prend le nom de Bourchache  puis, un décret impérial du 15 janvier 1856 crée un centre de 70 feux qui est baptisé ‘’ Lourmel ‘’. 
Ce nom a été  donné en souvenir de Frédéric, Henri Lenormand de Lourmel (1811/1854) général de l’armée d’Afrique s’étant illustré lors de la bataille de Zaatcha, mort au combat en Crimée, à la bataille d’Inkerman. En 1880, il a été dénombré 225 habitations, l’église fut construite en 1892 pour la somme de 34 116,41 francs. Des colons  se sont installés par la suite et étaient pour la grande majorité des Français issus plus particulièrement des régions d'Alsace, du Tarn, de l'Ardèche, des Pyrénées Orientales et de la Corse mais aussi des Espagnols, des Italiens et des Maltais.  
En 1888, la population d’El Amria  était  de 2 374 habitants, 213 hectares sont plantés en vigne, la production atteindra deux ans après 13 000 à 14 000 hectolitres. Les vins de cette ville étaient  divisés en deux catégories distinctes : les vins produits par les coteaux et ceux produits par la partie de ce vignoble qui s'étend vers le lac salé.  
Ces vins d’un gout agréable, étaient fortement prisés à travers les marchés d’Europe. 
A l’indépendance, le village comprenait 5000 habitants, dont 2000 français et 3000 algériens et toute la commune, une population de .15.000 habitants, répartis à travers  des centres de regroupement de Magra, Rouïba, Messaid et Bouzedjar. 
La ville finit, par la suite à reprendre son nom d’origine, celui d’El Amria qu’elle a tiré du nom de  la source El Amria qui alimentait  la population et qui est distante, juste de 02 kilomètres. Aujourd’hui encore, El Amria reste réputée pour ses raisins de table, si juteux, mais également pour ses plages, surtout celle de Bouzedjar qui attire des milliers d’estivants.

Réflexion

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