Les vestiges et monuments datant de l’époque libyco-punique sontpeu nombreux mais aisément repérables.
On les trouve dans l’espace compris entre la grande Syrte et la côte atlantique. Au demeurant, leur volume compense largement leur nombre restreint. Ces monuments appartiennent soit au type de sanctuaires isolés (sur des montagnes), soit au type des grands monuments funéraires (à l’écart des habitats et des cités).
On les trouve dans l’espace compris entre la grande Syrte et la côte atlantique. Au demeurant, leur volume compense largement leur nombre restreint. Ces monuments appartiennent soit au type de sanctuaires isolés (sur des montagnes), soit au type des grands monuments funéraires (à l’écart des habitats et des cités).
Voici quelques-uns de ces monuments.
Appelé Madracen, le mausolée royal de Numidie est situé aux environs de Batna, au dessus de la plaine d’el Maader. D’après la description d’El-Bekri, ce mausolée « ressemble à une grosse colline » ; il est érigé au milieu de reliefs qui l’encastrent au nord et au sud. Il est visible entre les djebels Azem et Tafraout.
Berceau de la dynastie massyle, ce monument fut érigé autour des années 200 avant J.C. Ses dimensions sont impressionnantes : 58,856 m de diamètre et 18 m de hauteur. Il est constitué d’un socle circulaire formé de deux assises de pierre, d’un tambour cylindrique (hauteur : 5,85 m) formé de 60 colonnes engagées portant chapiteaux d’ordre dorique.
Appelé Madracen, le mausolée royal de Numidie est situé aux environs de Batna, au dessus de la plaine d’el Maader. D’après la description d’El-Bekri, ce mausolée « ressemble à une grosse colline » ; il est érigé au milieu de reliefs qui l’encastrent au nord et au sud. Il est visible entre les djebels Azem et Tafraout.
Berceau de la dynastie massyle, ce monument fut érigé autour des années 200 avant J.C. Ses dimensions sont impressionnantes : 58,856 m de diamètre et 18 m de hauteur. Il est constitué d’un socle circulaire formé de deux assises de pierre, d’un tambour cylindrique (hauteur : 5,85 m) formé de 60 colonnes engagées portant chapiteaux d’ordre dorique.
On accédait au tombeau après avoir grimpé la corniche et gravi trois gradins. On se trouve alors à 6m au dessus du niveau du sol. Les fouilles ont révélé des galeries surmontées de poutres de cèdre et un caveau funéraire rectangulaire. Le raffinement observé dans la technique de construction laisse supposer que le ou les propriétaires de ce majestueux monument appartenaient à la dynastie massyle. Etait-ce Gaia, le père de Massinissa, mort autour de 208 avant J.C ? Au demeurant, le Medracen a certainement servi de modèle pour les bâtisseurs du mausolée royal de Maurétanie.
Au caractère berbère du monument s’ajoutent les influences grecques et puniques, reflets de l’ouverture de la civilisation numide au monde méditerranéen.
Au caractère berbère du monument s’ajoutent les influences grecques et puniques, reflets de l’ouverture de la civilisation numide au monde méditerranéen.
Près de Cirta (l’actuelle Constantine), capitale du royaume massyle, à 13 km à l’Est, fut érigée la Soumaa du Khroub, sans doute vers le milieu IIème siècle avant J.C. Le mausolée est accroché à une crête rocheuse visible de très loin. Le mausolée était une tour de 30 m de hauteur ; la base est de 10,50 m. De l’intérieur, ce monument avait l’aspect d’un temple ; il sert de support « à une couverture à quatre pentes posée sur une architrave et frise » (Mounir Bouchenaki). A plus de 20 m de haut, les blocs qui formaient la toiture étaient maintenus au moyen de crampons de fer scellés parallèlement les uns par rapport aux autreq. Au-dessus de c et étage s’élevait une pyramide octogonale (haute de 9m) et ornée de bandeaux profilés constituant le sommet d’une plateforme. Ce mausolée témoigne de la volonté d’un des plus puissants souverains bâtisseurs du Maghreb antique : l’aguellid Massinissa (208-148 avant J.C). Aujourd’hui malheureusement, il n’en subsiste que la base.
