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11/11/2015

"Revoilà les étourneaux..."Vallée de la Soummam: ils ont envahi la région

Les oiseaux migrateurs, notamment les étourneaux, ont refait surface dans la vallée de la Soummam cette saison, au grand bonheur des amateurs de ce passereau.

Des essaims de ce bel emplumé investissent champs et collines en quête de nourriture. Amateur des insectes et autres fruits comme l’olive, cet éternel migrateur quitte son quartier d’été des hautes altitudes européennes pour piquer un galop vers les pays nord-africains. Depuis le mois de décembre, cette famille de sturnidé hiverne en Algérie, notamment dans la vallée de la Soummam, où la nourriture est abondante. Les olives qui sont à maturité attisent la curiosité des étourneaux qui en raffolent de ce fruit noir, et s’invitent à la récolte avec les propriétaires des oliveraies. Reconnaissables par leurs prouesses aériennes, les étourneaux sont réputés comme étant des oiseaux grégaires, voltigeant de facto dans le ciel pour faire des sinusoïdes en interprétant des danses saccadées, mais parfaitement orchestrées. Le jacassement des essaims d’étourneaux est audible à des centaines de mètres à la ronde, ce qui facilite la tâche aux chasseurs pour faire tomber d’un seul coup de carabine des dizaines d’étourneaux. L’arrivée en grande masse de ces oiseaux migrateurs est pain bénit pour les adeptes de la chasse aux oiseaux.


L’instinct de l’étourneau à voler en nuées nombreuses et très denses ne lui procure guère cette faculté à déjouer les pièges, de surcroît, lorsqu’ils s’étendent sur les champs à foison, leur capture est à la portée de simple novice à la chasse. Tous les moyens sont bons pour capturer ce gibier très prisé par la population locale. On recourt à des pièges vieux comme Mathusalem pour débusquer ledit oiseau, car la recette est toujours d’actualité. L’usage du gluau (lazuk) se fait à l’aide d’une petite branche de frêne ou d’oléastre, laquelle est enduite de glu pour la fixer au sommet des arbres. L’utilisation d’un étourneau « épouvantail » parait comme un moyen efficace pour drainer des nuées de ses semblables, lesquels seront pris au piège une fois leurs pattes posées sur le gluau. Quant à l’usage de la chevrotine, celle-ci peut s’avérer redoutable pour lesdits passereaux.

Un seul coup de feu d’un chasseur maniant la carabine peut faire tomber un chapelet d’étourneaux à la fois. Rôtis sur un feu de braises en pleine campagne, une brochette de ce mets frugal ne se refuse pas. Au demeurant, la chasse aux étourneaux est un gagne-pain inespéré pour les jeunes oisifs, s’adonnant à la vente aux abords des routes nationales, notamment du côté de la RN 26, où les jeunes vendeurs à la sauvette les proposent à 100 dinars l’unité.

Le retour au bercail pour ces oiseaux migrateurs ne tardera pas à venir, notamment avec l’approche du printemps, synonyme de faire le chemin inverse pour regagner le berceau européen. La nature retrouvera ses droits malgré qu’une partie d’elle se trouve estropiée d’un bon contingent.
Bachir Djaider
La depeche de kabylie

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