A chaque fois que l’Algérie fête le 1er Novembre, une date mémorable et inoubliable pour chaque Algérien, l’esprit patriotique surgit pour nous rappeler les hommes armés de bravoure, de courage qui ont défié l’armée coloniale, soit avec les armes, soit avec un ballon dans les pieds, soit culturellement à travers divers pays dans le monde. Le combat pour une Algérie libre et indépendante a été bien étudié et mis en œuvre : c’est ce qui a fait dire que c’étaient des hommes qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire de l’Algérie dans divers domaines.
Voilà des propos encourageants et reconnaissants d’une déclaration officielle du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Le rôle de l’équipe du Front de libération nationale surnommée «le Onze de l’indépendance» ou «l’équipe de la Liberté» dans l’accession à l’indépendance est souligné à plusieurs reprises en Algérie depuis 1962 par le premier Président de l’Algérie libre et indépendante et co-fondateur du FLN Ahmed Benbella qui soulignait à plusieurs reprises lors de ses discours l’importance du Onze de l’indépendance, une glorieuse équipe de football qui fait, qu’on le veuille ou pas, partie de l’histoire du pays au regard du rôle important qu’elle a joué dans la révolution, en faisant connaître la cause nationale à travers le monde. «L’équipe de football du Front de libération nationale a écrit de belles pages de l’histoire de l’Algérie, elle a joué un très grand rôle dans la médiatisation de la révolution, elle a réussi à représenter dignement notre pays à travers le monde», affirme à chaque fois l’ex-star du football national, Rachid Mekhloufi.
Ferhat Abbas, ancien président du Gouvernement provisoire (GPRA), disait aussi que l’équipe de football du FLN a fait avancer la révolution de dix années : un témoignage honorifique qui fait chaud au cœur pour les joueurs du Onze de l’indépendance dont l’effectif de la sélection n’a pas été défini tout de suite après la création mais après quarante cinq matchs disputés par l’équipe, soit vers la mi-1959 pour voir l’équipe type se dessiner : Boubekeur, Doudou, A. Ibrir, M. Zitouni, Bekhloufi, Deffoun, M. Soukhane, Bouchach, S. Ibrir, Setati, Hammadi, Arribi, Haddad, Benfedha, Mekhloufi, Boumezrag, Bourtal, Rouai, Chabri, Benfitour, Kermali, Bouchouk, Brahimi, Maouche, Oudjani, Oualiken, A. Soukhane, Mazouz, Bourricha, Kerroum, H. Bouchache, Amara, Zouba…
Le Président feu Houari Boumediene reconnaissait lors de ses discours à la nation algérienne le sacrifice de cette génération de sportifs qui sans réfléchir ont répondu à l’appel du devoir, le fait était d’autant plus remarquable que nous avions affaire à des joueurs qui étaient très à l’aise matériellement et financièrement en France et qui auraient pu tourner le dos à l’appel du FLN pour ne pas briser leur carrière sportive.
Dans le monde, on ne connaît pas d’exemple similaire de sportifs qui ont milité, à leur manière pour revendiquer le droit d’avoir un pays libre et indépendant et tout cela s’est déroulé en pleine phase de préparation de la Coupe du monde de football de 1958 (Suède) et auquel les Rachid Mekhloufi, Said Brahimi, Mustapha Zitouni, Abdelaziz Benfitour, Abderahmane Boubekeur faisaient partie de la sélection du Coq français. Une dizaine de joueurs professionnels algériens quittent leurs clubs français dans le plus grand secret et rejoignent ce qui sera par la suite leur base : la ville de Tunis.
C’était une équipe de football qui symbolisait la révolution algérienne et qui a vu le jour après la promulgation des décisions du congrès de la Soummam au même titre que celle de la culturelle (chanteurs, comédiens, homme de théâtre). La création d’organisations relevant du Front de libération nationale et après la naissance de l’Union nationale des étudiants musulmans algériens et de l’Union générale des travailleurs algériens, le Front de libération jugea nécessaire de mettre en place une organisation sportive qui porte son nom et qui sera son ambassadeur dans les instances internationales en raison de la popularité au niveau international du sport en général et du football en particulier.
