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9/01/2016

Le haïk, un habit traditionnel un art vestimentaires algerien

Ce vêtement blanc finement brodé qui faisait partie depuis des siècles des coutumes vestimentaires notamment des Algériennes. Cet habit qui faisait autrefois la fierté de la femme algérienne, faisant ressortir ainsi sa beauté et sa grâce, disparaît petit à petit, à la faveur de la révolution du « new look », adopté par la femme qui tenait pourtant, il y a quelques années, au haïk "MREMA" et "LAADJAR" comme à la prunelle de ses yeux. Cette tenue qui a résisté à travers les temps au vent du changement, n’est désormais qu’un lointain souvenir pour les vieilles femmes d’Alger la Blanche, et certaines régions du pays. Le haïk, vêtement traditionnel longtemps porté par la femme algérienne, lui valant le qualificatif de "blanche colombe", tend à disparaître du paysage, laissant le souvenir d'une belle image associée à la nostalgie de la belle époque. Bien plus qu'un vêtement traditionnel constitué d'une étoffe blanche enveloppant la totalité du corps de la femme, le haïk était le symbole de la pudeur (soutra), mais également de l'élégance féminine. Selon une première version, il serait apparu en Algérie avec l'arrivée des Andalous au Maghreb au 16ème siècle. Selon une seconde version, il aurait été introduit à Alger avec l'arrivée des Turcs, eu égard à sa présence dans d'autres régions du pays.


Des études récentes établissent que le "haïk" est instinctivement lié à la formation de la cité afin de protéger les femmes du regard de l’étranger et ceci dès l’Antiquité. Platon décrit ce rapport de protection de la femme dans tout le bassin méditerranéen.
En effet, outre le centre, le haïk était également présent dans l'est, l'ouest et le sud du pays, sous des formes plus ou moins différentes. Dans l'ouest, les femmes portaient "BOUAOUINA", un voile qui recouvrait tout le corps, y compris le visage, ne laissant paraître qu'un seul œil.
Alors qu'au centre les femmes optaient pour le haïk "MREMA" qu'elles portaient avec "LAADJAR", une voilette qui couvre le bas du visage, ne laissant apparaître que les yeux.
Dans l’Est algérien, les femmes portaient le haïk blanc avant de le remplacer par la "MLAYA" noire, en référence et en signe de deuil à l’assassinat du Bey
Salah Mohamed en 1792 qui gouverna Constantine durant 21 ans dans le dernier tiers du 18ème siècle.
Le haïk (en arabe: الحايك ), vêtement féminin porté en Algérie. Ce drapé blanc rectangulaire couvrant le corps à la dimension moyenne de 6 m sur 2,2 constitue le symbole de la vie citadine algérienne. Ce vêtement s’enroule maintenue à la taille par une ceinture, couvre tout le corps et la chevelure tandis que le visage peut être partiellement découvert. Le visage partiellement masqué d'un petit triangle de dentelle brodée surnommé LAADJAR "لعجار "
Sa composition varie au gré du temps et des impératifs climatologiques et peut aller de la soie à la laine, incrusté de filament d’or à l’occasion des cérémonies de mariage. Le vêtement indiquait également la catégorie sociale dans la matière de l’habit et la façon de le porter dans un milieu urbain ou rural
Le sens du verbe "Haka" d’ou découle le mot "haïk" a une racine dans (se cacher, s’envelopper, se protéger du regard de l’étranger) est un héritage culturel et social présent dans toute la Méditerranée.
Différents types de haïk furent adoptés, tels que haïk "EL-KSSA", filé de laine fine, l’algéroise de jadis le portait en hiver avec un petit voile blanc très fin, appelé LAADJAR, dont elle se couvrait la partie inférieure du visage. Puis, il y eut haïk "MREMA" (ou la Fouta blanche), qui est un voile plus léger que le précédent et plus précieux, car tissé de soie pure et rayé de fils d’or et d’argent, pour les plus riches. Il était, quant à la qualité, de premier choix et d’un prix élevé.


Ceci limitait la femme moyenne à s’acheter un haïk "DEMI-MREMA", dénomination ayant trait au mélange de soie et de satin, ce qui en faisait un tissu de second choix. Néanmoins, il en existait un autre de moindre qualité encore, car tissé uniquement de satin et qu’on appelait haïk "SOUSTI". Plus
tard, avec l’arrivée d’une nouvelle matière, un nouveau type de haïk apparut sous l’appellation de haïk "POLYESTER". Il fit le bonheur des Algéroises en hiver. Enfin, il y avait le "HOUIEK" fait de soie, de "FTOULE" et de "GUERGUEFFE" (passé plat) et que la jeune mariée portait la veille de ses noces. Dans l’histoire du haïk, il ne faut pas considérer seulement son type et sa qualité, mais aussi l’art et la manière de le porter qui se modifièrent avec les années.
Le "haïk" en Algérie est bien plus qu’un symbole culturel, c’est également un symbole de résistance face à l’oppression coloniale. Pendant la guerre d’Algérie et notamment lors de la bataille d’Alger, le "haïk" a permis aux femmes de transporter au péril de leur vie des armes mais également des bombes destinées aux combattants algériens afin de mener plusieurs actions armées destinées à déstabiliser l’ennemi. Ce vêtement a donc été un moyen d’émancipation pour les femmes algériennes qui ont pleinement pris part au processus de libération du pays. L’une des plus belles illustrations est immortalisée dans le film "La Bataille d’Alger" montrant le courage de la femme Algérienne.



Les rues d’El Bahdja étaient en fête au passage de ces silhouettes qui faisaient ressortir sa spécificité et accentuer la blancheur D’ICOSIUM. Nos ainées regrettent la disparition de cet habit qui a accompagné la femme algéroise depuis sa puberté. Il est rare de nos jours de croiser une femme à Alger avec ce beau voile. Les nostalgiques se rappellent en fait, les années soixante-dix et quatre-vingt où la gent féminine se promenait dans les artères d’Alger avec son haïk avec lequel elle ne pouvait passer inaperçue.
Au printemps 2013, un groupe de femmes décide de défiler en haïk dans les rues d’Alger. Mouvement spontané qui avait alors recueilli l’approbation de nombreux passants, preuve que la société algérienne reste attachée à son patrimoine culturel et à ses traditions.
L’héritage et les valeurs de l’Algérie sont au même titre que notre drapeau national et notre hymne. Le "haïk" restera dans l’histoire comme l’identité de la femme algérienne faite d’élégance, de beauté et de courage.

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*www.liberté-algerie.com/societe/le-haik-a-travers-le-temps-
*www.aps.dz/belle-image-de-la-femme-algéroise-
*Photos issues de différentes sources


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