Hommage aux infirmières et médecins durant la guerre de Libération nationale :
Une juste reconnaissance
Samedi 8 Mars 2008 -- Qui peut se passer de la femme ? Depuis Adam et Eve, la femme a toujours été aux côtés de l’homme, dut-elle ne pas être parfois estimée à sa juste valeur. Le 8 mars est une date qui lui est exclusivement dédiée, sans distinction de race, ni de religion. Offrir une fleur à sa femme, sa sœur ou sa collègue, en cette journée hautement symbolique, est une reconnaissance à tout ce que ce qu’elles font. Une gratitude aux sacrifices qu’elles consentent dans l’accomplissement de leurs devoirs. Cette journée, mondialement fêtée, célèbre des femmes ordinaires qui ont fait l’Histoire. Elle puise ses origines dans la lutte que mènent les femmes depuis la nuit du temps, en vue d’être traitées au même titre que les hommes. C’est ainsi que dans l’antiquité grecque, Lysistrata fit une «grève sexuelle» contre les hommes pour mettre un terme à la guerre.
En France, également, des Parisiennes, demandant liberté, égalité et fraternité, ont marché sur Versailles pour exiger le suffrage des femmes durant la révolution française. Il convient de souligner que l’idée d’une Journée internationale de la femme a vu le jour au courant du dix-neuvième siècle, période marquée par l’expansion, la croissance démographique explosive et des idéologies radicales dans le monde industrialisé. En Algérie, cette journée est consacrée à nos concitoyennes qui sont de tous les combats. Des femmes avec un grand F. C’est dans cette vision, d’ailleurs, que notre quotidien a rendu un vibrant hommage, ce jeudi, aux moudjahidate infirmières qui ont soigné les moudjahidine durant la guerre de libération nationale. Un hommage bien mérité en somme, puisque l’Algérienne, quel que soit son statut, a accompagné l’évolution de sa société, sans jamais rechigner. C’est dire qu’outre qu’elle assume sa responsabilité de femme, l’Algérienne occupe de hautes responsabilités. L’histoire regorge d’exemples de femmes qui font encore parler d’elles. De Kahina, à Boulmerka, en passant par Djamila Bouhired, l’Algérienne a toujours su dire «nous sommes là» au moment voulu. Ce qu’elles attendent de nous, c’est d’être à la hauteur de leur courage, et de ne pas attendre cette date pour les mettre sur un pied d’égalité que l’homme.
Samedi 8 Mars 2008 -- Elles étaient toutes là. Venues parfois de loin. Meriem Mokhtari de Tiaret ou Na Aldjia de Tizi Ouzou. D'autres infirmières de l'ALN, même si leur nom n’est pas évoqué dans le numéro spécial d'Horizons étaient sensibles à ce geste de reconnaissance. Comme Abdelwahab la "bougiote" qui était en wilaya 4. Elle a tenu à être présente comme Mimi Maziz. Cette dernière se fera un nom dans les milieux de la presse. Elle était sur les frontières algéro-marocaines et après les accords d'Evian, elle prit part aux campagnes de vaccination notamment contre la tuberculose en faveur des réfugiés qui s'apprêtaient à rentrer au pays. Beaucoup de personnes étaient présentes à l'hôtel Hilton ce jeudi. On pouvait voir aux premiers rangs l'ancien ministre de la Culture Lamine Bechichi a côté de Louisette Ighilahriz ou la sénatrice Leila Ettayeb souriant à deux rangées du général à la retraite Hachemi Hadjeres très discret. On pouvait aussi reconnaître le professeur Pierre Chaulet avec le professeur Belkhodja, un grand nom de la gynéco-obstétrique.
Assurément, la cérémonie organisée par le journal au profit de ces femmes qui ont sacrifié leur jeunesse et parfois leurs études a été une réussite. Un grand moment de retrouvailles teintées d’émotion. Beaucoup de confrères se sont dit séduits par le geste et la qualité du numéro spécial édité pour l’occasion. "L'histoire doit faire partie aussi de nos préoccupations. Ce n'est pas interdit et même recommandé de parler des problèmes d'aujourd'hui mais sans oublier le passé", dira l'un d'entre eux. En plus des représentants des médias (ENTV, radio et plusieurs titres publics ou privés), de nombreuses institutions comme la présidence de la République, le ministère des Moudjahidine ont délégué leurs représentants. Le chef de cabinet représentait le ministre de la Santé.
D'emblée, la directrice du journal Mme Abbas a indiqué que "ces infirmières avaient soigné et veillé sur la révolution et ce geste envers elles est un devoir de mémoire". "Chaque tranche de vie de l'une d’elle, ajoutera-t-elle, est une page d'histoire en elle-même et qu’elles sont des exemples pour l'éternité".
