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9/22/2016

Tiaret : Le kiosque de la place Carnot démoli


l’image de cet été indien qui se prolonge, l’hôtel de ville n’en finit pas d’étaler ses polémiques à la petite semaine.

Il y a quelques jours, un jeune de la ville, fort d’une décision dûment signée par le maire en date du 1er août 2016, a vite fait d’installer un petit kiosque, tout en bois, en plein cœur de la ville, sur la place Carnot. Bévue monumentale du maire ou idée géniale du jeune qui voulait se soustraire au chômage ?
Une polémique s’en est suivie sur la Toile et comme dans toute polémique, il y a les sceptiques, ceux qui sont pour et ceux qui sont contre l’implant d’un kiosque à proximité du mythique et bicentenaire platane au pied duquel furent pendus les trois martyrs de la Révolution, dont le chantre de la musique algérienne Ali Maachi. Certains diront que ce fut «une offense contre l’urbanisme et le bon sens». Le wali, dépité par la tournure qu’avait pris l’événement, a tout de même tranché et intimé l’ordre au maire d’enlever illico-presto cette baraque sous peine de sanctions, précisent nos sources.
La baraque a été finalement enlevée mais des interrogations subsistent sur l’opportunité d’une telle décision à l’heure où Tiaret se pare de ses meilleurs atours pour accueillir la 9e édition du salon national du cheval. La polémique a tellement enflé que la décision du maire a failli tourner au scandale politique tant les animosités qu’entretiennent les élus entre eux ne sont plus à démontrer.
Certains diront que le choix d’octroyer une décision pour l’implant d’un kiosque découle d’une «volonté de clochardiser la ville au moment où des enveloppes conséquentes sont affectées pour des aménagements urbains et à l’heure où des centaines de locaux commerciaux destinés aux jeunes sont mal et/ou pas exploités nonobstant ce qu’ils charrient comme dérives et autres manques à gagner à la collectivité».
Quelques années plus tôt, les autorités avaient pourtant pu, au prix de moult tractations, sur fond d’indemnisations, détruire les baraques qui défiguraient le paysage central de la ville. Bien plus, le wali de l’époque, Mered Brahim, a été jusqu’à détruire un kiosque appartenant à un moudjahid pour les besoins de l’aménagement de la place.
Fort du document en mains, le jeune ne voulait au départ de l’injonction pour rien au monde procéder à l’enlèvement de son petit joyau, devenu pour quelques jours plutôt une curiosité qui contraste avec le décor alentour. M. Abdelghani puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est dit surpris «car j’ai introduit ma demande le plus normalement du monde auprès du maire avec une idée bien précise : installer un joli kiosque en bois moyennant un loyer mensuel de 4000 DA». Hier, le maire, Bouthledja Rabah d’obédience FLN, pourtant prolixe, n’a pas répondu à nos sollicitations mais un responsable au niveau de l’APC a tranché : «Nous n’allons pas créer de précédent, encore moins nous impliquer dans la clochardisation de la ville.»
Fawzi Amellal

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