L'INSURECTION DE SIDI LAZREG BELHADJ-1864
Cependant que dans le sud-ouest, les Ouled Sidi cheikh font cracher la poudre, dans le Tell Sidi Lazreg Belhadj prend la tête d'un soulèvement et fit embraser une grande partie de l'Oranie. Le chef de la Zaouia de Mendes (dans la région de Zemoura) soulève la grande et célèbre tribu des Flittas dont les factions ont toujours refusé la soumission depuis la pénétration française .
Les postes militaires et centre de colonisation sont acculés par les insurgés. Les colons sont chassés de Rahouia. Il chercheront refuge à Tiaret. Jusqu'à nos jours, dans les milieux ruraux on déclame dans le Melhoun séculaire des poèmes qui glorifient l'époque de Sidi Lazreg Belhadj.
L'INSURECTION DE CHEIKH BOUAMAMA-1881
Plusieurs tribus de la région de Tiaret se mobilisent sous la bannière de Cheikh Bouamama, chef de l'ultime soulèvement de Ouled Sidi Cheikh. C'est dans le Djebel Amour (Aflou) que Bouamama livrera plusieurs batailles aux colonnes françaises. Les combattants de Cheikh Bouamama feront des incursions jusqu'aux portes de Tiaret et de Frenda.(Ain Kermes)
MOUVEMENT NATIONAL-1920-195 PENDANT LA COLONISATION FRANÇAISE
Apres la destruction de Tagdemt en Mai 1841, les français se contentent d'installer des garnisons sur les vestiges des anciennes villes berbères et maine (Tihert et Tingartia) .
Au fil des ans, le Sersou attirera des colons. En 1868, Tiaret devient le centre de la colonisation pour recevoir l'années suivante le statut de commune de plein exercice. Elle sera siège de sous-préfecture en 1938 puis siège de préfecture en 1956.
Zone céréalière par excellence, Tiaret abritera une grosse colonisation puissante et influente sur le cours de la politique coloniale dans le pays . Tous les gouverneurs généraux ou presque tous, nommés successivement à Alger durant la première moitié du XXè siècle, visiteront officiellement Tiaret et sa région.
Plus tard, pendant la guerre de libération nationale (1954-1962) c'est cette même région qui donnera refuge au général Raoul Salan, dissident du Général De Gaulle et l'un des principaux chefs de l'O.A.S (Organisation Armée Secrète) .
C'est dire qu'il existait dans le Sersou, depuis l'aube de la colonisation, un courant européen raciste et violent à l'encontre de la paysannerie algérienne. C'est d'ailleurs le propre du colonialisme, quelle que soit sa nationalité.
Les régions de Tiaret, c'est aussi le fief des grandes familles maraboutiques et terriennes (les grandes tentes) qui fournissaient assidûment à l'administration française de fidèles et zélés auxiliaires: caid, conseiller municipaux, conseillers généraux…
En revanche, la ville est un intense foyer où se cultive le sentiment nationaliste.
Apres l'expérience peu fructueuse du congrès Musulman qui compte quelque partisans à Tiaret, la ville abrite dès 1937, les premières cellules du P.P.A (Parti Du Peuple Algerien) fondés par M.Messali Miloud, Douzene Amar, Benkhettou Ali, Ould Brahim Said… Pour la plupart, ils connaîtront la torture et les geôles colonialistes. Dissous en 1939,le P.P.A entre dans la clandestinité.
Plusieurs autres courants se développent pour se rassembler dès 1944 dans un puissant mouvement populaire qu'on appellera les A.M.L (Ami Du Manifeste Et De La Liberté)qu'animera à cette époque M.Ferhat Abbas .Mouvement vite étouffé après les massacres de Mai 1945 dont le prélude se joue le 18 Avril 1954à Ksar-Chellala où M.Messali Hadj se trouvait en résidence surveillée.
KSAR-CHELLALA , LE DEFI DU 18 AVRIL 1945
Dans cette ville du sud algérien, le leader DU P.P.A est placé en résidence surveillée. La petite cité jusque là anonyme devient alors un foyer fébrile d'activités politiques et nationalistes. M.Messali Hadj reçoit plusieurs personnalités appartenant aux différents courants politiques à l'exception du P.C.A (Parti Communiste Algérien)qui refusera d'adhérer au A.M.I.