En présence du chef du gouvernement saluant l'initiative du journal qui, l'an dernier, avait rendu hommage par un numéro similaire aux femmes journalistes durant la Révolution et du ministre de la Communication, les infirmières ou parfois leurs familles ont reçu des médailles de reconnaissance. Ce n'est pas peu. Beaucoup tenaient à être destinataires des photos prises par les photographes. «Chacun est sensible à de tel gestes», dira Mme Leila Ettayeb. Les Algériens ne sont pas amnésiques et cela permet aux nouvelles générations de savoir ce qu'ont enduré leurs parents", ajoutera-t-elle. «C'est une initiative qui va droit au cœur», renchérit la sœur de Rabia Boudjemaa, une militante de Hadjout décédée l'an dernier.
Après la remise des médailles aux 14 infirmières et à Mme Ighilahriz, deux d'entre elles sont montées à la tribune. De la wilaya 5, elles ont évoqué en termes simples et émouvants les circonstances de leur engagement et les conditions de vie dans les maquis. «Dans les monts d’El Gaada, du côté d’Aflou, nous étions dans des grottes sous terre durant des mois. Je n’ai jamais imaginé revoir un jour la lumière, Si cela devait arriver, je croyais alors que je deviendrais folle», dira El Horra. Elle avait treize ans, une fillette, quand elle prit le chemin du maquis. On avait alors été obligé de lui faire une tenue spéciale. On peut la voir au musée du Moudjahid de Riadh El Feth.
On ne s’est pas contenté d’écouter des témoignages main aussi une intervention du professeur Messaouda Yahiaoui, enseignante au département de l’université d’Alger. Elle a travaillé sur le sujet et le connaît sur le bout des doigts. Plusieurs noms traverseront son intervention. Les professeurs Toumi qui remplacera Lamine Khane après que ce dernier quitte la wilaya 2 pour devenir secrétaire d’Etat au GPRA. Elle évoque aussi le Dr Youcef Khatib, Bachir Mentouri et Ali Ait Idir le premier chirurgien de la révolution algérienne. Nafissa Hammoud était une des responsables de la santé en Kabylie. Elle survivra à la guerre et deviendra ministre de la Santé sous le gouvernement Ghozali au début des années 90.
Elle parlera aussi du docteur Amir devenu responsable à la présidence et à qui on doit l’un des ouvrages les plus documentés sur les services sanitaires de l’ALN et de Yamina Cherrad de la wilaya 2. «Il y a eu beaucoup d'héroïnes anonymes parce que ce n'était pas une guerre classique où tout était archivé et fiché», soulignera le professeur Yahiaoui. Meriem Houari aussi a côtoyé de grands hommes comme le colonel Lotfi, le Dr Damerdji, Abdelghnai Okbi, le capitaine Chaib et Zoulikha Ould Kablia. «On l'appelait Saliha».
Le professeur Abid, enseignant à la faculté de médecine d'Alger, évoquera les sœurs Bedj, Messaouda et Fatma qui tomberont au champ d’honneur. La seconde, condisciple du colonel Hassan au lycée d'El Asnam, deviendra Meriem au maquis. Elle dirigera le premier centre de santé de l'ALN érigé à Tamezguida et installera plusieurs dans la wilaya 4. Il formule le vœu qu'un établissement public de leur ville natale porte leur nom. Il existait, certes, une école primaire des sœurs Bedj mais elle fut détruite par le séisme de 1980.
L’espace d'une matinée, des femmes qui ont depuis gravi des échelons ou d'autres restées modestes ont fait revivre l'épopée d'une génération à qui on ne sera jamais assez reconnaissant. Elles ont montré aussi comme insista El Horra que «la femme ne s'est pas contentée au maquis de laver et de préparer les repas mais elle était une combattante au vrai sens du terme». Et elles en sont toujours fières. Elles recommandent surtout, sans calculs, de prendre soin d’un pays pour lequel tant d’hommes et de femmes se sont sacrifiés.
Samedi 8 Mars 2008 -- La cérémonie organisée, ce jeudi, par le quotidien Horizons, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, a été marquée par la présentation de deux communications animées par des professeurs au sujet des femmes algériennes du corps médical, engagées dans la lutte de libération nationale.