La décision fut donc prise de créer une équipe de football constituée de joueurs algériens évoluant dans le championnat français et tout de suite un appel fut lancé à ces joueurs pour rejoindre les rangs de la révolution et des footballeurs professionnels et pas des moindres étaient sélectionnés dans l’équipe de France.
L’équipe de football a été créée le 13 avril 1958 par l’initiateur de l’opération Mohamed Boumezrag joueur et dirigeant, du responsable politique Mohamed Allam et du garde matériel Sellami Zamri, ce sera, dès lors, le début d’une grande épopée revendicatrice, d’une génération de sportifs footballeurs qui ont sacrifié leurs carrières pour une noble cause : l’appel du devoir.
«Nous étions d’abord des djounouds et ensuite des footballeurs, c’est important de le souligner car notre ‘fuite’ c’était pour démontrer au monde entier que tout le peuple algérien était derrière la révolution», explique l’ancien maître à jouer de l’AS Saint-Etienne Rachid Mekhloufi. Ce dernier sélectionné pour le Mondial-1958 avec l’équipe de France, en compagnie de Mustapha Zitouni, n’ont jamais honoré leur convocation, il se rappelle toujours du match disputé face la Yougoslavie en date du 29 mars 1961 à Belgrade devant 80 000 spectateurs, restera à jamais gravé dans sa mémoire. «Je me souviens de cette rencontre historique où nous avons réussi à battre la Yougoslavie sur le score de 6 à 1, nous avons réalisé une prestation de très bonne facture, c’était vraiment extraordinaire», se remémore-t-il.
En dépit de son statut de «star» à l’époque de la création de la glorieuse équipe du FLN, Rachid Mekhloufi estime que le collectif et l’amour du pays prenaient le dessus. Le ralliement à la révolution des joueurs algériens fut un coup décisif pour la France qui ne s’est douté de rien et un énorme succès pour le Front de libération nationale en territoire français d’autant plus que ces joueurs faisaient partie des footballeurs les plus brillants dans le domaine footballistique et dont certains étaient pressentis pour faire partie de l’équipe nationale française appelée à participer à la Coupe du monde de 1958 en Suède.
Après le départ de France des joueurs algériens et à leur arrivée en Tunisie, l’équipe du FLN fut constituée et elle eut un écho médiatique important au niveau mondial bien que les autorités françaises obtiennent la non-reconnaissance de cette équipe par la FIFA. Malgré cette interdiction de jouer, l’équipe de la liberté signe une tournée mondiale d’environ quatre-vingt rencontres, notamment en Europe, en Asie et en Afrique. «Nous étions complémentaires, certes, chacun avait ses qualités propres à lui, mais le plus important c’était ce nationalisme, cet amour du pays, du drapeau, cet amour de la révolution.
C’est ce qui faisait notre force, nous formions un bloc uni et c’est ce qui nous a permis de développer un football merveilleux, de défendre merveilleusement nos couleurs, donc la responsabilité était la même pour tous», affirme Amar Rouai ancien joueur du SCO Angers, l’un des premiers joueurs à être contacté par Mohamed Boumezrag, le fondateur de l’équipe du FLN. «En septembre, il m’invita à faire partie de cette équipe, je n’ai pas hésité un seul instant à répondre favorablement par amour pour l’Algérie, c’était un devoir», a ajouté Rouai.
Pour Mohamed Maouche : l’équipe du FLN a réussi à porter haut l’image de l’Algérie combattante à travers le monde, hisser le drapeau national dans différents stades dans lesquelles nous avons joué et entendre l’hymne national était pour nous des moments de très forte émotion, on était 32 joueurs tous au service de la révolution, nous avons pu lui donner un impact politique, nous avons sillonner différentes régions du monde et c’était important pour faire entendre notre revendication qui était celle de l’indépendance du pays que ce soit en Europe, dans les pays arabes et même en Chine, la révolution algérienne s’est fait connaître et c’était déjà un grand acquis.
