El-Ouazouaza, une boisson traditionnelle réhydratante et nutritive, s’impose sur la table de Ramadhan, jusqu’à devenir indétrônable, dans la wilaya d’El-Oued.
Elle est très prisée en période des grandes chaleurs, notamment au mois de ramadhan, pour ses vertus réhydratantes et revigorantes pour les jeûneurs, grâce aux multiples plantes naturelles et infusions la composant.
Cette boisson, dont la préparation est l’apanage pratiquement des vieilles femmes, car détenant encore les secrets de cette recette séculaire, était au départ un breuvage fait maison pour la consommation familiale, avant de gagner du terrain pour s’installer sur les étalages de commerces en tant que source de revenus pour ses producteurs, leur permettant de couvrir une partie des dépenses croissantes en ce mois sacré de Ramadhan. “El-Ouazouaza”, comme appelée par la population locale et dont le nom est dérivé de son goût légèrement amer et piquant, résulte de sa composition d’infusions et de plantes naturelles et aromatiques riches en substances nutritives et en sels minéraux réhydratants en période des chaleurs, selon les connaisseurs de cette préparation.
Plusieurs espèces végétales pour la préparation de la boisson Concernant sa préparation, les fins connaisseurs estiment nécessaire l’infusion de plus de 40 espèces végétales, médicinales et aromatiques, certaines d’origine montagneuse et d’autres saharienne, dont la camomille, appelé Ouazouaza, le romarin, le fenugrec, en plus d’autres espèces sucrées, tels l’aneth, le fenouil, l’anis vert, le gingembre et la cannelle, en vue d’obtenir une sécrétion juteuse.
Pour lui conférer davantage de saveur, certains y rajoutent des céréales, dont l’orge, et des légumes secs dont la fève et les poischiches de fermentation, enveloppés en poignées de 30 à 50 gr de chaque espèce végétale, bien lavées et maintenues dans une étoffe de linge blanc propre appelée Sorra ou Hezma, avant de l’imbiber dans un récipient de 10 litres d’eau et de laisser couvert pour une durée de 12 heures.
L’opération, a-t-on expliqué, est répétée jusqu’à épuration des plantes de tous résidus impropres, avant d’être replacées dans une quantité supplémentaire d’eau en y ajoutant, pour obtenir un gout sucré, un kilogramme de dattes diluées dans de l’eau jusqu’à obtenir un jus de datte appelé Merissa, et ensuite fermer le récipient pendant 24 heures, période nécessaire à l’interaction des plantes donnant lieu à une production très appréciée de boisson “fait maison” succulente.
Une préparation somme toute prisée qui fait que l’on substitue aux autres boissons juteuses, et qui fait même l’objet d’échange entre familles de bouteilles de Ouazouaza, en cette période.
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