Sujet choisi cette année par l’organisateur pour rendre un vibrant hommage aux infirmières et médecins qui se sont sacrifiées pour leur patrie. Leur nombre ? «On ne peut pas les quantifier. Nous n’avons pas de chiffres exacts puisque plusieurs d’entre elles restent inconnues», indique le professeur Messaouda Yahiaoui, professeur en Histoire qui cite des noms de filles dont l’âge ne dépassant pas les 15 ans et qui avaient répondu à l’appel de la patrie. Elle citera comme exemple éloquent de patriotisme un écrit trouvé dans la poche d’une jeune fille infirmière, tombée au champ d’honneur à l’âge de 15 ans, où est mentionné «avec mon sang, j’écris vive l’Algérie».
Larbi Abid, professeur à la faculté de médecine d’Alger, note dans son intervention que la participation de la femme algérienne a débuté très tôt puisqu’«à la suite des événements sanglants du 8 mai 1945 perpétrés par l’armée coloniale, la première étudiante musulmane algérienne Aldjia Nourredine, alors présidente de l’Association des étudiants musulmans, décida d’apporter une aide aux victimes de ces massacres en prévoyant d’équiper 2 ambulances en matériel médical avec l’aide des pays occidentaux».
Le professeur Abid évoque aussi docteur Nefissa Hamoud, une des premières femmes médecins des années 50, militante PPA/MTLD et ancienne secrétaire de l’Association des femmes musulmanes algériennes. Selon le conférencier, cette femme médecin quitta son cabinet de la rue de la Lyre (Alger) pour rejoindre la wilaya III, et apportera des soins aussi bien à la population qu’aux djounoud de l’ALN. Présente à la cérémonie, Mme J. Belkhodja Kessous, médecin dans les années 50, est également évoquée par l’intervenant Larbi Abid. Celui-ci souligne que «le professeur Belkhodja Kessous a vécu les exactions de l’armée coloniale particulièrement pendant la bataille d’Alger, où elle fut arrêtée le 14 mars 1957 avec d’autres militantes de la zone autonome comme Malika Mefti et les trois infirmières de la wilaya IV, Houria Bouzi, Meriem Belmihoub et Fadéla Mesli».
Au manque «criard» de personnel paramédical face à la demande du maquis, la solution était de recourir à la formation dans les djebels même ou dans les cabinets de médecins de manière clandestine. «Ainsi, Zoulikha Benkadour, une des premières femmes emprisonnées à Oran, avait reçu des cours de secourisme dans le cabinet du docteur Mohamed Seghir Nekache», dira encore le professeur.
Une juste reconnaissance
Samedi 8 Mars 2008 -- Qui peut se passer de la femme ? Depuis Adam et Eve, la femme a toujours été aux côtés de l’homme, dut-elle ne pas être parfois estimée à sa juste valeur. Le 8 mars est une date qui lui est exclusivement dédiée, sans distinction de race, ni de religion. Offrir une fleur à sa femme, sa sœur ou sa collègue, en cette journée hautement symbolique, est une reconnaissance à tout ce que ce qu’elles font. Une gratitude aux sacrifices qu’elles consentent dans l’accomplissement de leurs devoirs. Cette journée, mondialement fêtée, célèbre des femmes ordinaires qui ont fait l’Histoire. Elle puise ses origines dans la lutte que mènent les femmes depuis la nuit du temps, en vue d’être traitées au même titre que les hommes. C’est ainsi que dans l’antiquité grecque, Lysistrata fit une «grève sexuelle» contre les hommes pour mettre un terme à la guerre.
En France, également, des Parisiennes, demandant liberté, égalité et fraternité, ont marché sur Versailles pour exiger le suffrage des femmes durant la révolution française. Il convient de souligner que l’idée d’une Journée internationale de la femme a vu le jour au courant du dix-neuvième siècle, période marquée par l’expansion, la croissance démographique explosive et des idéologies radicales dans le monde industrialisé. En Algérie, cette journée est consacrée à nos concitoyennes qui sont de tous les combats. Des femmes avec un grand F. C’est dans cette vision, d’ailleurs, que notre quotidien a rendu un vibrant hommage, ce jeudi, aux moudjahidate infirmières qui ont soigné les moudjahidine durant la guerre de libération nationale. Un hommage bien mérité en somme, puisque l’Algérienne, quel que soit son statut, a accompagné l’évolution de sa société, sans jamais rechigner. C’est dire qu’outre qu’elle assume sa responsabilité de femme, l’Algérienne occupe de hautes responsabilités. L’histoire regorge d’exemples de femmes qui font encore parler d’elles. De Kahina, à Boulmerka, en passant par Djamila Bouhired, l’Algérienne a toujours su dire «nous sommes là» au moment voulu. Ce qu’elles attendent de nous, c’est d’être à la hauteur de leur courage, et de ne pas attendre cette date pour les mettre sur un pied d’égalité que l’homme.