Pour Kaddour Bekhloufi, ancien joueur du CAL Oran, de l’AS Marine, de l’AS Monaco qui lors d’une rencontre de football remplaça Michel Hidalgo et inscrivit un très beau but qui lui valurent des applaudissements du prince Rainier et de son épouse Grace Kelly qui insisteront pour le voir en fin de rencontre. En 1958, il laisse tout tomber pour aller rejoindre l’équipe du Onze de l’indépendance, il ne l’a jamais regretté.
Ferhat Abbas, ancien président du Gouvernement provisoire (GPRA), disait aussi que l’équipe de football du FLN a fait avancer la révolution de dix années : un témoignage honorifique qui fait chaud au cœur pour les joueurs du Onze de l’indépendance dont l’effectif de la sélection n’a pas été défini tout de suite après la création mais après quarante cinq matchs disputés par l’équipe, soit vers la mi-1959 pour voir l’équipe type se dessiner : Boubekeur, Doudou, A. Ibrir, M. Zitouni, Bekhloufi, Deffoun, M. Soukhane, Bouchach, S. Ibrir, Setati, Hammadi, Arribi, Haddad, Benfedha, Mekhloufi, Boumezrag, Bourtal, Rouai, Chabri, Benfitour, Kermali, Bouchouk, Brahimi, Maouche, Oudjani, Oualiken, A. Soukhane, Mazouz, Bourricha, Kerroum, H. Bouchache, Amara, Zouba…
Le Président feu Houari Boumediene reconnaissait lors de ses discours à la nation algérienne le sacrifice de cette génération de sportifs qui sans réfléchir ont répondu à l’appel du devoir, le fait était d’autant plus remarquable que nous avions affaire à des joueurs qui étaient très à l’aise matériellement et financièrement en France et qui auraient pu tourner le dos à l’appel du FLN pour ne pas briser leur carrière sportive.
Dans le monde, on ne connaît pas d’exemple similaire de sportifs qui ont milité, à leur manière pour revendiquer le droit d’avoir un pays libre et indépendant et tout cela s’est déroulé en pleine phase de préparation de la Coupe du monde de football de 1958 (Suède) et auquel les Rachid Mekhloufi, Said Brahimi, Mustapha Zitouni, Abdelaziz Benfitour, Abderahmane Boubekeur faisaient partie de la sélection du Coq français. Une dizaine de joueurs professionnels algériens quittent leurs clubs français dans le plus grand secret et rejoignent ce qui sera par la suite leur base : la ville de Tunis.
C’était une équipe de football qui symbolisait la révolution algérienne et qui a vu le jour après la promulgation des décisions du congrès de la Soummam au même titre que celle de la culturelle (chanteurs, comédiens, homme de théâtre). La création d’organisations relevant du Front de libération nationale et après la naissance de l’Union nationale des étudiants musulmans algériens et de l’Union générale des travailleurs algériens, le Front de libération jugea nécessaire de mettre en place une organisation sportive qui porte son nom et qui sera son ambassadeur dans les instances internationales en raison de la popularité au niveau international du sport en général et du football en particulier.
La décision fut donc prise de créer une équipe de football constituée de joueurs algériens évoluant dans le championnat français et tout de suite un appel fut lancé à ces joueurs pour rejoindre les rangs de la révolution et des footballeurs professionnels et pas des moindres étaient sélectionnés dans l’équipe de France.
L’équipe de football a été créée le 13 avril 1958 par l’initiateur de l’opération Mohamed Boumezrag joueur et dirigeant, du responsable politique Mohamed Allam et du garde matériel Sellami Zamri, ce sera, dès lors, le début d’une grande épopée revendicatrice, d’une génération de sportifs footballeurs qui ont sacrifié leurs carrières pour une noble cause : l’appel du devoir.
