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7/27/2014

El-B’khour : des vertus ancestrales

El-B’khour, ou l’encens, produit connu depuis des millénaires dans les quatre coins du monde, reste une tradition ancestrale bien ancrée dans la société algérienne, notamment ouarglie, a indiqué Mme Messaouda Hadou, spécialiste en produits thérapeutiques et de beauté. Un signe distinctif connu et reconnu dans les us et coutumes de la société algérienne, l’odeur du b’khour se dégageant de certaines maisons est généralement associée aux fêtes et heureux événements.
Lorsque l’on laisse l’encens se consumer, les molécules odorantes, situées juste au-dessous du point d’incandescence, sont agitées par la chaleur et diffusées sans brûler leur cheminement en arrivant aux fosses nasales, déclenchant un signal que le nerf olfactif va directement transmettre au cerveau, siège de nos émotions. « C’est ce qui explique leur effet sur nos sentiments et nos états d’âme », souligne Mme Hadou.
Cette pratique héritée de nos aïeux est utilisée souvent pour chasser les mauvais esprits et également pour désodoriser les coins de la maison, car d’aucuns le présentent comme un antiseptique avéré. « Ressentant inconsciemment ses vertus, chacun invente ses rituels et renoue à sa manière avec les anciennes traditions », ajoute Mme Hadou. Et si la préparation du B’khour diffère d’une région à une autre, ses ingrédients restent les mêmes, sauf que les gens d’Ouargla ont une manière toute particulière pour le faire à travers le choix des composants avec, en premier lieu, la matière odorante appelé « Esserghine », élément essentiel de la préparation, au côté du djaoui, l’ambre, le musc, le safran naturel, le jus de datte et d’autres ingrédients locaux tel que Essambalia et El-Meska. Elle confie, en outre, que « celles parmi les femmes jouissant d’un savoir-faire se réunissent pour faire la préparation du B’khour, suivant un rituel, notamment pour célébrer les heureux événements, dont les fêtes de mariage, de circoncision, mais aussi les fêtes religieuses. » La nouvelle mariée prend avec elle près de 20 kilos de ce B’khour fait maison et le garde souvent chez elle dans des boîtes hermétiques, pouvant ainsi le conserver plus de 12 ans. Ainsi, et après avoir réuni les ingrédients et les outils qui vont servir à sa fabrication, ces préparatrices expérimentées vont d’abord extraire les impuretés avant de malaxer la pâte ointe d’eau de safran.
L’opération de combustion est toute simple : il suffit d’avoir, souligne Mme Hadou, un récipient en terre cuite ou un brasero rempli de charbons ardents sur lesquels sera versé un peu de B’khour qui se consumera petit à petit répandant dans la pièce une odeur pénétrante des plus agréable.
APS

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