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10/22/2016

Nouvelle bouquinerie à Oran Le fruit de la passion



La ville d’Oran peut désormais se targuer d’un nouvel espace culturel à la fois atypique et fleurant bon une vieille tradition littéraire. Salim Djouhri vient en effet d’y créer une bouquinerie où il propose des dizaines de titres glanés ici et là durant des années. 
Pour rappel, nous avons déjà entendu parler de Salim lorsqu’il était à Sidi Bel- Abbès, sa ville natale où il tenait un humble étal de livres.
Ce modeste commerce a eu, en 2015, de sérieux problèmes avec les autorités locales qui ont voulu déloger le bouquiniste sous prétexte de commerce informel !
La mobilisation sur la Toile a néanmoins eu gain de cause et Salim a pu poursuivre son activité jusqu’à réaliser son rêve suprême : louer un local où les livres auront plus de visibilité et de confort. Ainsi, c’est désormais au 9, avenue Max-Marchand, à Oran qu’on retrouvera une collection de vieux et nouveaux romans sans cesse renouvelée grâce à la «fièvre acheteuse» de Salim qui ne cesse de vadrouiller de ville en ville pour obtenir, par troc ou par vente, des livres d’occasion chez les particuliers comme chez ses collègues bouquinistes. Or, l’étal de Sidi Bel-Abbès n’est pas pour autant révolu : le frère de Salim le tient désormais et les habitués ne seront donc pas lésés.
Pour ce qui est de la boutique d’Oran, elle contient un éventail éclectique traversant les époques, les pays et les courants littéraires avec une nette prédominance du roman. On peut y trouver pêle-mêle du Beckett, du Desnos, du Dostoïevski, du Camus, ainsi que des auteurs algériens arabophones et francophones.
Depuis son installation, les amoureux oranais du livre affluent en grand nombre pour souhaiter la bienvenue à cet espace salutaire créé dans un contexte de déliquescence des librairies. Mais Salim reçoit également des visiteurs venus d’autres villes, et il racontera cette émouvante anecdote sur un citoyen de Ouargla qui, après avoir lu un article dans la presse, s’est déplacé spécialement à Oran où il vient pour la première fois afin de faire le plein de livres : «Il en acheté pour 10 000 DA, Artaud, Blanchot, Swift, Pasternak, Bradbury, Brontë… Il les met dans son sac et rebrousse chemin. Je lui demande s’il compte passer la nuit, il me répond que non et il rentre illico» !
Tout aussi passionné, Salim, la quarantaine, a bel et bien donné sa vie à la littérature : il vend, achète, troque et reçoit des donations depuis plusieurs années avec la seule envie de partager les merveilles du verbe universel avec un maximum de monde et, en sus, la satisfaction de vivre de sa passion.
9, avenue Max-Marchand, Oran… Une adresse à retenir !
S. H.
le soir d’Algérie

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