L'un des premiers meeting populaires à travers le pays se tient le 7 Avril 1945 à Ksar-Chellala. Il se termine par des chants patriotiques. Irrités, l'administrateur de la commune Mixte signale l'événement aux autorités centrales et tient à l'œil les responsables locaux du P.P.A
LE 18 Avril 1945 il y a du remue-ménage à Ksar-Chellala. La ville accueille des Sous-préfets, des administrateurs de communes Mixtes, des Caids, des Bachaghas qui viennent de diverses régions steppiques (Laghouat, Biskra, Aflou, Tiaret, Sidi-Bel-Abbes,, Saida, Médéa)pour délibérer sur l'organisation de la Chaba.Le rassemblement de cet Etat Major présidé par le Préfet du département d'Alger; coïncide avec le jour de marché. La ville est en effervescence. Les autorités donnent l'ordre de faire appréhender quatre responsables du P.P.A. Il s'agit de Saad Dahleb, Menaceri Mohamed, Ben abd errahmane Mohamed et Zitouni Ali.La population massée dans la principale artère empêche leur embarquement dans un fourgon de police. C'est presque la mêlée . Les gendarmes et gardes mobiles renoncent à leur besogne et relâchent les amis de M.Messali Hadj.
Avertis de l'incident ou du moins du coup de force de la population locale, les autorités françaises suspendent la réunion dans le désordre. Le préfet d'Alger s’apprête à regagner la capitale. Son véhicule traverse difficilement le barrage humain . Un habitant fait obstruction à la voiture et soumet le préfet à une fouille en règle sous l'œil amusé de la population chellie. Les services de sécurités se dispensent d'intervenir pour éviter un débordement ou une émeute. Le calme négocié pour permettre au préfet de regagner Alger. C'est véritablement un affront. Les habitants de Ksar-Cellala venaient d'infliger un défi à des représentants de taille de la souveraineté francaise. Le secrétaire général du gouverneur général notera dans son rapport : "la France avait perdu la face. C'était une grave atteinte à notre prestige".
Les autorités françaises laveront l'affront deux jours après lorsqu'elles débarqueront en forces dans la localité de Ksar-Chellala, tenue pratiquement en état de siège. La troupe, la P.J , la P.R.G se déchaînèrent sur la ville. Les locaux de la gendarmerie s'emplissent de "suspects". Interrogatoires, brimades, tortures, humiliations se poursuivront quatre jours durant, M.Messali Hadj est quand à lui déporté à Braza-ville.
Les événements iront en s'amplifiant depuis l'etincelle du 18 Avril 1945 à Ksar-Chellala. Mai 1945 s'annonce sanglant. L'oppresseur réagira avec violence aux manifestations du 1er et 8 Mai 1945. Nous assisterons alors à l'un des plus ignobles et odieux crime collectifs perpétré à Guelma, Setif,et Kherrata. Des arrestations massives sont opérées à travers tout le pays. Tiaret n'échappera pas au ratissage.
LES MANIFESTATIONS POPULAIRES -1909-1937-1961 :
La ville de Tiaret a une tradition dans les manifestations de rues. En Octobre 1909, un groupe d'enfants provoque un incident qui entraîne aussitôt une confrontation entre les algériens et la population européenne au niveau de la rue Bugeaud (actuellement Emir A.E.K).
Il aura fallu l'intervention de l'armée pour faire dégager l'artère, disperser les manifestants et délivrer les français bloqués au milieu de la foule L'incident qui a duré presque trois heures s'est soldé par plusieurs condamnations.
En Avril 1973, durant tout un aprés-midi, une émeute éclata. Elle opposera les Tiarétiens aux gendarmes et aux cavaliers de la troupe. Des renforts sont dépêchés de Mascara pour mater les émeutiers que seul une averse torrentielle fera disperser.
Plusieurs habitants, pour la plupart chômeurs ou travailleurs occasionnels, sont condamnés à des peines de prison. Comme en octobre 1909, la population française exige le renforcement de la garnison militaire stationnée à la Redoute pour réprimer vite et fort la population algérienne qui semblait prendre goût aux manifestations de rues.
Plus tard, pendant la guerre de libération nationale, au lendemain des manifestations du 11 Décembre 1960. La jeunesse Tiarétienne a résolu elle aussi de sortir dans les rues de la ville le 8 Janvier 1961 pour exprimer sa réprobation de l'oppression coloniale et exige l'indépendance de l'Algérie. La répression est sanglante : deux morts à Tiaret, 11 à Gueltat -Sidi-Saâd (Aflou), 11 à Sougueur et 3 à Sidi-Abderahmane (Ain Kermes). Autres agglomérations et camps de nomades où des manifestations analogues eurent lieu.
Une méconnue du mouvement armé de libération nationale.
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