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9/09/2016

El Ghicha à Laghouat : une oasis, un atout et des atours



Elle est connue pour ses textiles traditionnels qui attiraient, dans le temps, des touristes avertis et surtout des marchands de tapis férus de beaux ouvrages. El Ghicha, c’est aussi un patrimoine historique aguichant et des paysages ensorceleurs inattendus. 

Connaissez-vous El Ghicha ? Sûrement pas. C’est un lieu haut en couleur, qui se situe au nord du chef-lieu de la wilaya de Laghouat. Limitrophe d’Oued M’zi, l’un des plus longs oueds d’Algérie, elle est connue pour ses textiles traditionnels qui attiraient, dans le temps, des touristes avertis et surtout des marchands de tapis férus de beaux ouvrages. 

El Ghicha, c’est aussi un patrimoine historique aguichant et des paysages ensorceleurs inattendus. En s’élevant, la vallée prend un caractère plus âpre, mais non moins séduisant, un ruisseau coule sur un fond de sable, cascade légère sur des roches claires et le barrage d’un ancien moulin qui donne naissance à une vraie chute digne des plus illustres sites mondiaux. Le paysage se resserre, de hautes parois de roc orangé se dressent au-dessus d’éboulis où s’accroche une végétation arbustive. 
«Un grand pôle touristique» 
Méconnu, ce site demeure isolé et manque d’infrastructures qui lui permettrait d’être un grand pôle touristique de la wilaya de Laghouat. El Ghicha est sans doute la commune la plus fascinante de Laghouat, bien calée, 1re position sur la carte touristique locale, sans vraiment bénéficier de l’intérêt qui lui sied. Elle ne compte que 10 000 habitants et reçoit des centaines de visiteurs, qui ont entendu parler de ses moulins. 

El Ghicha apparaît blottie dans un repli du djebel Amour. Une brusque descente conduit au village que domine un ancien poste militaire. 
Le bourg est sans attrait particulier, hormis sa daïra toute neuve. Alors, l’intérêt d’El Ghicha est-il ailleurs ? Il y a tout d’abord le site. Sitôt traversée l’esplanade, qui tient lieu de grande place, l’enchantement commence. Au creux d’un vallon sillonné par un ruisseau d’eau claire, commencent des jardins et des vergers entretenus avec un soin jaloux. 

Grâce à ses paysages, la commune reçoit chaque jour une grande affluence de familles autochtones en quête de fraîcheur et de repos, loin de la ville et de ses murs en béton. Ainsi, des files convergent à pied, si le lieu est proche, ou en véhicule, vers des moulins enchanteurs pour prendre place sur les différents lieux disponibles en quête d’un espace vaste pour profiter de la clémence du climat, loin des moteurs bruyants des climatiseurs. 
Ces familles, venues parfois des wilayas limitrophes, telles que Djelfa, El Bayadh ou Ghardaïa, ramènent généralement le nécessaire de camping, braseros et ustensiles pour la préparation du thé, breuvage très prisé dans la région, ou sirotent des boissons fraîches tout en discutant du quotidien, profitant des paysages féeriques que recèle cette région, dont notamment les cascades d’eau, les potagers ombragés, les rochers riches en sculptures et dessins, et d’anciennes ruines. Ces sorties profitent non seulement aux femmes et personnes âgées cloîtrées tout au long de la journée entre les murs des bâtisses, mais aussi aux enfants qui s’adonnent à cœur joie, loin de l’exiguïté des ruelles, à leurs jeux favoris, sous l’œil vigilant des agents de garde et guides mobilisés par les autorités locales pour la satisfaction des visiteurs. 
Du tourisme local, El Ghicha pourrait allègrement passer au statut national, voire international. Tous les visiteurs partagent le même constat : manque d’investissements, désorganisation, manque de promotion et d’animation. 

Mais le principal problème d’El Ghicha est celui de l’investissement, qui devrait pourtant assurer le renouvellement de l’offre touristique afin de maintenir son attractivité sur le marché local et national. Des investissements prévus n’ont effectivement jamais vu le jour. La commune n’a aucun hôtel, ni restaurant, ni cafétéria. 

C’est un exemple concret de sites touristiques méprisés, quand on constate que ces paysages historiques et naturels sont absolument délaissés, lorsque les responsables locaux marginalisent le développement du tourisme et font de ces sites enchanteurs, des lieux inconnus du commun des Algériens. 


Ecrit par : Taleb Badreddine
Source : El Watan

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