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10/22/2016

Les fleuristes foisonnent à Alger - Plus qu’un commerce, une passion


Le visiteur d’un jour à la capitale aura à constater le foisonnement des fleuristes dans presque tous les coins de la ville. Si beaucoup d’Algériens n’accordent pas beaucoup d’intérêts à la symbolique de la rose (chère par rapport aux petites bourses) et l’acte d’offrir un bouquet de fleurs, d’autres ne snobent aucune occasion pour exprimer leurs messages d’amour, d’amitié, d’encouragement et même de soutien aux malades dans les hôpitaux… .
Un métier pas trop rentable certes, mais il constitue une passion pour des personnes y trouvant, en plus d’un gagne-pain, un moyen de contacts avec ceux qui comprennent bien le langage des fleurs, des clients pas comme les autres. Les Algérois aiment les fleurs, cela se confirme au regard du nombre important des femmes et hommes qui se rendent régulièrement chez les fleuristes pour savourer l’odeur des bouquets soigneusement confectionnés, faute de vouloir en acheter. 
Les nombreux fleuristes, souvent artistes de métier, le savent et font tout pour décorer leurs étals par de compositions artistiques rivalisant d’originalité. La rentabilité de ce commerce est très importante, mais cela nécessite un savoir-faire et le traitement minutieux des fleurs souvent fragiles. Durant la fête des mères, saint-valentin, la Journée mondiale de la femme et autres occasions, les fleuristes sont aux anges et font le nécessaire pour améliorer leurs chiffres d’affaire. Les kiosques des fleuristes n’ont jamais été aussi beaux qu’en cette période des fêtes de mariage, les fleurs y sont à la fête, vous y trouverez la timide marguerite, le dahlia, l’œillet, en passant par l’altier lys, la pudique tulipe, l’arum majestueux, mais la rose reste la reine incontestée de ce ballet de couleurs : rose, jaune ou rouge elle est indétrônable. Que peut-on offrir de plus beau à sa femme pour exprimer notre amour ou par quoi peut-on orner le cortège pour célébrer notre union.
Il faut admettre, néanmoins que c’est surtout les femmes qui sont irrésistiblement attirées par les présentoirs chatoyants des fleuristes. 
Le métier de fleuriste est bien plus qu’un commerce, les fleurs nécessitant un entretien de toutes les minutes et surtout un amour inconditionnel. 

Ce métier est empreint de romantisme et il faut également être artiste pour réussir les magnifiques compositions florales. Pour mieux comprendre ce métier pas comme les autres, nous nous sommes rapprochés de plusieurs fleuristes. Ils s’accordent à soutenir que leur profession nécessite une passion, un savoir-faire, mais aussi l’art de la communication pour convaincre et expliquer aux clients le langage des fleurs. «Pour moi, le métier de fleuriste est un art, la fleur est choyée, elle est arrosée, soignée et traitée méticuleusement. Il faut aimer les plantes, le contact humain et être communicatif… pour pouvoir exercer ce métier», nous dira Ali, installé après l’Indépendance devant la Grande-Poste. Lui et ses frères ont toujours consacré leurs efforts à la préservation de la boutique héritée de leur père, lui-même fleuriste.
«Nous sommes, bien sûr, ravis de l’avènement de certaines périodes, à l’instar des fêtes de mariage qui nous permettent d’écouler notre marchandise et ainsi doubler notre recette». Tout en nous parlant de son travail, Ali n’a pas cessé de vaquer à ses œuvres artistiques consistant en l’élaboration de gerbes colorées. La fleur a son propre langage, et est un moyen d’exprimer l’amour, l’amitié, des vœux à l’occasion de mariages, guérison pour un un malade... «Je me déplace tous les jours à 5h du matin vers Blida pour préparer les bouquets de fleurs à écouler. 
Je suis satisfait du rendement de mon job», nous assure Hakim, un fleuriste ambulant d’une vingtaine d’années installé à l’entrée de l’hôpital Mustapha. La rose reste chère, vu sa fragilité et la nécessité d’un entretien permanent, sa rareté sur le marché est due, notamment, au manque de pépinières. A Alger la rose est cédée entre 120 et 200 dinars l’unité, selon sa qualité et sa fraîcheur. Pour l’ornement d’une voiture d’un cortège nuptial, les fleuristes évaluent leur prestation entre 4 000 et  12 000 DA. «Avec l’arrivée des grandes chaleurs, les fleurs périssent plus vite, ce qui nous oblige à baisser nos prix pour les écouler», nous explique un fleuriste.
Les fleurs artificielles pour résister à la chaleur
Devant les prix affichés pour les fleurs «naturelles», et vu leur fragilité, beaucoup de clients préfèrent se rabattre sur les fleurs artificielles, surtout en cette période estivale. Moins symboliques et démunies d’émotions, les fleurs artificielles résistent toutefois à tous les aléas et gardent longtemps leur beauté «factice». Les fleuristes nous diront avoir procédé à l’importation de fleurs à partir de Chine afin de les revendre en Algérie à des prix bien plus inférieurs à ceux des fleurs provenant de pépinières algériennes. En cette période estivale, comme durant les journées de la fête des mamans, la journée mondiale de la femme et la Saint-Valentin, les kiosques des fleuristes n’ont jamais été aussi beaux.
par Salim Nasri

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