Situé sur la rive droite de l’oued Tafna, en face de Siga, et au dessus du djebel Skouna, le mausolée de QSIga Takembrit port aujourd’hui le nom de Kerkar el Araïs ou mausolée de Beni Rhedane ; il mesure 15 m de diamètre et a eu, à l’origine, une hauteur de 30 m. Il était constitué de trois niveaux. Un étage inféirur reposait sur un piédestal de trois gradins. Un étage médian reposait sur deux gradins. Un étage inférieur reposait lui aussi sur cinq gradins ; il était couronné d’un pyramidion. Le roi Syphax avait fait construire ce mausolée mais il n’eut pas la chance d’y être enterré.
En effet, il mourut prisonnier à Rome. Son successeur, Vermina (201-191 avant J.C), et/ou ses héritiers y sont peut être inhumés.
En effet, il mourut prisonnier à Rome. Son successeur, Vermina (201-191 avant J.C), et/ou ses héritiers y sont peut être inhumés.
Un ou deux siècles séparent le monument royal bâti au nord de l’Aurès et le splendide mausolée construit sur le littoral : le mausolée royal maurétanien de Tipasa. Ce bâtiment circulaire à destination funéraire est situé sur la route qui, aujourd’hui, mène d’Alger à Cherchel. Ses dimensions sont impressionnantes : 185,50 m de circonférence ; 60,90 m de diamètre ; 32,40 m de hauteur et son volume dépasse les 80 000 m3. A l’extérieur, il présente 60 colonnes engagées de type ionique, quatre fausses portes (une à chaque point cardinal) ; les moulures forment des croix ; c’est sans doute ce qui lui a valu l’appellation erronée de « Tombeau de la chrétienne ».
On pénètre dans le soubassement du monument sous la fausse porte de l’est. A l’intérieur, on traverse d’abord un caveau et un vestibule ; on accède alors par un couloir circulaire, à deux autres caveaux ; le second est orné de trois niches, à l’est, au nord et au sud. Toutes ces pièces ont été trouvées vides. Cet étrange monument est situé à environ un kilomètre du rivage, sur une hauteur de 290 m au-dessus du niveau de la mer, le long d’une chaine de collines parallèles à la mer ; il est donc visible à plusieurs kilomètres à la ronde. Son propriétaire était sans doute un puissant souverain qui avait gouverné lol Caesarea (l’actuelle Cherchel) durant la première moitié du 1er siècle avant J.C. Les données archéologiques excluent qu’il s’agisse de Juba II et son épouse Cléopatre Séléné. Ce pourrait être le roi maure « Bochus l’ancien » son héritier Bochus II.
Les quatre monuments évoqués ci-dessus laissent sans conteste deviner la place éminente de l’architecture royale numide et le prestige des rois de Numidie et de Mauritanie ; ces souverains ne se considéraient-ils pas les égaux de monarques hellénistiques d’Orient ? Les sources écrites et matérielles attestent d’ailleurs qu’ils entretenaient avec ces derniers des relations privilégiées.
Dérivée des tumuli funéraires (la bazinah), cette architecture est l’expression de la puissance royale ; elle atteste du désir qu’éprouvaient les dynasties royales de se rattacher à la culture hellénistique dominante qui les valorisait à tout point de vue. Ce type d’architecture a laissé une empreinte telle que, à la fin de l’antiquité (Vie-VIIe sicèle après J.C), d’autres monuments de forme pyramidale servaient, par exemple dans la région de Frenda, de sépulture à de puissants souverains berbères.
Sabah Ferdi, Chercheure
Musées d’Algérie
vitrines ou miroirs s?
vitrines ou miroirs s?
Les Algériens ne s’intéressent pas beaucoup à leurs musées. Quand ils les visitent, c’est presque en touristes. Ils ne s’intéressent pas non plus à l’histoire de leur pays. D’où vient ce manque d’intérêt pour le passé de leur terre ? Avant d’évoquer quelques traits de mentalité collective, on se demandera de quel passé les musées d’Algérie sont la vitrine, et la perception qui en résulte.
