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6/26/2014

L'évolution des tribus Banu-hillal dans le cadre de l'oranie


I-L'Oranie pendant la période Ibn-Khaldoun
       La référence aux tribus arabes Banu-Hilall par Ibn-Khadoun(l'histoire des Berbères,tome 1) dans le cadre de L’Oranie est présente dans le chapitre décrivant l’histoire des Zoghbas(p.86).L’étude de ce chapitre permet de ressortir deux zones distinctes, à savoir  Tlemcen et la partie nord (le Tell).Tlemcen a joué un rôle central dans la question de l’évolution des tribus.Elle fut le siège des Zayyannide (1236-1430), dynastie, qui en voulant se bâtir un royaume regroupant l’Algérie-centrale(Algérois-Oranie) fit venir les tribus arabes pour asseoir son autorité et pour les utiliser comme mercenaires. Les Zayyannides se sont toujours préoccupés de se protéger contre leurs rivaux de l’Est, les Hafsides de Tunis, et ceux de l’Ouest, les Mérinides de Fez et éventuellement des prétendants au trône pouvant surgir du désert.De fait, les tribus qu’elle faisaient venir étaient installées dans l’axe Tlemcen-Titteri(Hamza), Tlemcen-Maroc et Tlemcen-Désert.Du côté nord (région d'Oran, de Mostaganem, etc.),il n’y avait aucun danger ,car La partie nord(le tell) allant de Tlemcen vers la mer était relativement peu peuplée, boisée, marécageuse(Sebkha d'Oran) et peu accessible à d’éventuels ennemis.De fait, les Zayyannides ne se sont nullement préoccupés d’y installer des tribus arabes de telle sorte que Les passages d’Ibn-khaldoun concernant la présence de tribus arabes dans cette région sont réduits et infimes.En effet, l’histoire des  tribus, dont le nom réapparaitra dans le cadre oranais, après 1830, se résume dans le peu  de phrases suivantes:
 -Premièrement :''Les Mohadjer et les Flittas: devenues trop faibles pour se livrer davantage  à la vie nomade s’établirent dans les campagnes d’El Bath et de Cirat (p.96-région Rélizane).Il faut signaler, cependant, que cet établissement remonte au règne de Yaghmoracen(1236-1263), c'est à dire 140 ans avant qu'Ibn-khaldoun ne l'entende de la bouche des descendants de ces tribus. 
 -Deuxièmement ,''Les Béni-Amer ,dont la présence(p.101) dans le Tell oranais ne durera pas.Du fait de leur faiblesse, ils seront, en effet, selon Ibn-khaldoun, obligés de se retrancher vers l’Atlas saharien(cité par Yazid Benhounet(p.70). Bien plus-tard après, ce même Yazid Benhounet, dans son livre ``Des tribus du haut-sud-ouest algérien’’ décrira l’évolution et  l’histoire d’une tribu portant le nom de Béni-Amer et  demeurant à Ain-Sefra(On s’y intéressera dans la partie concernant l’évolution des tribus dans le Sahara).
-Troisièmement:Les Hachem,Ils sont mentionnés par Ibn-Khaldoun aussi bien dans l'Histoire des Berbères,tome1, que dans les   Prolégomènes.Cela étant dit, l'étude la partie du livre d'Ibn-khaldoun laisse entrevoir le fait que l'Oranie à la fin du 14ème siècle n'abritait pas de tribus arabes mais pourtant les écrits paraissant après 1830 font état de la présence de groupements portant les noms des tribus précédemment cités(Mohadjer, Flittas, Béni-Amer et Hachem) aussi bien pendant la période turque que francaise.
II-l'Évolution des tribus arabes dans l'Oranie, après la période Ibn-khaldoun 
            La tribu arabe dont l'histoire sera liée à celle de l'Oranie est celle des Béni-Amer. Au tout début du règne des Zayyannide,l'émir Yaghmoracen, les transporta dans les environs de Tlemcen afin, selon Ibn-khaldoun,d'établir une barrière aux envahissements de prétendants au trône.Par la suite  les Béni-Amer, formés des Béni-Yacoub, des Béni-Yazid et des Chaffais(p.104), s'étant alliés aux ennemis des Zayyannide, furent repoussés, comme on l'a mentionné précédemment, vers le désert.On aurait tendance à penser que c’était la fin des Béni-amer dans l’Oranie.Mais bizarrement, de nouvelles tribus,dans cette région, sont