Le Haut-commissariat pour le développement de la steppe (HCDS) relève «une importante régression du couvert végétal et un niveau de dégradation alarmant».
Aujourd’hui, les choses ont bien changé, l’intérêt collectif des pastoraux semble bien révolu, la steppe s’est heurtée à l’individualisme. Les gros éleveurs occupent de très grandes parties des zones de parcours tandis que les éleveurs de condition modeste acceptent leur destin et se contentent d’une portion limitée, ce qui suscite assez souvent des rivalités pour le peu de pâturage et perturbe la tranquillité d’antan. La steppe soumise à des pressions anthropiques constantes se trouve, à présent, frappée par une désertification rampante.
Une dégradation du sol, de sa flore, de sa faune et son habitat, ne laissant place qu’aux espèces non palatables, due à un surpâturage extrême par l’accroissement des troupeaux et l’extension des terres cultivées. Une privatisation des terres en dehors de tout cadre légal et ce, en l’absence des pouvoirs publics et sans une politique d’aménagement claire et définitive de ces territoires qui semblent en déshérence.
L’avenir économique des petits éleveurs d’aujourd’hui est assez sombre, d’un sort peu enviable et d’un avenir hypothétique. Souvent des groupes d’éleveurs «bien protégés» nantis de structures et d’équipements à usage personnel tels que bergeries, véhicules, citernes, motopompes et points d’eau tout proches, s’accaparent de très grands espaces de pâturage toute l’année afin d’empêcher d’autres éleveurs de s’implanter. Ils finissent par défricher les parcours, les labourent et se les approprient définitivement.
D’autres encore, s’appuyant sur le droit coutumier, s’approprient les terres, les cultivent avec, parfois, le consentement des autorités locales. Dans l’espace steppique exploité sans répit, c’est pratiquement l’anarchie qui s’est installée. En somme, la steppe ne mérite pas d’être abimée de cette sorte. En effet, le massacre de la steppe se fait lourdement sentir comme le constate le HCDS (Haut-commissariat pour le développement de la steppe) dans un document qui relève «une importante régression du couvert végétal et un niveau de dégradation alarmant».
Les mises en défens et les plantations pastorales des zones dégradées lancées par le HCDS, permettant une reconstitution du couvert végétal, par l’indifférence générale des gros éleveurs, ces investissements n’ont jamais été respectés. La situation est difficilement maîtrisable à cause de la faiblesse de l’autorité et de l’absence de textes réglementaires quant à l’application des sanctions et autres mesures coercitives face à cette anarchie. Il revient à la responsabilité des dirigeants de trouver un modèle moderne et un développement durable à l’endroit des pastoraux, ceux qui cherchent désespérément à vivre avec leur époque par des pratiques plus modernes, comme sous d’autres cieux, en vue d’améliorer leurs conditions d’existence et vivre autrement.
D. Smaili
el waten
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