Ce sont des antiquités d’étrangers qui y sont exposées. D’étrangers à un double titre : d’abord par l’histoire de leur mise en valeur, puis par les civilisations qu’elles évoquent.
C’est aux XIXe et XXe siècles que les « antiquités » de l’Algérie furent inventées, étudiées, inventoriées et exposées par les colonisateurs avec un intérêt prédominant pour les vestiges d’époque romaine comme justification de leur présence.
De plus, l’Algérien ne se reconnaît pas ou peu, depuis l’indépendance, dans ces antiquités évoquant Phéniciens, Romains, Byzantins, Espagnols, Turcs ou Européens… donc résultant de conquêtes, d’invasions, de dominations et colonisations.
Ce sont des antiquités d’étrangers qui y sont exposées. D’étrangers à un double titre : d’abord par l’histoire de leur mise en valeur, puis par les civilisations qu’elles évoquent.
C’est aux XIXe et XXe siècles que les « antiquités » de l’Algérie furent inventées, étudiées, inventoriées et exposées par les colonisateurs avec un intérêt prédominant pour les vestiges d’époque romaine comme justification de leur présence.
De plus, l’Algérien ne se reconnaît pas ou peu, depuis l’indépendance, dans ces antiquités évoquant Phéniciens, Romains, Byzantins, Espagnols, Turcs ou Européens… donc résultant de conquêtes, d’invasions, de dominations et colonisations.
Elles sont les témoins d’événements qui se sont déroulés en Algérie sans avoir été spécifiquement algériens. Ne faudrait-il pas parler à leur sujet d’un « pré-patrimoine », comme on parle de préhistoire Historiquement, la population n’a pas réagi d’une façon homogène face aux différentes occupations étrangères. C’est l’islam qui a le mieux pris : il y eut symbiose avec ces nouveaux conquérants venus non par le Nord mais par l’Est.
Comme les Algériens de l’époque, c’étaient ……….. cette commune bédouinité si bien définie par Jacques Berque.
Comme les Algériens de l’époque, c’étaient ……….. cette commune bédouinité si bien définie par Jacques Berque.
Pour que l’Algérien s’intéresse aux différents patrimoines de son pays, il faudrait que leur exposition et leur présentation manifestent comment ses ancêtres ont d’une part résisté aux occupations-installations de certains et d’autre part adopté des traits d’autres envahisseurs.
Ce sont des antiquités d’infidèles. L’Algérien est musulman. Il ne peut faire abstraction de son Islam quand il porte un regard sur les antiquités qui appartiennent le plus souvent à la période anté-islamique dite du temps de la Jahiliya : temps de l’ignorance, des ténèbres et du règne des païens.
Or, pour un musulman, l’histoire vraie de l’humanité commence avec la révélation du Coran. Ce qui précède appartient aux temps de la falsification et de l’idolâtrie. Exhumer et glorifier les oeuvres anté-islamiques, c’est occulter sinon porter ombrage aux temps de la naissance de l’islam et de ses premières splendeurs.
Si le visiteur algérien comprend que les Français, qui ne sont pas des musulmans, se soient livrés à la recherche, l’étude et l’exposition des œuvres de l’antiquité pré-islamique, il n’admet pas que l’Algérie musulmane, indépendante, ne traite pas d’une façon nouvelle ces antiquités et n’éduque pas les Algériens à porter un regard « autre » sur des antiquités étrangères à l’islam.
Ce sont des antiquités de citadins. L’Algérien, très attaché à son fond rural, perçoit spontanément et le plus souvent les antiquités qu’on lui présente comme des restes de sédentaires. De fait, la plupart de celles que recèlent nos musées et sites archéologiques sont les témoignages de civilisations urbaines. Et ces villes ont été abandonnées par leurs populations autochtones après le départ de ceux qui les avaient construites.
Car le peuple algérien est originellement un peuple de ruraux.
Si le visiteur algérien comprend que les Français, qui ne sont pas des musulmans, se soient livrés à la recherche, l’étude et l’exposition des œuvres de l’antiquité pré-islamique, il n’admet pas que l’Algérie musulmane, indépendante, ne traite pas d’une façon nouvelle ces antiquités et n’éduque pas les Algériens à porter un regard « autre » sur des antiquités étrangères à l’islam.
