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11/11/2015

Lutte antiacridienne: vers l'utilisation de pesticides bio dans les pays du Maghreb et du Sahel

''Le pesticide en question est un champignon qui tue le criquet pèlerin en une période de sept jours, ce qui implique que l'on ne peut l'utiliser pour repousser une invasion de criquet en cours, mais seulement dans le cadre de la lutte préventive contre ce fléau"

ALGER - Les dix pays africains membres de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin en région occidentale (CLCPRO), dont l'Algérie, commenceront à utiliser, avant la fin de l'année, un pesticide biologique sans impact négatif sur l'environnement, a indiqué lundi à Alger un représentant de la FAO.
"L'objectif est d'atteindre rapidement un taux de 40% d'utilisation de ce bio-pesticide dans les régions du Sahel et du Maghreb", a précisé Mohamed Lemine Hamouny, secrétaire exécutif de la commission de la FAO chargée de la lutte contre le criquet pèlerin.
Les pays concernés sont l'Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et la Tunisie, a ajouté ce responsable qui s'exprimait lors d'un atelier organisé par l'Institut national de protection des végétaux (INPV).
"Le pesticide en question est un champignon qui tue le criquet pèlerin en une période de sept jours, ce qui implique que l'on ne peut l'utiliser pour repousser une invasion de criquet en cours, mais seulement dans le cadre de la lutte préventive contre ce fléau", a-t-il ajouté.
Lors de l'invasion de criquets qui avait touché, entre 2003 et 2005 les pays du Sahel et à moins degré ceux du Maghreb, pas moins de 12 millions de litres de pesticides chimiques ont été pulvérisés sur des surfaces agricoles de 12 millions d'hectares.
Il fera remarquer cependant que "la lutte préventive contre les criquets pèlerins reste, à ce jour, un outil efficace pour réduire la prolifération de cette insecte mais permet surtout d'éviter l'usage des pesticides chimiques", seul moyen fiable en cas d'invasion de grande ampleur.
La lutte antiacridienne préventive permet des économies substantielles pour les pays affectés par ce fléau aggravé par les changements climatiques, ont souligné les experts lors de cette rencontre régionale.
En effet, "lors de l'invasion de 2003-2005, les pays membres de la commission ont dépensé 570 millions de dollars. Parallèlement, le programme de lutte préventive coûte à l'ensemble des dix pays 3,3 millions de dollars par an" d'où l'importance d'opter pour la lutte préventive, assure M. Hamouny.
Selon Mohamed Lazar, chef de département de lutte antiacridienne à l'INPV, l'Algérie consacre 280 millions de dollars sur une période de trois ans pour la lutte préventive pendant la période dite de "rémission", soulignant que l'Algérie a tous les moyens humains et matériels pour faire face à une invasion de criquets pèlerins en Algérie.
Lors de l'invasion du criquet en 2003-2005, 30 milliards de DA avaient été dépensés par les pouvoirs publics, selon le même intervenant.
La CLSPRO, créé en 2002 avec pour objectif de coordonner les efforts de lutte antiacridienne entre les pays membres, dispose d'un budget de 28 millions de dollars pour le programme 2014-2017.

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