par Mohamed Bensafi
Le mausolée royal de Syphax est en passe d’être classé au registre du patrimoine culturel national. C’est en tout cas ce qu’a annoncé, ce jeudi, le Journal Officiel du 23 mars 2014. C’est un arrêté qui concerne le mausolée du roi numide Syphax (215 à 203 Av. J.-C.) par lequel il est ouvert une instance de classement sous la dénomination «Mausolée royal de Syphax». Longtemps évoqué, et même réclamé par un certain nombre d’associations, le texte publié jeudi, citant le lieu comme un des «témoins matériels» de la période numide en Algérie. Le mausolée royal de Syphax est défini comme site archéologique situé dans la commune de Emir Abdelkader, dans la wilaya de Aïn-Témouchent. Un plan de protection et de mise en valeur du site archéologique et de sa zone de protection fixe les obligations à la charge des occupants de la superficie délimitée et définie pour le mausolée royal de Syphax. Trois textes législatifs prévoient également des sanctions, prévues par la loi 98-041 du 15 juin 1998 relative à la protection du bien culturel, en cas d’entorse à leurs dispositions. Le mausolée royal de Syphax avait fait l’objet d’actes de vandalisme ayant conduit à sa dégradation. Des associations locales avaient alerté les autorités concernées au sujet de ces actes de vandalisme en plus des «fouilles» anarchiques pratiquées dans les caveaux du monument et qui risquaient de «déstabiliser irréversiblement la structure. Coincé à 220 m d’altitude en surplomb du site de l’antique capitale numide, le monument coiffe le sommet d’une colline dominant la basse vallée de la Tafna, sur sa rive droite, à 4 km de son embouchure et à 12 km au sud-ouest de Béni-Saf. L’accès au site est favorisé par trois chemins. Une route carrossable à partir de Béni-Saf, vers le sud, via la carrière de pouzzolane, une autre difficilement carrossable, en pente raide, serpentant le flanc sud de la colline à partir du village de Béni-Ghanem et une troisième piste, un sentier battu, serpentant le flanc Est de la colline à partir du lieu-dit Sidi Mehdi. Le classement porte sur une superficie de 77 hectares et à la zone de protection. La procédure d’ouverture d’instance de classement suit son cours, l’affichage au niveau du siège de l’APC de Emir Abdelkader aussi. Cette dernière opération devra durer 2 mois consécutifs. On sait aussi que la surveillance du site est, depuis février dernier, assurée par deux gardiens, recrutés par le bureau de Tlemcen de l’Office de gestion des biens culturels protégés (OGEBC). Cette nouvelle acquisition s’ajoute ainsi à celles des sites Siga et Sidi Yacoub (commune de Oulhaça), classés en août 2013. Autres traits de mémoire, le monument fut dégagé et fouillé par G. Vuillemot, un chercheur historien français, au début des années 60. Avant cette date, il était enfoui sous un volumineux amas de bloc de pierres que les habitants de la région désignaient sous l’appellation de «Kerkar El Araïss» que l’on peut traduire littéralement par le « Dôme des mariées ».Une tradition locale qui voulait que les futures mariées fassent plusieurs fois le tour du monticule de pierres pour s’assurer la fidélité de l’époux et le bonheur dans leur vie de couple. Cette tradition était, semble t-il, encore vivante vers le début des années 1970. Le mausolée royal de Syphax, situé à 15 km à l’ouest de Béni-Saf, est en réalité un tombeau en forme de tumulus dont la structure diffère extrêmement des monuments funéraires construits dans la période dite hellénistique à partir du IIème millénaire avant J.-C.
le quotidien-oran.
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