identifiées, comme Béni-Amer.Cette situation est décrite par Pierre Boyer, auteur de l'histoire des Béni-Amer de l'Oranie(google.com), de la façon suivante :‘’Ainsi, les Béni yacoub et les Béni-Yazid disparaissent peu à peu et l’on trouve mention d’Ouled Moussa, d ’Hazedj, d’Ouled Ibrahim, d'Ouled Khalfa’’,regroupés, sous le nom de Béni-amer. Par la suite, elle s’allieront  aux Espagnols contre les Turcs et leurs alliés,Béni-Rached, une tribu berbère.La défaite espagnole(1557) les poussera à  migrer vers le sud. Est-ce la fin des Béni-Amer? Non, car certains auteurs continueront encore  à parler des Béni-Amer.Une situation problématique qui amènera à se poser la question suivante: Est-ce que ces Béni-Amer décrits à partir du 14ème siècle par les différents auteurs et notamment Marmol et Pierre Boyer sont les Béni-Amer d’Ibn-Khaldoun? Une chose est certaine. Les Béni-Amer d'Ibn-Khaldoun étaient d’origine arabe.Cela ne semble pas, cependant, être le cas des Béni-Amer de l’Oranie après Ibn-Khaldoun(Période turque, période française).Et pour cause.Marmol, un des premiers à avoir fait une étude sur les Béni-Amer les identifie comme Berbères.Pierre Boyer mentionne que les Ouled Khalifa (Béni-Amer Gheraba)  et les Ouled Ali (Béni-Amer Cheraga) deux fractions des Béni-Amer sont des tribus berbères.De fait, on peut conclure que les autres tribus sont aussi berbères, quoique arabisées.Car l’évolution subie en Algérie a été un passage du parler berbère au parler arabe.Un autre signe que ces tribus étaient d’origine berbère est leur adhésion massive à la derkaouiya, une confrérie maraboutique berbère, originaire du Maroc.Le maraboutisme est une pratique, culturelle et religieuse, typiquement berbère et puisant ses sources dans le soufisme qui est une doctrine  rejetée par  les musulmans orthodoxes, notamment les moyen-orientaux.De fait,les Banu-Hillal, qui étaient d'origine orientale, n'auraient en aucun cas adhéré à cette pratique propagée par des marabouts originaires en premier de la Saghiat el Hamra (Maroc), car ils pratiquaient l'Islam orthodoxe.Tous ces faits amènent à conclure que   les Béni-Amer  étaient des Berbères.
  Les Hachem, les Flittas et les Mohadjer:Ces trois tribus ne seront plus mentionnées durant la période turque.Il faut attendre la période coloniale pour voir leurs noms apparaître de nouveau.Le document qui en fait mention est le dénombrement de la population de 1850(origine et migration:le dénombrement de la population en Algérie...).Néanmoins en ce qui a trait aux Hachem, ils seront mentionnés dans l'étude de Pierre Boyer par rapport aux Béni-Rached. Importante tribu berbère, souvent citée par Ibn-khaldoun, les Béni-Rached, après avoir occupé pendant très longtemps le Djebel Amour qui s'appelait alors Djebel Rached, remontèrent jusqu'au pied du Tessala d'où ils glissèrent vers le massif montagneux dit des Béni Chougran qui borde Mascara. C'étaient des Zenata, comme les Abd el Wadides auprès desquels ils avaient longtemps séjourné.  Débordant bientôt sur la plaine d'Eghris, ils ne tardèrent pas à rassembler autour d'eux des fractions berbères isolées et finirent par constituer une solide principauté, alliée du souverain de Tlemcen. Ils  deviendront peu à peu le coffre et l'épée des derniers Abd el Wadides (p.49). Par la suite, ils deviendront les alliés et le Makhzen,tribu priviligiée, des Turcs. Cela dit,  ils devaient, selon Pierre Boyer, disparaître de l'énumération des tribus vers la fin du 18ème siècle et se transformer, à cette époque, en Hachem (p.39). De fait, le dénombrement de population ne les présentera pas sous leur  nom, mais sous celui de Hachem, gheraba et cheraga,  dans les subdivion de Tlemcen et de Mascara.Les Béni-amer Cheraga le seront dans la subdivision d'Oran, les Médjaher et les Flittas dans celle de Mostaganem.

 

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