Les anciens berbères enterraient leurs morts et pratiquaient des rites funéraires. Leurs tombeaux variaient de la simple fosse surmontée de terre ou de tumulus de pierres, au superbe mausolée royale.
La position du corps dans la tombe variait d’une région à une autre. On a retrouvé ainsi des corps étendus de tout leur long, en position fléchie ou des genoux ramenés jusqu’au menton. On a pensé que cette position visait à réduire l’espace occupé par le mort, mais elle correspondait probablement à un rite de naissance, le défunt prenant la forme du fœtus dans le ventre de la mère.
Parfois le corps recevait une première sépulture : on attendait qu’il se déchaînât, puis on procédait à un second enterrement. Il n’était pas rares que des restes de personnes différentes fussent inhumés dans la même tombe.
Les berbères éprouvaient un grand respect pour leurs morts. Comme de nombreux peuples de l’antiquités, ils craignaient qu’un abandon ou un mauvais traitement ne favorisât leur retour sous forme de fantôme ou de mauvais esprits. En les traitant bien, au contraire, ils s’assuraient leur protection et bénéficiaient de leur connaissance de l’au-delà.
Les pratiques funéraires
Les rites funéraires sont si nombreux chez les Libyens, qu’il est dit à leur sujet qu’il s’agit d’une véritable religion funéraire. EN réalité, il s’agit de pratiques archaïques que ni l’influence punique, ni la romanisation n’ont pu effacer. Certains rites, comme les sacrifices d’animaux, ou la communication avec les morts, nous sont parvenus, sous des formes plus ou moins altérées.
Les sépulture : Elle prend diverses formes : tumulus de pierres recouvrant une fosse, ou au contraire un mausolée élevé à la gloire d’un souverain.
Les besoins du mort : On croyait que le mort continuait à vivre dans l’au-delà, aussi subvenait-on à ses besoins en déposant dans la sépulture des aliments, des armes, et des poteries.
Les sacrifices d’animaux : avant ou après l’enterrement, comme cela se pratique encore dans certaines régions du Maghreb, on procédait à des sacrifices d’animaux. Dans les tombes préhistoriques, des ossements humains sont souvent mêlés aux os d’animaux : bœuf, mouton, chèvre, gazelle…
La protection magique : pour soustraire le cadavre à l’anéantissement, on le parait d’objets magiques, bijoux de cuivre, ou de colliers de coquillages. Quand le cadavre avait subi la décarnation, on peignait le squelette en rouge, couleur de la vie et de la force.
Enfin, il existe une pratique qui permettait aux deux mondes de communiquer.
L’incubation
Le rituel d’incubation permettait aux berbères de communiquer avec leurs morts. Cette pratique divinatoire, attestée dans toutes les civilisations méditerranéennes, consistait à prier, puis s’endormir sur la tombe du mort qui communiquait alors au moyen du rêve, sa volonté. On s’endormait aussi dans les temples, et on recevait, toujours au même moyen, des messages des dieux.
Rite païens, l’incubation fut interdite par l’islam, qui la remplaça par l’istikhara, prière de demande (faite à dieu) par le rêve. Mais le vieux rites a subsisté, et on la retrouvait encore au début du siècle dernier, dans certaines régions d’Afrique du nord. Au Maroc, on passait la nuit au pied des tombeaux des saints, au Hoggar, les femmes dormaient à proximité des veilles tombes, pour recevoir les nouvelles de leurs maris absents.
Mira B.G
Sources :
- S. Gsell, « L‘histoire de l’ancienne Afrique du nord« , 1925
- Camp, « Les berbères aux marges de l’histoire, 1980
- M. Akli Haddadou, « Guide de la culture berbères«
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