En fait, les Phéniciens, fondateurs de Carthage, devaient très certainement convoyer, d’Orient en Occident, des personnes en plus de marchandises. D’après Gilbert Meynier, c’est d’ailleurs par ce canal que se seraient implantés les premiers foyers juifs (Cananéens des origines d’après certains historiens) en Afrique du Nord. : Ils étaient mélés à ces vagues phéniciennes qui aboutirent à la fondation des comptoirs qui s’égrenèrent le longs des côtes de l’actuel Maghreb. Les Hébreux et les Phéniciens de la fin du IIème millénaire av. J.-C. avaient des langues, des coutumes et des cultes très proches ; il devaient peu se distinguer en réalité. Le punique, en tant que phénicien modifié par apports étrangers, devint une des langues de l’Afrique du Nord à l’instar du grec. Les stèles, à ex-voto répétitifs, d’El Hofra (banlieue de Constantine) nous apportent un témoignage direct de la symbiose méditerranéenne, notamment punico-numide, qui avait cours au IIIème puis au IIème siècle avant notre ère.
Si le grec est resté encore longtemps la langue internationale du commerce, le punique était devenu une langue semi-officielle pour l’ensemble des Numides. Qu’elles soient frappées sous Syphax à Siga, capitale des Masaesyles située à 1400 km de Carthage, ou sous Massinissa et ses descendants à Cirta, capitale des Massyles plus tard, les monnaies sont légendées en punique. A Thugga (Dougga en Tunisie), le mausolée, dédié sans aucun doute à Massinissa après sa mort (148 av. J.-C.), porte des inscriptions puniques et lybiques (berbères). Le punique était donc devenue la langue véhiculaire de la culture dans toute l’Afrique du nord orientale. Saint Augustin (Vème siècle après J.-C.) rapporte que le punique était encore utilisé à son époque, soit plus de six siècles après Massinissa. Trois siècles plus tard, les conquérants arabes entendront les Numides s’exprimer encore en punique…
Si l’historien algérien Mahfoud Kaddache écrit, dans L’Algérie des Algériens« , que la langue punique a certainement fait des progrès parmi les Berbères, j’ose penser que la langue berbère a pu s’enrichir de mots puniques. Ou sémites exogènes tout simplement. Le berbère pouvant être considéré comme faisant partie du groupe chamito-sémitique, il est compatible avec de nombreuses langues du Moyen-Orient.
En fait, les Phéniciens, fondateurs de Carthage, devaient très certainement convoyer, d’Orient en Occident, des personnes en plus de marchandises. D’après Gilbert Meynier, c’est d’ailleurs par ce canal que se seraient implantés les premiers foyers juifs (Cananéens des origines d’après certains historiens) en Afrique du Nord. : Ils étaient mélés à ces vagues phéniciennes qui aboutirent à la fondation des comptoirs qui s’égrenèrent le longs des côtes de l’actuel Maghreb. Les Hébreux et les Phéniciens de la fin du IIème millénaire av. J.-C. avaient des langues, des coutumes et des cultes très proches ; il devaient peu se distinguer en réalité. Le punique, en tant que phénicien modifié par apports étrangers, devint une des langues de l’Afrique du Nord à l’instar du grec. Les stèles, à ex-voto répétitifs, d’El Hofra (banlieue de Constantine) nous apportent un témoignage direct de la symbiose méditerranéenne, notamment punico-numide, qui avait cours au IIIème puis au IIème siècle avant notre ère.
Si le grec est resté encore longtemps la langue internationale du commerce, le punique était devenu une langue semi-officielle pour l’ensemble des Numides. Qu’elles soient frappées sous Syphax à Siga, capitale des Masaesyles située à 1400 km de Carthage, ou sous Massinissa et ses descendants à Cirta, capitale des Massyles plus tard, les monnaies sont légendées en punique. A Thugga (Dougga en Tunisie), le mausolée, dédié sans aucun doute à Massinissa après sa mort (148 av. J.-C.), porte des inscriptions puniques et lybiques (berbères). Le punique était donc devenue la langue véhiculaire de la culture dans toute l’Afrique du nord orientale. Saint Augustin (Vème siècle après J.-C.) rapporte que le punique était encore utilisé à son époque, soit plus de six siècles après Massinissa. Trois siècles plus tard, les conquérants arabes entendront les Numides s’exprimer encore en punique…
Le point de départ de l’écriture lybique (état ancien du berbère actuel) est situé par les spécialistes vers le IVème siècle avant notre ère. Tout en parlant la même langue, Massyles, Masaesyles et futurs Touaregs (Garamantes ?) possédaient leur alphabet propre. La stèle funéraire de l’aguellid de Kerfala porte des inscriptions en alphabet occidental (masaesyle) et en alphabet oriental (massyle). S’il existe, en fait, une grande fluidité des écritures, ces dernières se jouent des limites, dans le temps comme dans l’espace, qu’on aimerait bien leur assigner officiellement.
Depuis 1962, les Algériens se cherchent une langue commune mais, sans vouloir les offenser, je trouve qu’ils sont victimes d’une sorte de schyzophrénie linguistique : l’algérien commun comporte des mots issus de multiples langues passées par-là et ça n’est pas esthétique (!?) ; l’arabe, langue totalement intrusive elle aussi, a du mal à passer malgré une ferme volonté des gouvernements successifs depuis l’indépendance ; les différents parlers berbères le sont de moins en moins -parlés. Il semble que le projet ancien d’arabiser jusqu’à la langue nationale ne soit encore dicté que par des raisons idéologiques tournées vers la religion islamique comme identité. Je possède une méthode pour apprendre les différents dialectes dérivés de l’arabe littéraire et parlés dans quelques pays du Croissant fertile, de la péninsule arabique et du Maghreb ; les Algériens, dont le parler contient énormement de mots français (contrairement à tous les autres), aimeraient parler une langue, l’arabe cristallin du Coran, qu’en fait seule une élite, aussi rare que précieuse, peut pratiquer tant elle est à la fois riche et compliquée ; car même les Arabes de l’Arabie heureuse ne le parle pas couramment ; la majorité n’en a que des notions, souvent vagues. Les Français devraient-ils parler le franc ? ou le pur latin ? Une langue n’est vivante que parce qu’elle évolue, qu’elle change. La notre est un patchwork des régions, qui s’enrichit tous les jours et je ne le trouve pas si laid l’algérien de la rue…
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