Les Djeddars de Frenda sont dans un état lamentable. Plusieurs archéologues ont tiré la sonnette d’alarme. Bachir Sahraoui, écrivain, poète et archéologue s’inquiète de la dégradation continue de ce prestigieux patrimoine.
Vous réfutez la thèse selon laquelle les Djeddars de Frenda ont été construits durant l’époque romaine…
Il faut d’abord savoir que les Romains n’ont jamais construit de pyramides et n’en ont pas le savoir- faire. Après leur installation en Afrique du Nord, et en Algérie, ils découvrent les édifices gigantesques bâtis par le génie de l’architecture amazigh, que sont, entre autres, le Medghacen dans la région de Batna (500 ans avant J-C), le mausolée royal de Maurétanie près de Tipasa (datant de l’époque numide), le mausolée de la reine Tinhinan à Tamanrasset, ou encore les 13 Djeddars de Frenda.
Les résultats des recherches et des fouilles menées dans les années soixante-dix par l’archéologue Khadra Kadri ont démontré, arguments à l’appui, que les inscriptions berbères sur les façades de ces édifices ont été effacées et remplacées par des écrits latins, avec le débarquement de la soldatesque romaine.
Ce qui témoigne de leurs lointaines origines. En tout cas, leur construction remonte à des siècles avant J-C, contrairement aux affirmations de quelques historiens, étrangers notamment. Malheureusement, les travaux de cette brillante universitaire ont été interrompus, laissant ainsi le voile sur l’histoire méconnue de ce haut lieu de culture et d’identité.
Quelle est la particularité de ces monuments, notamment par rapport aux pyramides d’Egypte ?
La singularité des Djeddars prend son importance avec l’intérêt porté par les concepteurs à l’exploitation et la gestion de l’énergie des lieux.
Vous remarquez que contrairement aux pyramides de Gizeh, du Soudan, voire même celles de quelques pays de l’Amérique latine, élevées en forme de pic, les monuments de Frenda sont construits comme des dômes.
Qui a découvert les Djeddars ?
Ibn Khaldoun, qui avait rédigé une partie de son célèbre ouvrage, Prolégomènes, dans la région de Frenda, avait signalé, bien avant les archéologues et les missions scientifiques qui ont accompagné l’entreprise coloniale, l’existence des Djeddars.
Qu’en est-il de leur protection et de leur conservation ?
Malheureusement, ce patrimoine matériel d’une valeur inestimable se trouve dans un état tout simplement lamentable. Le site n’a fait l’objet d’aucun intérêt et n’est même pas indiqué pour orienter d’éventuels visiteurs.
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