«Nous étions d’abord des djounouds et ensuite des footballeurs, c’est important de le souligner car notre ‘fuite’ c’était pour démontrer au monde entier que tout le peuple algérien était derrière la révolution», explique l’ancien maître à jouer de l’AS Saint-Etienne Rachid Mekhloufi. Ce dernier sélectionné pour le Mondial-1958 avec l’équipe de France, en compagnie de Mustapha Zitouni, n’ont jamais honoré leur convocation, il se rappelle toujours du match disputé face la Yougoslavie en date du 29 mars 1961 à Belgrade devant 80 000 spectateurs, restera à jamais gravé dans sa mémoire. «Je me souviens de cette rencontre historique où nous avons réussi à battre la Yougoslavie sur le score de 6 à 1, nous avons réalisé une prestation de très bonne facture, c’était vraiment extraordinaire», se remémore-t-il.
En dépit de son statut de «star» à l’époque de la création de la glorieuse équipe du FLN, Rachid Mekhloufi estime que le collectif et l’amour du pays prenaient le dessus. Le ralliement à la révolution des joueurs algériens fut un coup décisif pour la France qui ne s’est douté de rien et un énorme succès pour le Front de libération nationale en territoire français d’autant plus que ces joueurs faisaient partie des footballeurs les plus brillants dans le domaine footballistique et dont certains étaient pressentis pour faire partie de l’équipe nationale française appelée à participer à la Coupe du monde de 1958 en Suède.
Après le départ de France des joueurs algériens et à leur arrivée en Tunisie, l’équipe du FLN fut constituée et elle eut un écho médiatique important au niveau mondial bien que les autorités françaises obtiennent la non-reconnaissance de cette équipe par la FIFA. Malgré cette interdiction de jouer, l’équipe de la liberté signe une tournée mondiale d’environ quatre-vingt rencontres, notamment en Europe, en Asie et en Afrique. «Nous étions complémentaires, certes, chacun avait ses qualités propres à lui, mais le plus important c’était ce nationalisme, cet amour du pays, du drapeau, cet amour de la révolution.
C’est ce qui faisait notre force, nous formions un bloc uni et c’est ce qui nous a permis de développer un football merveilleux, de défendre merveilleusement nos couleurs, donc la responsabilité était la même pour tous», affirme Amar Rouai ancien joueur du SCO Angers, l’un des premiers joueurs à être contacté par Mohamed Boumezrag, le fondateur de l’équipe du FLN. «En septembre, il m’invita à faire partie de cette équipe, je n’ai pas hésité un seul instant à répondre favorablement par amour pour l’Algérie, c’était un devoir», a ajouté Rouai.
Pour Mohamed Maouche : l’équipe du FLN a réussi à porter haut l’image de l’Algérie combattante à travers le monde, hisser le drapeau national dans différents stades dans lesquelles nous avons joué et entendre l’hymne national était pour nous des moments de très forte émotion, on était 32 joueurs tous au service de la révolution, nous avons pu lui donner un impact politique, nous avons sillonner différentes régions du monde et c’était important pour faire entendre notre revendication qui était celle de l’indépendance du pays que ce soit en Europe, dans les pays arabes et même en Chine, la révolution algérienne s’est fait connaître et c’était déjà un grand acquis.
Pour Kaddour Bekhloufi, ancien joueur du CAL Oran, de l’AS Marine, de l’AS Monaco qui lors d’une rencontre de football remplaça Michel Hidalgo et inscrivit un très beau but qui lui valurent des applaudissements du prince Rainier et de son épouse Grace Kelly qui insisteront pour le voir en fin de rencontre. En 1958, il laisse tout tomber pour aller rejoindre l’équipe du Onze de l’indépendance, il ne l’a jamais regretté.
Kouider Djouab
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