Retrouvailles teintées d’émotion
Samedi 8 Mars 2008 -- Elles étaient toutes là. Venues parfois de loin. Meriem Mokhtari de Tiaret ou Na Aldjia de Tizi Ouzou. D'autres infirmières de l'ALN, même si leur nom n’est pas évoqué dans le numéro spécial d'Horizons étaient sensibles à ce geste de reconnaissance. Comme Abdelwahab la "bougiote" qui était en wilaya 4. Elle a tenu à être présente comme Mimi Maziz. Cette dernière se fera un nom dans les milieux de la presse. Elle était sur les frontières algéro-marocaines et après les accords d'Evian, elle prit part aux campagnes de vaccination notamment contre la tuberculose en faveur des réfugiés qui s'apprêtaient à rentrer au pays. Beaucoup de personnes étaient présentes à l'hôtel Hilton ce jeudi. On pouvait voir aux premiers rangs l'ancien ministre de la Culture Lamine Bechichi a côté de Louisette Ighilahriz ou la sénatrice Leila Ettayeb souriant à deux rangées du général à la retraite Hachemi Hadjeres très discret. On pouvait aussi reconnaître le professeur Pierre Chaulet avec le professeur Belkhodja, un grand nom de la gynéco-obstétrique.
Assurément, la cérémonie organisée par le journal au profit de ces femmes qui ont sacrifié leur jeunesse et parfois leurs études a été une réussite. Un grand moment de retrouvailles teintées d’émotion. Beaucoup de confrères se sont dit séduits par le geste et la qualité du numéro spécial édité pour l’occasion. "L'histoire doit faire partie aussi de nos préoccupations. Ce n'est pas interdit et même recommandé de parler des problèmes d'aujourd'hui mais sans oublier le passé", dira l'un d'entre eux. En plus des représentants des médias (ENTV, radio et plusieurs titres publics ou privés), de nombreuses institutions comme la présidence de la République, le ministère des Moudjahidine ont délégué leurs représentants. Le chef de cabinet représentait le ministre de la Santé.
D'emblée, la directrice du journal Mme Abbas a indiqué que "ces infirmières avaient soigné et veillé sur la révolution et ce geste envers elles est un devoir de mémoire". "Chaque tranche de vie de l'une d’elle, ajoutera-t-elle, est une page d'histoire en elle-même et qu’elles sont des exemples pour l'éternité".
En présence du chef du gouvernement saluant l'initiative du journal qui, l'an dernier, avait rendu hommage par un numéro similaire aux femmes journalistes durant la Révolution et du ministre de la Communication, les infirmières ou parfois leurs familles ont reçu des médailles de reconnaissance. Ce n'est pas peu. Beaucoup tenaient à être destinataires des photos prises par les photographes. «Chacun est sensible à de tel gestes», dira Mme Leila Ettayeb. Les Algériens ne sont pas amnésiques et cela permet aux nouvelles générations de savoir ce qu'ont enduré leurs parents", ajoutera-t-elle. «C'est une initiative qui va droit au cœur», renchérit la sœur de Rabia Boudjemaa, une militante de Hadjout décédée l'an dernier.
Paroles simples et émouvantes
Après la remise des médailles aux 14 infirmières et à Mme Ighilahriz, deux d'entre elles sont montées à la tribune. De la wilaya 5, elles ont évoqué en termes simples et émouvants les circonstances de leur engagement et les conditions de vie dans les maquis. «Dans les monts d’El Gaada, du côté d’Aflou, nous étions dans des grottes sous terre durant des mois. Je n’ai jamais imaginé revoir un jour la lumière, Si cela devait arriver, je croyais alors que je deviendrais folle», dira El Horra. Elle avait treize ans, une fillette, quand elle prit le chemin du maquis. On avait alors été obligé de lui faire une tenue spéciale. On peut la voir au musée du Moudjahid de Riadh El Feth.
On ne s’est pas contenté d’écouter des témoignages main aussi une intervention du professeur Messaouda Yahiaoui, enseignante au département de l’université d’Alger. Elle a travaillé sur le sujet et le connaît sur le bout des doigts. Plusieurs noms traverseront son intervention. Les professeurs Toumi qui remplacera Lamine Khane après que ce dernier quitte la wilaya 2 pour devenir secrétaire d’Etat au GPRA. Elle évoque aussi le Dr Youcef Khatib, Bachir Mentouri et Ali Ait Idir le premier chirurgien de la révolution algérienne. Nafissa Hammoud était une des responsables de la santé en Kabylie. Elle survivra à la guerre et deviendra ministre de la Santé sous le gouvernement Ghozali au début des années 90.