Ce sont des antiquités de citadins. L’Algérien, très attaché à son fond rural, perçoit spontanément et le plus souvent les antiquités qu’on lui présente comme des restes de sédentaires. De fait, la plupart de celles que recèlent nos musées et sites archéologiques sont les témoignages de civilisations urbaines. Et ces villes ont été abandonnées par leurs populations autochtones après le départ de ceux qui les avaient construites.
Car le peuple algérien est originellement un peuple de ruraux.
A ces traits de mentalité collective, il faudrait ajouter
les suivants
– Le généalogisme : l’Algérien a été élevé dans la préséance du jus sanguinis sur le jus soli. Les œuvres qui dureront vraiment sont d’abord les enfants : or les antiquités qu’on lui propose sont « des choses ».
– La lutte pour la survie : c’est un peuple avide de s’en sortir et de réussir qui songe moins à son passé qu’à gagner son présent. Le passé lointain de ses ancêtres ne lui est pas utile pour gagner « son aujourd’hui ».
– Le refoulement du passé : le peuple algérien est dans une situation d’amnésie volontaire. Au cours de toute son histoire, on lui a imposé plusieurs identités. Il a le sentiment que son particularisme et sa spécificité ont été occultés par ces différentes strates et apports, étrangers à son moi profond. Si l’Algérien ne va pas au musée, c’est parce que ce qu’il y trouve lui parle plus des autres que de lui-même.
– L’absence de pédagogie patrimoniale : il manque une pédagogie appropriée, développant l’intérêt pour des antiquités dans lesquelles l’Algérien ne se reconnaît pas.
En guise de conclusion
Comment faire en sorte que nos musées nous parlent de notre algérianité ? Qu’est-ce qu’ils ont à nous révéler ? Il faut qu’ils soient expressifs de l’altérité culturelle : qu’ils nous renvoient à nous-mêmes en nous parlant des autres. La connaissance de soi se parfait dans la connaissance d’autrui ; et la connaissance d’autrui se parfait dans la connaissance de soi.
les suivants
– Le généalogisme : l’Algérien a été élevé dans la préséance du jus sanguinis sur le jus soli. Les œuvres qui dureront vraiment sont d’abord les enfants : or les antiquités qu’on lui propose sont « des choses ».
– La lutte pour la survie : c’est un peuple avide de s’en sortir et de réussir qui songe moins à son passé qu’à gagner son présent. Le passé lointain de ses ancêtres ne lui est pas utile pour gagner « son aujourd’hui ».
– Le refoulement du passé : le peuple algérien est dans une situation d’amnésie volontaire. Au cours de toute son histoire, on lui a imposé plusieurs identités. Il a le sentiment que son particularisme et sa spécificité ont été occultés par ces différentes strates et apports, étrangers à son moi profond. Si l’Algérien ne va pas au musée, c’est parce que ce qu’il y trouve lui parle plus des autres que de lui-même.
– L’absence de pédagogie patrimoniale : il manque une pédagogie appropriée, développant l’intérêt pour des antiquités dans lesquelles l’Algérien ne se reconnaît pas.
En guise de conclusion
Comment faire en sorte que nos musées nous parlent de notre algérianité ? Qu’est-ce qu’ils ont à nous révéler ? Il faut qu’ils soient expressifs de l’altérité culturelle : qu’ils nous renvoient à nous-mêmes en nous parlant des autres. La connaissance de soi se parfait dans la connaissance d’autrui ; et la connaissance d’autrui se parfait dans la connaissance de soi.
Nos musées, en effet, constituent des lieux privilégiés où chacun pourrait percevoir quelque chose de son algérianité. Ne craignons pas de nous laisser interpeller par nos antiquités, ce qui nous permettra de découvrir à travers folklore, art culinaire, littérature populaire, techniques de tissage… nos racines berbères, nos racines arabo-berbères, nos racines musulmanes comme autant de symboles puissants des formes actuelles de notre algérianité.
