L’actuel marché couvert, construit au cœur de la ville de Tiaret à l’époque coloniale, soit en 1898, se trouve dans un état de dégradation avancée.
On parle même de sa démolition en vue d’ériger un projet structurant à sa place. Cette approche, bien qu’elle suscite encore l’assentiment de certains, ne semble pas réjouir les commerçants qui y sont établis. Ces derniers parlent d’«un vestige de Tiaret à préserver» et font circuler une pétition pour demander au wali de surseoir à l’idée de sa démolition. L’équipement, confié une première fois à l’APC de Tiaret, a valu l’inscription d’une opération dotée d’une enveloppe de 70 millions de dinars et une étude fut même présentée au chef de l’exécutif local en marge de sa visite marathon dans les dédales de la cité. Depuis, il y eut un silence radio inquiétant qui a eu pour conséquence de sortir de leur silence les marchands qui y sont établis.
Ces derniers, dont certains ont investi leurs propres fonds pour colmater les brèches, n’en peuvent plus de continuer à travailler dans des conditions pour le moins malpropres. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à faire un tour sur ce lieu visité journellement par des milliers de clients. Selon une source proche de l’hôtel de ville, «après le gel qui a frappé plusieurs projets non lancés en 2015, cet équipement a été dévolu à la direction du commerce», mais cette dernière semble tergiverser et rien ne pointe à l’horizon à même de susciter l’espoir.
Espoir de voir ce marché, que certains cataloguent comme repère de la ville, reprendre vie en préservant son cadre. Au-delà de sa reprise, ce marché couvert, qui dispose de 37 étals, dont 13 boucheries, une poissonnerie et un espace en sous-sol, est toujours squatté par les marchands de l’informel, qui continuent de dicter leur loi, bien que les pouvoirs publics aient décidé, depuis 2011, d’éradiquer tous les espaces publics qui défiguraient la ville. «En période hivernale, pénétrer dans le marché s’apparente à un sport risqué, surtout pour les vieux et les vieilles, qui le fréquentent assidûment», rappelle Ounes Hachemi, représentant de l’Ugcaa, qui fait figure de porte-parole des marchands.
Un responsable au fait du dossier parle toutefois de «l’imminence de l’entame des travaux qui prendraient en charge tous les aspects liés à sa fonctionnalité pour en faire un joyau architectural meilleur que celui actuel, vétuste et tombant en ruine». A vrai dire, la problématique de la gestion des marchés de fruits et légumes au chef-lieu pose problème. Plusieurs petites structures réalisées et disséminées aux quatre coins de la ville n’ont pas été utilisées d’une manière optimale, voire ont été détournées de leur vocation originelle. Une situation qui a favorisé l’informel, de plus en plus tentaculaire et, par conséquent, difficile à éradiquer.
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