La troupe du FLN a été créée après le congrès du Soummam. Elle a regroupé 54 membres devenus ambassadeurs de l’identité et de la personnalité algérienne. Parmi les artistes Ali Maachi et Mohamed Touri. Le premier a été lâchement assassiné en 1958 et le second est décédé en 1959 suite à une maladie conséquence de la torture subie à la prison de Serkadji. Le parcours de ces deux martyrs a été au centre de la conférence de la mémoire du journal El Moudjahid en collaboration avec l’association Mechaal Echahid.
Dans son intervention, Abdelhamid Rabia, artiste, a souligné que la journée nationale de l’artiste proclamée le 8 juin 1998 par l’ancien ministre de la culture, Hamraoui Habib Chawki, symbolise la date de la mort d’Ali Maachi, « un artiste complet et au comportement exemplaire ». Maachi, dira Rabia, « a créé en 1953 l’ambassadeur du chant » et en 1956 « Odes d’Algérie » (Anghame El Djazair) ».
De son coté, Mustapha Sahnoun, membre de la troupe du FLN, a évoqué la création de la troupe afin de « faire entendre le combat des algériens et faire valoir la personnalité algériennes ».
« Les dirigeant du FLN ont l’idée judicieuse de faire participer l’ensemble des algériens au combat, chacun dans son domaine d’où la création, d’une équipe sportive et celle des artistes », note-t-il.
Sahnoun a rappelé qu’au départ la troupe était constituée de 35 comédiens, musiciens et chanteurs avant d’atteindre 54. Mustapha Kateb avait été désigné son responsable. La troupe sera divisée en sous équipes : théâtre, chant et musique. Elle se produira alors en Tunisie, en Egypte, en Irak, en Libye, en Chine, en URSS et en Yougoslavie.
Mustapha Sahnoun est revenu, sur le poème de Mohamed Touri dans lequel il répondait aux déclarations du général de Gaulle, qui appelait à la paix des braves. « Tu peux parler de Gaulle, tu peux aboyer, il est écrit que le peuple algérien ne déposera pas les armes ».
Même élan nationaliste et même émotion ont imprégné El Hadi Redjeb qui a rejoint la troupe du FLN à l’âge de 14 ans. « Je voulais intégrer les rangs de l’armée et combattre auprès des moudjahiddines qui venaient dans notre zaouïa, mais mon jeune âge et ma belle voix m’ont valu une participation auprès des artistes », se souvient-il. Avant de souligner que « les chansons comme « Y a oumi ma tkhafiche » et « Bouadek Ya Oumi » écrites par Mohamed Bouzidi étaient son fusil pour lutter pour une Algérie indépendante.
« L’abandon de mes études n’a pas été vain puisque aujourd’hui le drapeau de mon pays flotte haut », estime Redjeb.
L’historien, Lahcène Zeghidi a pour sa part affirmé que « le mouvement culturel a été ressuscité grâce au mouvement national et a participé à la mobilisation et aux appels à travers des messages codés à la résistance ». Mieux, l’art était devenu un rempart contre l’assimilation culturelle française et pour l’émergence de l’identité algérienne.
Souhila Habib
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