Dans le cas d’Alger, une autre entrave, directement liée aux événements du XIXe siècle intervient : suite à la conquête de la ville par les troupes françaises en 1830, la grande majorité de la classe dominante a pris le chemin de l’exil; le départ d’environ un tiers de la population, dont l’ensemble de l’élite algéroise, a malheureusement impliqué celui de milliers de malles contenant des costumes qui auraient apporter un témoignage précieux.
Ainsi, seules les pièces de qualité moyennes restent en possession des musées et des collectionneurs; et le plus souvent, ce sont celles qui furent réalisées dans des étoffes consistantes sont parvenues à résister à l’épreuve du temps : vestes de velours ou de brocart, coiffes, châles brodés… les vêtements les plus fins et les plus légers portés à même la peau, comme les chemises ou les serouels, sont plus rares.
L’iconographie
Cette source d’information réside dans la présentation du costume sur les statues ou les mosaïques de la période antique et sur les gravures et peintures des artistes ou voyageurs européens du XVIe au XIXe siècle.
Sur les objets antiques, la façon de styliser un vêtement, un drapé ou un pli peut susciter des confusions et des erreurs d’interprétation. Il est également difficile de déterminer si le costume représenté correspond à ce que les femmes portent réellement dans leur vie quotidienne, ou s’il s’agit de modèles répondant à des conventions artistiques ou religieuses.
De plus, il n’est pas toujours évident de s’assurer du degré de généralisation du costume en question (costume de la minorité régnante, ou d’une plus large proportion citadine). Le moyen-âge présente quant à lui un obstacle d’une autre nature : quasiment aucune image de costume n’est parvenue de ces nombreux siècles ou les dynasties berbères règnent sur le Maghreb (environ du IXe au XVIe).
Cette absence iconographique serait due à l’association des principes berbères fondés sur l’abstraction et la géométrisation et des recommandations musulmanes à la non-figuration de l’être humain.
De plus, il n’est pas toujours évident de s’assurer du degré de généralisation du costume en question (costume de la minorité régnante, ou d’une plus large proportion citadine). Le moyen-âge présente quant à lui un obstacle d’une autre nature : quasiment aucune image de costume n’est parvenue de ces nombreux siècles ou les dynasties berbères règnent sur le Maghreb (environ du IXe au XVIe).
Cette absence iconographique serait due à l’association des principes berbères fondés sur l’abstraction et la géométrisation et des recommandations musulmanes à la non-figuration de l’être humain.
Dès le XVIe siècle, quelques illustrations de costumes sont relevés par des voyageurs européens tels que Cesare Vecellio ou Nicolas De Nicolay, mais c’est surtout suite à la prise d’Alger en 1830, que les peintres vont multiplier les œuvres reproduisant le costume local. Là encore, une difficulté majeur est à prendre ne compte : l’intervention de la subjectivité et de l’imaginaire des artistes.
Dans la tendance orientaliste de l’époque, les œuvres qui ne font pas preuve d’une inventivité excessives sont rares. Les images de harems, de bains publics, plongés dans une atmosphère de « luxe, calme, et volupté » sont monnaie courante dans les tableaux du XIXe siècle; les fantasmes des peintres et public visé s’y trouvent souvent répertoriés de façon caricaturale.
Dans la tendance orientaliste de l’époque, les œuvres qui ne font pas preuve d’une inventivité excessives sont rares. Les images de harems, de bains publics, plongés dans une atmosphère de « luxe, calme, et volupté » sont monnaie courante dans les tableaux du XIXe siècle; les fantasmes des peintres et public visé s’y trouvent souvent répertoriés de façon caricaturale.
Plusieurs décennies plus tard, les compositions de la majorité des photographes continuent à entretenir à leur façon des images de « harems orientaux », notamment sur les cartes postales des années trente du XXe siècle.
Un grand discernement est par conséquent requis, pour l’utilisation de ces documents iconographiques.
Les écrits
La troisième source de connaissance du costume est fournie par les écrits de certains auteurs d’expression grecque et latine de l’antiquité, de géographes et de voyageurs proche-orientaux andalous ou maghrébins d’expression arabe du Moyen-âge, de diplomates, de voyageurs et de missionnaires religieux européens dès le XVIe siècle, d’artistes et d’écrivains romantiques et orientalistes du XIXe siècle, et enfin de chercheurs ou de simples auteurs au service de l’administration coloniale, notamment à l’occasion du centenaire de la présence française en Algérie (1930).
La plus ancienne source d’information relative au costume spécifiquement algérois provient d’un texte espagnol écrit à la fin du XVIe siècle par l’abbé Haëdo, qui aurait récolté des récits de captifs, dans être lui-même allé à Alger (selon certains)…
Les écrits
La troisième source de connaissance du costume est fournie par les écrits de certains auteurs d’expression grecque et latine de l’antiquité, de géographes et de voyageurs proche-orientaux andalous ou maghrébins d’expression arabe du Moyen-âge, de diplomates, de voyageurs et de missionnaires religieux européens dès le XVIe siècle, d’artistes et d’écrivains romantiques et orientalistes du XIXe siècle, et enfin de chercheurs ou de simples auteurs au service de l’administration coloniale, notamment à l’occasion du centenaire de la présence française en Algérie (1930).
La plus ancienne source d’information relative au costume spécifiquement algérois provient d’un texte espagnol écrit à la fin du XVIe siècle par l’abbé Haëdo, qui aurait récolté des récits de captifs, dans être lui-même allé à Alger (selon certains)…
Malgré le regard subjectif porté par l’abbé, ou celui d’autres auteurs plus contemporains (Laugier de Tassy, De venture de Paradis…), les documents et récits rapportés demeurent une précieuse source d’information. Il convient néanmoins de préciser que ces écrits sont élaborés par les personnes généralement peu au fait de la culture algéroise, mais en plus, il s’agit de récits exclusivement masculins, ce qui entraîne une vision particulière et souvent limitative du costume féminin.
Entre le XIXe et le XXe , et notamment avec l’ouvrage de G. Marçais, la contrainte à surmonter reste le manque objectivité et de rigueur dicté par l’idéologie coloniale et par le message réducteur qu’elle véhiculait. Les recherches plus récentes se limitent quant à elles à la période ottomane de la ville.
Entre le XIXe et le XXe , et notamment avec l’ouvrage de G. Marçais, la contrainte à surmonter reste le manque objectivité et de rigueur dicté par l’idéologie coloniale et par le message réducteur qu’elle véhiculait. Les recherches plus récentes se limitent quant à elles à la période ottomane de la ville.
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