Elle parlera aussi du docteur Amir devenu responsable à la présidence et à qui on doit l’un des ouvrages les plus documentés sur les services sanitaires de l’ALN et de Yamina Cherrad de la wilaya 2. «Il y a eu beaucoup d'héroïnes anonymes parce que ce n'était pas une guerre classique où tout était archivé et fiché», soulignera le professeur Yahiaoui. Meriem Houari aussi a côtoyé de grands hommes comme le colonel Lotfi, le Dr Damerdji, Abdelghnai Okbi, le capitaine Chaib et Zoulikha Ould Kablia. «On l'appelait Saliha».
Le professeur Abid, enseignant à la faculté de médecine d'Alger, évoquera les sœurs Bedj, Messaouda et Fatma qui tomberont au champ d’honneur. La seconde, condisciple du colonel Hassan au lycée d'El Asnam, deviendra Meriem au maquis. Elle dirigera le premier centre de santé de l'ALN érigé à Tamezguida et installera plusieurs dans la wilaya 4. Il formule le vœu qu'un établissement public de leur ville natale porte leur nom. Il existait, certes, une école primaire des sœurs Bedj mais elle fut détruite par le séisme de 1980.
L’espace d'une matinée, des femmes qui ont depuis gravi des échelons ou d'autres restées modestes ont fait revivre l'épopée d'une génération à qui on ne sera jamais assez reconnaissant. Elles ont montré aussi comme insista El Horra que «la femme ne s'est pas contentée au maquis de laver et de préparer les repas mais elle était une combattante au vrai sens du terme». Et elles en sont toujours fières. Elles recommandent surtout, sans calculs, de prendre soin d’un pays pour lequel tant d’hommes et de femmes se sont sacrifiés.
«Avec mon sang j’écris : vive l’Algérie»
Samedi 8 Mars 2008 -- La cérémonie organisée, ce jeudi, par le quotidien Horizons, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, a été marquée par la présentation de deux communications animées par des professeurs au sujet des femmes algériennes du corps médical, engagées dans la lutte de libération nationale.
Sujet choisi cette année par l’organisateur pour rendre un vibrant hommage aux infirmières et médecins qui se sont sacrifiées pour leur patrie. Leur nombre ? «On ne peut pas les quantifier. Nous n’avons pas de chiffres exacts puisque plusieurs d’entre elles restent inconnues», indique le professeur Messaouda Yahiaoui, professeur en Histoire qui cite des noms de filles dont l’âge ne dépassant pas les 15 ans et qui avaient répondu à l’appel de la patrie. Elle citera comme exemple éloquent de patriotisme un écrit trouvé dans la poche d’une jeune fille infirmière, tombée au champ d’honneur à l’âge de 15 ans, où est mentionné «avec mon sang, j’écris vive l’Algérie».
Larbi Abid, professeur à la faculté de médecine d’Alger, note dans son intervention que la participation de la femme algérienne a débuté très tôt puisqu’«à la suite des événements sanglants du 8 mai 1945 perpétrés par l’armée coloniale, la première étudiante musulmane algérienne Aldjia Nourredine, alors présidente de l’Association des étudiants musulmans, décida d’apporter une aide aux victimes de ces massacres en prévoyant d’équiper 2 ambulances en matériel médical avec l’aide des pays occidentaux».
Le professeur Abid évoque aussi docteur Nefissa Hamoud, une des premières femmes médecins des années 50, militante PPA/MTLD et ancienne secrétaire de l’Association des femmes musulmanes algériennes. Selon le conférencier, cette femme médecin quitta son cabinet de la rue de la Lyre (Alger) pour rejoindre la wilaya III, et apportera des soins aussi bien à la population qu’aux djounoud de l’ALN. Présente à la cérémonie, Mme J. Belkhodja Kessous, médecin dans les années 50, est également évoquée par l’intervenant Larbi Abid. Celui-ci souligne que «le professeur Belkhodja Kessous a vécu les exactions de l’armée coloniale particulièrement pendant la bataille d’Alger, où elle fut arrêtée le 14 mars 1957 avec d’autres militantes de la zone autonome comme Malika Mefti et les trois infirmières de la wilaya IV, Houria Bouzi, Meriem Belmihoub et Fadéla Mesli».
Au manque «criard» de personnel paramédical face à la demande du maquis, la solution était de recourir à la formation dans les djebels même ou dans les cabinets de médecins de manière clandestine. «Ainsi, Zoulikha Benkadour, une des premières femmes emprisonnées à Oran, avait reçu des cours de secourisme dans le cabinet du docteur Mohamed Seghir Nekache», dira encore le professeur.
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