Sabah Ferdi
Chercheur au CNRA (Centre National de Recherches Archéologiques)
Sabah Ferdi
Chercheur au CNRA (Centre National de Recherches Archéologiques)
Eduquer le regard à ta richesse du patrimoine
En Algérie, le tourisme patrimonial se propose de découvrir et d’admirer les antiquités du pays ; ce tourisme permet d’approfondir la connaissance de sa propre culture. De manière analogue, le présent des pays visités s’offre aux visiteurs avec l’épaisseur de son histoire. Inversement, tournée vers le passé, cette histoire ouvre à l’intelligence de toute l’humanité, à travers précisément la connaissance d’un patrimoine particulier.
Assurément, connaître les origines lointaines de son pays permet de goûter les richesses d’autres cultures, différentes certes, mais présentant des analogies saisissantes : quel enrichissement !
Aussi bien, fréquenter les lieux de sa propre culture libère l’esprit des contradictions au sein desquelles l’on vit au quotidien ! II permet même d’appréhender la complexité de nos passés respectifs.
Aussi bien, fréquenter les lieux de sa propre culture libère l’esprit des contradictions au sein desquelles l’on vit au quotidien ! II permet même d’appréhender la complexité de nos passés respectifs.
En Algérie, le passé méditerranéen est marqué par la présence de Phéniciens, de Juifs de la Diaspora, de Romains conquérants, de Goths, et autres envahisseurs, Byzantins et Arabes. Il n’est, dès lors, pas étonnant de retrouver, chez nous, des traces des trois religions monothéistes.
Au demeurant, visiter notre patrimoine historique et culturel enracine notre intelligence dans une compréhension plus subtile du présent ; ainsi de solides antagonismes se trouvent relativisés ! Nos concitoyens sont perçus avec une bienveillance renouvelée, au même titre que l’Égyptien d’aujourd’hui est perçu comme l’ancêtre génial des pyramides, construites il y plus de 4000 ans, ou le grec, comme le frère de Phydias, sculpteur du Parthénon, ou de Platon, père de la raison occidentale I
Ainsi, le tourisme patrimonial convertit le regard que nous portons sur l’autre : oserais-je évoquer ma propre expérience vécue à Tipasa ? Le visiteur étranger ne peut se contenter d’un regard immédiat sur les Algériens d’aujourd’hui : la présence du site archéologique modifie son regard !
Contempler le site de Tipasa fait rêver du passé certes, mais ce bijou exceptionnel continue surtout à « faire signe » : il avive en tout un chacun ses propres racines personnelles ! Les » fondateurs » de Tipasa renvoient aux racines profondes construites moi-même !
La comparai- son du pays est inévitable ; mais ici, elle constitue un enrichissement considérable : elle m’ôte non seulement tout complexe, mais elle m’incite à affronter lucidement mon propre présent !
Ceux qui sont en charge du tourisme « patrimonial » sont tenus, non seulement de montrer les antiquités exposées, mais d’expliquer comment ces « monuments » façonnent l’histoire de la civilisation représentée.
Contempler le site de Tipasa fait rêver du passé certes, mais ce bijou exceptionnel continue surtout à « faire signe » : il avive en tout un chacun ses propres racines personnelles ! Les » fondateurs » de Tipasa renvoient aux racines profondes construites moi-même !
La comparai- son du pays est inévitable ; mais ici, elle constitue un enrichissement considérable : elle m’ôte non seulement tout complexe, mais elle m’incite à affronter lucidement mon propre présent !
Ceux qui sont en charge du tourisme « patrimonial » sont tenus, non seulement de montrer les antiquités exposées, mais d’expliquer comment ces « monuments » façonnent l’histoire de la civilisation représentée.
Certes, ce passé est révolu ; il est cependant bien présent ! Il constitue une richesse patrimoniale inestimable pour l’homme d’aujourd’hui : il est la mémoire vivante d’un peuple. Il construit l’histoire vivante de ce peuple.
Ignorant ou – pire – dédaigneux de son patrimoine culturel, un peuple a virtuellement perdu sa dignité !
Sabah Ferdi, Chercheure
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