Le secteur du bâtiment et celui de l’agriculture peinent à trouver des travailleurs à leurs chantiers pour les uns et à leurs exploitations agricoles pour les autres.
C’est du moins le constat fait par les plus hautes autorités de la wilaya ; lors d’une séance tenue au siège de l’APW. Cette carence n’arrête pas de s’accentuer depuis quelques années au point où la demande en la matière se fait de plus en plus criarde et surtout touche de nombreux secteurs d’activités. Un problème surréaliste dans un pays où les jeunes disent souffrir du chômage. Pour le secteur du bâtiment et des travaux publics et hydraulique (BTPH) nombreux sont les entrepreneurs qui ont formulé des demandes auprès de ces organismes et qui n’ont pas encore été satisfaits, selon des sources de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) qui assure la mission d’intermédiation entre les entreprises et les demandeurs d’emploi.
Les besoins en emplois qualifiés, et de moins qualifiés dans le BTPH, ne cessent d’augmenter surtout avec le lancement des nouveaux chantiers de logements. Les promoteurs ont à plusieurs reprises alerté les pouvoirs publics concernant le manque crucial de maçons, de plâtriers, de plombiers, de ferrailleurs de coffreurs et autres. De l’avis de nombreux entrepreneurs «le secteur de la formation professionnelle est tenu de former cette main-d’œuvre qualifiée dans l’immédiat, si on veut résorber partiellement le chômage et permettre au BTPH de se développer».
Il est vrai qu’aujourd’hui « dénicher » un maçon ou un plombier pour effectuer des travaux à la maison nécessite temps et patience même si les prestations fournies sont gracieusement rémunérées. « Les jeunes aujourd’hui préfèrent des emplois moins pénibles et, malgré qu’ils soient moins rémunérateurs, ils optent pour des postes de sécurité au niveau des entreprises ou des administrations » nous a confié un gérant d’une grande entreprise en charge de réalisation d’un important programme de logements.
Mais cet avis n’est pas partagé par de nombreux jeunes et se « disent prêts à rejoindre les centres de formations pour se spécialiser dans le secteur du bâtiment et par la suite pouvoir bosser pour ces entrepreneurs de peu qu’ils soient d’une part assurés auprès de la Cnas et d’autre part rémunérés en fonction de leurs efforts consentis ». Cependant si le problème d’assurance devra être réglé définitivement avec, notamment l’application à partir du 31 mars 2016 de la Loi qui fait obligation à tout employé de déclarer son salarié à la Cnas sous peine de poursuite judiciaire, allant jusqu’à l’emprisonnement en sus d’amende allant de 10 à 20 millions de centimes, celui de la rémunération resté poser .
Bien entendu chaque salarié a droit à un SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti), mais ce dernier demeure insuffisant pour les jeunes travailleurs. Quant au secteur agricole, le même phénomène est observé. À titre d’exemple en cette période de récolte de la pomme de terre, les producteurs ont recours à défaut d’une main-d’œuvre masculine à celle de la main-d’œuvre féminine, notamment celle issue du monde rurale pour récolter leur production. Généralement elles sont payées à 100 DA le cageot de 20 kilos. Une journée de travail peut facilement leur rapporter entre 3 000 et 4 000 Dinars.
Mais de ce travail, les jeunes n’en veulent pas apparemment, car ils le trouvent assez pénible. Sur ce sujet, il faut noter que nos parents et grands-parents ne rechignaient devant aucun travail, tout en l’accomplissant avec dévouement et abnégation. Cependant, il faut souligner qu’il n’y a pas que le BTPH ou l’agriculture qui manquent cruellement d’ouvriers chez nous. De nombreux autres secteurs souffrent le martyr pour trouver des gens qui peuvent ou veulent travailler ! Mais comment est-ce possible ? Un octogénaire nous dira « Le chômage n’existe pas dans notre pays. Il y a surtout de la fainéantise.
Les jeunes d’aujourd’hui veulent gagner de l’argent sans travailler. Ils veulent tous devenir patrons et demander des crédits à l’ANSEJ. La terre, c’est devenu humiliant pour eux de la travailler. Nous courons un grand danger si cette mentalité se perpétue », avertit notre interlocuteur.
par Bencherki Otsmane
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