Appel de Mohammed Rebah, auteur de l’ouvrage : "Taleb Abderrahamane, guillotiné le 24 avril 1957"
Qui se souvient du Cercle Taleb Abderrahmane ?
Le Cercle Taleb Abderrahmane, inauguré à la fin du mois de décembre 1962, au 2 c rue Didouche Mourad, aurait eu cinquante ans s’il n’avait pas disparu – pour ne pas dire s’il n’était pas mort d’inanition - dans les années 1990. Il aurait constitué un centre de gravité des festivités du cinquantième anniversaire de l’indépendance pour laquelle est mort celui dont il portait fièrement le nom, Taleb Abderrahmane, étudiant à la Faculté des Sciences (Ecole de chimie) de l’Université d’Alger, décapité à la prison de Serkadji, dans la Haute Casbah, le 24 avril 1958.
Un ancien responsable de la Fédération du FLN du Grand Alger – lui-même ancien étudiant de l’Université d’Alger - se souvient du jour où les membres du bureau de la section de l’UGEMA étaient allés le voir pour lui demander si le FLN les autorisait à donner le nom du chahid Taleb Abderrahmane à leur Cercle.
Dans l’Algérie française, le Cercle s’appelait « l’Otomatic ». Les étudiants européens, partisans du maintien de l’Algérie dans la France impériale, en avaient fait leur siège. Il devint le fief des sbires du sanguinaire Pierre Lagaillarde, président de l’AGEA (Association Générale des Etudiants d’Alger).
Le Cercle fut visé par la Zone Autonome d’Alger le 26 janvier 1957, en riposte au massacre perpétré, à la rue de Thèbes, au cœur de la Casbah, le 10 août 1956, par les services secrets de l’armée française, encouragés par le ministre-résident Robert Lacoste. L’engin fut placé par les militantes du FLN dans cet établissement chic du centre d’Alger où s’égaillaient les étudiants ultras.
À l’indépendance, le Cercle fut repris par la section d’Alger de l’UGEMA dont les membres sont aujourd’hui professeurs de médecine, avocats, enseignants. Les étudiants de l’Algérie libérée en avaient fait un lieu de convivialité et d’échanges. Ils avaient même installé au sous-sol une salle de lecture de la presse, appliquant la devise « pas de formation sans information ».
Les étudiants d’aujourd’hui, nés dans l’Algérie libre pour laquelle Taleb Abderrahmane a donné sa vie – il est mort à l’âge de 28 ans – sont privés, depuis plusieurs années, de ce lieu de rencontre dont jouissaient leurs aînés.
À l’occasion de la publication du livre « Taleb Abderrahmane guillotiné le 24 avril 1958 », que j’ai écrit pour rendre ce héros à la mémoire de la jeunesse universitaire de l’Algérie indépendante, plusieurs voix m’ont demandé de prolonger ce travail d’histoire en appelant tous les concernés à restituer à Taleb Abderrahmane le Cercle de la rue Didouche Mourad ?
Mohamed Rebah
Auteur du livre
« Taleb Abderrahmane
guillotiné le 24 avril 1958 »
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