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10/20/2016

Environnement : Zones steppiques Agression outrancière

Les zones steppiques de Tlemcen et de Sidi Bel-Abbès sont plus qu’agressées et menacées. Le béton ronge outrageusement le paysage et les parcours sont réduits à néant. Le phénomène de désertification ne cesse de prendre de l’ampleur dans les régions sud de Tlemcen et Sidi Bel-Abbès. 
Dans ces contrées, le processus de désertification a fini par mettre à néant la production d’alfa. 
Depuis ces trois dernières décennies, le surpâturage et les mauvaises pratiques, notamment les défrichements, sont à l’origine de la disparition de cette espèce. Plus d’étendues steppiques.
La dégradation a ciblé toutes les plantes, notamment l’alfa et l’armoise. Les conséquences sont néfastes avec l’avancée du sable, le manque de nourriture pour le cheptel. La sonnette d’alarme a été tirée. 
Les spécialistes préconisent la mise en place d’une stratégie de protection, de réhabilitation, de mise en défens, de gestion rationnelle. Pourtant, la production de l’alfa était de l’ordre de 10 tonnes par hectare. Une matière première de la pâte à papier. 
L’alfa avait un rôle important dans l’industrie du papier et l’économie du pays ainsi que pour le secteur artisanal traditionnel. Aujourd’hui, les aléas climatiques, l’exploitation effrénée et le surpâturage ont fini par avoir raison de ces zones steppiques.
Les nomades ont, quant à eux, accaparé ces terres, en y érigeant des maisons en dur. D’ailleurs, le nombre de tentes a diminué depuis longtemps. A travers ces zones steppiques, des habitations illicites poussent comme des champignons. Des petits douars se forment au cœur de cette région. 
Le reste des plantes est utilisé comme parcours naturel de pâturage par les bergers. Pour rappel et face aux agressions subies par les zones steppiques, le wali de Sidi Bel-Abbès a donné des instructions fermes pour démolir toute bâtisse érigée sans permis de construire. Selon ce responsable, il s’agit bel et bien d’une agression contre les biens de l’Etat. « Plus de laxisme. 
La loi est au-dessus de tous, nous avons décidé d’endiguer ce phénomène à travers toute la wilaya », a-t-il martelé, confirmant que les habitations construites illégalement dans les zones steppiques seront démolies. Dans la wilaya de Tlemcen, aucune décision dans ce sens n’a été prise. Les éleveurs continuent à construire des habitations. Le nombre d’habitations est en augmentation sensible, a estimé un responsable des forêts. Notre source affirme que les éleveurs et les nomades seront en force, dès la mise en service du projet du transfert des eaux depuis Chott El Gharbi, au profit de nombreuses communes des wilayas de Naâma, Tlemcen et Sidi Bel-Abbès. En effet les 26 millions de mètres cubes par an destinés à l’irrigation des périmètres agricoles encourageront les nomades à s’installer menaçant ainsi, et à plus d’un titre, la zone steppique.
Néanmoins comme l’avait souligné le Haut-Commissariat du développement de la steppe (HCDS), seule une loi permettra la préservation des zones steppiques menacées par les défrichements et les surpâturages. 
Un réel code pastoral s’impose. Et pour cause, près de 4 millions d’hectares ont été défraîchis et dégradés depuis 1975 à ce jour. Le Haut-Commissariat de la steppe ne cesse de mener une politique nationale en matière de développement intégré des zones steppiques et pastorales, avec la mise en œuvre de programmes au niveau de quelque 440 communes réparties à travers 25 wilayas. Avec pour principal objectif, la protection et la mise en défens de 6 millions d’hectares, y compris les steppes de Tlemcen et de Sidi Bel-Abbès.
M. M..... HORIZONS

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