Vendeurs de produits de diouls et autres qtayef, rôtisseurs occasionnels, gardiens de parking devant les mosquées…des centaines de jeunes se sont transformés en vendeurs occasionnels à l’occasion du Ramadhan rejoignant ainsi la cohorte qui peuple déjà le marché informel.
A chaque Ramadan c'est le même décor. Rues, ruelles et trottoirs sont squattés par des jeunes «saisonniers» étalant surtout des produits alimentaires périssables. Inconscients du danger qu'ils font courir à leurs clients, ces jeunes ne manquent pas d'ingéniosité et d'esprit novateur. Bourek, brik et autre chorba et pain en tous genres… tout y est.
Toutefois, les stars de ce mois ne sont autres que les kalbelouz, zlabia et autres pâtisseries. Pratiquement toutes les artères de la capitale fourmillent de vendeurs occasionnels de «zlabia et kalbelouz», avec un supplément de «mouches ou d'abeilles». Et quand ils ne sont pas vendus sur les étals clandestins qui squattent les artères de la ville, ce sont les épiciers, les fast-foods et les marchands de légumes, et même des cordonniers, qui se mettent de la partie. Ils se transforment, le temps d'un Ramadan, en confiseurs ou vendeurs d’herbes aromatiques. Enfin, tous ceux qui disposent d'un local, prennent le train en marche. Là aussi, les conditions d'hygiène sont inexistantes. La «cherbet», une boisson très sensible et qui devrait être pasteurisée, en est le parfait exemple. Elle est préparée dans des bidons à l'hygiène douteuse, en plus d'être exposée toute la journée sous un soleil de plomb.
Changement de décor
Comme une pièce théâtrale, après le f´tour, le décor change comme par miracle. Certains de ces marchands reprennent leur activité normale de gardien de parking. Ils ont choisi les alentours des mosquées pour racketter les automobilistes. Le phénomène prend de plus en plus d'ampleur. Les jeunes algériens ont donc adapté leur «job» au mois sacré. Près de la mosquée El Ibrahimi, à quelques mètres de l'université de Droit, à Saïd Hamdine, les "parkingeurs" squattent plusieurs centaines de mètre.
D'autres se transforment en vendeurs de glaces ou en rôtisseurs. Ryadh fait partie de ces derniers.
Depuis quelques années, il s'adonne à ce métier qui semble lui rapporter gros. «J'ai même des clients fidèles qui m'appellent au téléphone pour commander des sandwichs de brochettes qu'ils consomment pour le S'hour», confie-t-il. Il n y a pas un quartier qui ne soit pas enfumé par ces nouveaux barbecues.
Selon Mustapha Zebdi, président de l'Association pour la protection du consommateur et de l’environnement ( Apoce), la provenance de la viande reste inconnue, tout comme la garantie du respect de la chaîne du froid. "Ces produits sont, le moins que l'on puisse dire, à très haut risque d'intoxication qui peuvent amener à un grave état de santé", a-t-il affirmé.
Et les citoyens ? Ce sont eux, en fait, qui encouragent la prolifération de ces pratiques. Mais pourquoi autant d'inconscience ? «Les prix» répondent la plupart des citoyens. Ils expliquent qu'«ils sont plus abordables sur les trottoirs, et avec de petits salaires, c'est tout ce qu'on peut se payer», répond ce père de famille
Walid Souahi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire