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7/17/2014

Un mois de ramadan très rentable pour les commerçants





Si le mois de ramadan est un mois de piété, il est également le mois des commerces en tous genres. Les plages comme les bords de routes se transforment en magasins à ciel ouvert. Différents produits sont proposés à des prix excessifs. « Il est tout à fait normal de profiter de ce mois pour se faire de l’argent. Les gens sortent et dépensent sans compter », nous dit un vendeur de thé, croisé sur la plage de Sidi Fredj, sur la côte ouest d’Alger.
Cet adolescent, qui sillonne la plage avec ses produits, ne cache pas sa joie. « Je travaille très bien durant le mois de ramadan ; ce qui me permet d’aider ma famille et de subvenir à mes besoins », explique-t-il d’un air fier. C’est la deuxième année de suite qu’il vend du thé durant le mois, sur cette plage, bandée de monde. « J’ai commencé à en vendre le ramadan précédent et lorsque j’ai vu que c’était lucratif, j’ai recommencé. Je compte le faire chaque année », ajoute-t-il.
Dans ce type de commerce, la concurrence est rude. Sur la plage, plus de cinq vendeurs de thé proposent aux plagistes d’y goûter. Tous les arguments sont bons pour séduire les vacanciers. « C’est du vrai thé venu directement du Sud algérien. Goûtez, vous n’allez pas le regretter », tente de convaincre le jeune homme pour faire la différence. Et il faut être persuasif : les prix de cette boisson chaude ont doublé, voir triplé, durant le ramadan. Alors qu’un gobelet était vendu à 20 DA auparavant, il est monté à 50, voire 70 DA, désormais.
S’assoir sur une table en plastique pour 1 000 DA !
Une petite brise fraîche souffle sur la plage de Sidi Fredj. Plusieurs familles se sont attablées pour déguster du thé et d’autres boissons pendant que les enfants nagent. La moitié des tables en plastique, placées tout au long de la plage sont vides. Il est 23h30 et l’affluence n’est pas très importante. Ce qui n’est pas pour déplaire aux familles. « Il n’y a pas beaucoup de monde, cela nous permet de mieux nous détendre et de profiter de la soirée », sourit une dame venue avec ses sœurs et leurs enfants.
Mais l’enchantement passe aussitôt pour laisser la place à l’étonnement et à la colère. Un jeune homme d’une vingtaine d’année fait le tour des tables pour encaisser la location de la table. Une table en plastique à 1 000 DA… « De la folie », se plaint un père de famille qui refuse catégoriquement de payer autant. « Mais c’est au-delà de l’arnaque, une table en plastique à 1 000 DA. Il est hors de question que je paye », poursuit-il. Le jeune homme chargé d’encaisser semble mal à l’aise. « Je ne suis qu’un employé, ce n’est pas moi qui ai fixé les prix ». Certains finissent par payer, d’autres préfèrent se lever pour rentrer chez eux ou aller chercher un endroit moins cher.
Les bords de route transformés en restaurants…
Autre business qui explose en plein mois de ramadan, les ventes au bord des routes. On y trouve de tout. Une file de voiture est stationnée sur le bord de la route reliant Sidi Fredj à Staoueli. Deux jeunes hommes proposent du maïs grillé. « Quelques buches pour faire du feu et du maïs sont suffisants pour faire fortune », se vante l’un des vendeurs qui garde un œil sur le maïs sur le feu.
Pour un maïs grillé, il faut compter 150 DA alors que le prix ne dépasse pas les 50 DA, les autres mois. « Il faut profiter, le mois de ramadan est le mois où les gens sortent le plus la nuit », explique le jeune homme malicieusement. Un père de famille attend de se faire servir. « On sort, on ne compte pas. On est obligé de faire plaisir aux enfants. Et ça fait aussi du bien de voir qu’il y a des endroits où on peut sortir en toute tranquillité. Mais bien sûr, il faut mettre le prix ».
Près des vendeurs du maïs, des vendeurs de brochettes de viande sont installés. Là encore, les clients se bousculent. « On mange le soir ce qu’on ne peut pas manger la journée », dit Nabila qui tient son sandwich à la main. L’hygiène laisse à désirer, mais cela ne dérange pas les clients. Une brochette de viande coûte habituellement entre 40 et 50 DA, là elle est proposée à 100 DA. « Il ne faut pas  comparer les autres jours au mois de ramadan », justifie le vendeur. Tant qu’il y a des gens pour acheter…

TSA algerie

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