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7/22/2017

Valeur économique de la biodiversité : Huile de lentisque, de figue de Barbarie et d’arganier, une richesse à valoriser


Pour intéresser le grand public à la nécessité de protéger cette biodiversité, les pouvoirs publics ont décidé de mettre en exergue sa valeur économique à travers son exploitation dans le domaine nutritionnel (aromates et huiles), médicinal, pour fabriquer des cosmétiques entre autres.
Développement de la filière huile de lentisque  dans le Parc national  d’El Kala à El Tarf .
En effet, c’est le cas à El Tarf où 100 femmes rurales sont impliquées pour le développement de la filière huile de lentisque à El Kala (El Tarf). Une expérience pilote qui est en cours dans le Parc national d’El Kala pour développer et améliorer l’exploitation de la filière de l’huile de lentisque menée en collaboration avec l’agence allemande de coopération GIZ. 
Cette expérience a touché, à ce jour, 34 femmes sur les 100 concernées qui ont bénéficié d’une formation pour mieux rentabiliser leur exploitation de l’huile avec des pertes minimes de la matière première et des gains importants. 
Autrefois, le travail, qui se faisait manuellement, était fatigant pour ces femmes et peu rentable mais, aussi nuisible pour l’espèce. L’extraction du jus de la plante lentisque, grâce à un petit matériel, à savoir un extracteur qu’elles peuvent louer au lieu de l’acheter, leur a été proposée avec des résultats intéressants.
La création d’unités de production de l’huile de lentisque est programmée pour la centaine de femmes dont 34 ont fait l’objet d’une formation, en Tunisie, qui dispose d’une bonne expérience dans le domaine. 
Un guide d’utilisation du lentisque est également fourni à ces femmes rurales qui pourront s’organiser en coopératives pour la vente de leurs produits (huile et plantes pour l’utilisation dans le domaine de l’aromathérapie).
Réhabilitation  de l’arganier
En voie d’extermination à cause de l’exploitation traditionnelle, il fait partie des actions à mener ou en cours dans certaines zones du sud du pays. Des milliers de plants ont été mis en terre ces dernières années dans la région d’Adrar, en particulier, ainsi qu’à Tindouf où il s’étend sur une superficie de 70 000 ha. Une surface dérisoire devant les 500 000 hectares exploités au Maroc qui l’exporte vers l’Europe.
L’Arganier (argan) est un arbre endémique de l’Algérie et du Maroc et son aire de répartition couvre un territoire relativement important dans le nord-ouest de la wilaya de Tindouf, où cette espèce constitue la deuxième essence forestière après l’acacia. L’arganier est parfaitement adapté aux conditions d’aridité du milieu du fait de mécanismes régulateurs des variations hydriques foliaires et de la transpiration. De plus, cette espèce assure l’équilibre écologique du milieu grâce à son système racinaire puissant et profond, permettant la protection des sols contre les processus d’érosion hydrique et éolienne. Sur le plan de la biodiversité, l’arganier totalise plus de 50 espèces et sous espèces végétales vasculaires. Il constitue un carrefour de flores d’origines diverses et un biotope pour les espèces animales qui trouvent en l’arganeraie un écosystème propice à la création de refuges. En Algérie, en plus de l’insignifiance des surfaces occupées par cette espèce, la priorité reste sa protection. Puisqu’en plus de sa rareté, l’arganier devient une espèce menacée, notamment par les pâturages. 
Son exploitation, dans le cadre du développement durable, est intéressante car les bienfaits de l’huile d’argan ne sont plus à démontrer pour ses multiples vertus et divers usages (art culinaire, cosmétique ou en pharmacie).
Il en est de même  pour la figue de barbarie
Utilisée autrefois pour fixer les sols et comme haies de protection et qui, au-delà de son consommation comme fruit, peut être utilisée dans le domaine cosmétique avec une huile très prisée à l’étranger et dont les qualités sont très recherchées avec un seul défaut, son côté invasif. Un projet est en cours de maturation avec le secteur de l’agriculture de Annaba et à Souk Ahras. 
Reste maintenant à intéresser les jeunes qui peuvent investir dans le cadre du dispositif de l’Ansej ou l’Angem pour les femmes rurales.
Il existe de nombreuses espèces à valoriser sur les plans économiques, tels que l’armoise de Tamanrasset, l’huile de cade, extraite du genévrier, le cyprès du Tassili à multiplier, d’autant que ce sont des espèces à gènes qui résistent aux changements climatiques.
Mais il reste à développer l’esprit d’initiative qui fait défaut et encourager les bonnes volontés qui manquent, hélas, sans négliger le savoir-faire local à inventorier, car ils font également partie de la protection de la biodiversité.
Au ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, on a réfléchi à une nouvelle idée, celle de créer des cellules biodiversité dans tous les ministères afin que ce dossier de la protection et la valorisation devienne l’affaire de tous.
S. D.

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