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11/22/2015

La Poésie Boumédiène BEN SAHLA......chantée par Mohamed GHAFFOUR et ABDELSALEM..




Boumediène Ben Sahla. 

BEN SAHLA.naquit vers la fin du douzième siècle de l'hégire ( dix-huitième ap J.C.) à TLEMCEN, dans une des ruelles de la ville, la ruelle des Banî Djamla (derb Banî Djamla), à ce que l'on dit. Ce nom est cité dans le poème "yâ daou a yânî !" (ô lumière de mes yeux !). La ruelle se trouvait à proximité de "Saqqâyat as-sbâ" (la fontaine des lions), c'est-à-dire d'un bassin circulaire où l'eau coulait de la bouche de lions et ce bassin existait dans les environs de la place connue aujourd'hui sous l'appellation de "place des Martyrs" (medress). Boumédiène a exercé, depuis son enfance, le métier de tisserand. Il marquait un vif intérêt et un empressement à fréquenter les différents milieux sociaux, ceux des dirigeants et ceux du peuple. Il heurtait fréquemment le gouverneur de TLEMCEN avec ses poèmes érotiques. Il faisait irruption chez lui et lui déclamait des poèmes qui, pour la plupart, tournait autour de thèmes érotiques, propos tendres et amoureux, ce que le gouverneur de la ville ne pouvait ni approuver, ni agréer. Il l'envoya en exil à ORAN .

C'est un fait remarquable que Boumédiène ait vécu seul, qu'aucune épouse n'ait partagé sa vie et qu'il n'ait pas laissé d'enfants. La cause en revient à l'échec de son amour pour Fâtma l'élégante qu'il a si souvent citée dans ses vers et dont il a décrit les charmes, ainsi que la passion violente et l'ardeur de la flamme dont eut à souffrir son cœur en raison de son amour pour cette belle. Entre autres faits qui prouvent cela, citons ces paroles du poète :

"A la suite de l'amour pour Fâtma l'élégante, les larmes ont coulé de mes yeux

"et j'ai pleuré ! "

Les paroles de ce genre laissent entrevoir que cette femme à la beauté admirable s'est emparé de l'âme du poète, qu'elle a ravi son esprit au point qu'il en est arrivé à ne dormir et à vivre qu'en la voyant et en prononçant son nom. La vie de notre poète en devint emplie de supplications à Dieu et de plaintes aux amis .

Mais il convient de dire que Boumédiène BEN SAHLA ne se contenta pas de son amour pour Fatma. Le nombre des femmes adorées par lui se multiplia, et nous ne serons pas loin de la vérité, si nous donnons pour nombre celui cité dans le poème "ya daou a yânî" (ô lumière de mes yeux ! ), c'est à dire trente !

Notre poète, dit-on, perdit la vue, vers la fin de son existence, et, comme preuve de ce fait, à ce que l'on dit, le poète aurait mentionné ce triste événement dans son admirable poème "Nar houakoum fed-dhil talhab lhîb" lorsqu'il a dit :"je n'aurais pas cru qu'après avoir vu le soleil éclatant, mes yeux ne le verraient plus". Cependant il semble que, là, le mot "soleil" soit employé métaphoriquement pour désigner la bien-aimée, et que le sens soit :

"Je n'aurais pas cru que je ne te verrai plus, après que mes yeux aient joui de ta présence resplendissante et éclatante comme le soleil" .

Boumédiène fut rappelé à Dieu vers la fin de la domination turque, c'est à dire aux débuts du treizième siècle de l'hégire (dix-huitième de J.C.). Il fut enterré près du tombeau du cheikh as-Senouci.

Le poète se distinguait par une mémoire prodigieuses :il connaissait par cœur de nombreuses poésies dues aux différents poètes de langue populaire et en particulier des poésies de BEN MSAYEB.



B- Recension des poèmes des deux poètes et thèmes traités

En ce qui concerne les pièces composées par Mohammed BEN SAHLA et son fils Boumédiène, les assistants ont été tous d'accord pour affirmer qu'elles sont nombreuses et qu'on ne peut les dénombrer en raison de la perte d'une bonne partie de ces poésies .

Dans la majeure partie des poèmes qui se trouvent entre nos mains, les deux poètes ne citent pas leur prénom. Nous ne trouvons à la fin de ces nombreuses poésies que le nom de filiation des deux poètes : BEN SAHLA. Dès lors nous hésitons à attribuer ces poèmes à Mohammed ou à son fils Boumédiène.

Mais l'orientaliste Sonneck, cité précédemment, affirme que Mohammed BEN SAHLA est l'auteur de nombreuses poésies aussi bien dans le genre léger (hazl) que dans le genre sérieux (djidd). D'autre part Boumédiène -comme nous l'avons dit- avait une mémoire prodigieuse. Il apprenait par cœur et chantait les poésies de tous les poètes de langue dialectale et en particulier les poèmes de son père et les siens propres. Il était donc davantage chanteur et musicien que poète. Dès lors nous croyons que la plupart des poèmes - pour ne pas dire tous les poèmes - qui portent la mention particulière de "BEN SAHLA" appartiennent à Mohammed BEN SAHLA. Quant aux poésies de Boumédiène, ce sont celles où sont cités, à la fin, le prénom du poète et son nom de filiation :"Boumédiène BEN SAHLA" .

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