La conquête française de l’Algérie a inaugurée une longue période de colonisation inhumaine du pays, mais elle a aussi brutalement mis fin à une présence ottomane qui aura duré plus de trois siècles (1515-1830).
Deux raisons expliquent cette chute rapide de l’Etat ottoman en Algérie, selon Hamdan Khodja, conseiller du Dey Hossein et premier algérien à témoigner du début de la colonisation française dans son livre « Miroir » paru en France en 1833 et réédité en 2005 (Edition Anep).
La première raison réside dans la perte des valeurs militaires de la Régence à la suite de recrutement de criminels desquels on a fait des soldats parmi les janissaires et qui n’ont pas coupé avec leur ancienne vie faite de brigandage.
« Bientôt cette milice armée et sans principes est venue à commettre des exactions envers les Bédouins (population des plaines) et les Kabyles. Ensuite ces misérables ont tramé des révolutions et renversé les chefs de l’Etat, selon leur caprice », écrit-il.
La première des victimes souveraines des miliciens fut le dey Mustapha Pacha. Après l’avoir assassiné en août 1805, ils mettent à sa place leur chef Ahmed Khodja dans l’indifférence des habitants de la ville qui « ne se mêlent jamais de semblables affaires, et se soumettent à celui qui est choisi par le divan (assemblée de hauts gradés de l’armée) pour être leur souverain ».
« Cette homme, pendant son règne, a commis une longue série de crimes. Pour récompenser la milice, il augmenta sa solde ; mais il destitua et fis massacrer les beys pour s’emparer de leurs biens et de leurs richesses », raconte Hamdan Khodja.
La première raison réside dans la perte des valeurs militaires de la Régence à la suite de recrutement de criminels desquels on a fait des soldats parmi les janissaires et qui n’ont pas coupé avec leur ancienne vie faite de brigandage.
« Bientôt cette milice armée et sans principes est venue à commettre des exactions envers les Bédouins (population des plaines) et les Kabyles. Ensuite ces misérables ont tramé des révolutions et renversé les chefs de l’Etat, selon leur caprice », écrit-il.
La première des victimes souveraines des miliciens fut le dey Mustapha Pacha. Après l’avoir assassiné en août 1805, ils mettent à sa place leur chef Ahmed Khodja dans l’indifférence des habitants de la ville qui « ne se mêlent jamais de semblables affaires, et se soumettent à celui qui est choisi par le divan (assemblée de hauts gradés de l’armée) pour être leur souverain ».
« Cette homme, pendant son règne, a commis une longue série de crimes. Pour récompenser la milice, il augmenta sa solde ; mais il destitua et fis massacrer les beys pour s’emparer de leurs biens et de leurs richesses », raconte Hamdan Khodja.
Après trois ans de règne, en 1808, la milice conduite par Ali Khodja a réservé à Ahmed Pacha le même sort qu’il avait lui-même réservé à Mustapha Pacha. Ali Pacha, le nouveau chef qui est monté sur le trône n’a pas connu meilleur aventure : incapable de gouverner et de se faire obéir, la milice des janissaires finit par l’assassiner par strangulation.
Il est remplacé par Hadj Ali Pacha qui était « aussi sanguinaire ; il a fait mourir beaucoup d’Arabes et quelques notables du pays », avant de trouver lui-même la mort en 1815 de la main de ses collaborateurs qui l’ont étouffé par la vapeur dans un bain. Hadj Mohamed Pacha, son successeur, a été destitué par son agha Omar qui a comploté contre lui avec les miliciens en échange de monter au trône.
A son tour, après deux ans de règne (1815-1817) le dey Omar fut écarté par les miliciens sous la conduite d’un certain Ali. « Ce dey Ali, à son avènement, a opéré une révolution totale dans les anciens règlements de la Régence. Il a commis aussi beaucoup de crimes et exilé beaucoup de monde (…) Pendant son règne qui n’a duré que six mois (septembre 1817-février 1818), les affaires de l’Etat ont été on ne peut plus mal », explique l’auteur de « Miroir ».
Ali Pacha mourut de la peste. A sa place, le divan a choisi Hussein Khodja, « seul homme intègre et moral » parmi les personnages entourant Ali Pacha et qui a été le dernier souverain ottoman en Algérie avant l’invasion française.
« En laissant le pouvoir absolu entre les mains des pachas, estime-t-il, les Turcs commettaient une grande faute car alors le divan, qui avait été établi pour contrôler leurs actes et pour aider le gouvernement de ses conseils, était sans force, sans pouvoir et regardé comme nul. » Ce n’est pas tout puisque « les avis des notables du pays n’étaient plus demandés » et les principales charges de l’Etat « n’étaient remplies que par des Turcs. »
La deuxième raison de la chute brutale de l’Etat ottoman était selon Hamdan Khodja, l’exclusion de la population autochtone mais surtout des kouloughlis (issus de mariage entre soldats turcs et femme algérienne) des hautes charges de l’Etat notamment celle de ministre.
Pour avoir tenté de se débarrasser du gouvernement des Turcs, en 1630, les kouloughlis dont le complot a été déjoué, ont été condamnés à n’accéder à aucun poste de responsabilité d’importance dans le gouvernement ou dans l’armée. Les Turcs s’étaient alors tournés vers les juifs de la ville chez qui ils ont placé leur confiance.
Cette interdiction est restée en vigueur près de deux siècles. Elle a été en partie levée par Hussein Dey qui a entre autres nommé Hadj Ahmed au poste de bey de Constantine en 1826. La désunion entre les deux castes a fait que « les Turcs ne profiteront pas des lumières de leurs descendants ni de l’influence de leurs parents dans le pays », observe Hamdan Khodja lui-même un kouloughli.
De leur côté, les Algérois « ont élevé une barrière entre eux et les Turcs ; ils ont observé une réserve absolu à leur égard », témoigne-t-il.
Les agissements des janissaires ont été à l’origine du divorce entre la Régence turque, la caste des kouloughlis et la population. La méfiance générale qui s’est installée entre eux a largement contribué à la défaite de l’armée du Dey Hussein devant celle du général de Bourmont en juin 1830.
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