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7/17/2014

Ashab el baroud wal carabilla




Conversant, le coup d'oeil est cependant subrepticement jeté en direction de son cheval, une superbe monture, un arabe barbe richement harnaché, sa longue crinière blanche, bien taillée retombant gracieusement sur la robe d'un blanc gris. Difficile d'arracher ne serait-ce que pour quelques secondes hadj Abdelkader Mahrez à  son cheval. «Je le surveille mais j'ai aussi besoin de le voir. » Un amour envers la race équine qui ne date pas d'aujourd'hui. Une solide relation que jalousent ses propres enfants, le cheval passant avant. De retour de La Mecque o๠il venait d'accomplir le grand pèlerinage, hadj Mahrez aussitôt arrivé chez lui, là -haut sur la montagne, au pied des monts de l'Ouarsenis, à  El-Hassania, s'est rendu directement à  l'écurie pour voir, caresser son cheval et être tranquillisé quant à  son état avant de voir ses propres enfants. Président de la Ligue de wilaya des sports équestres traditionnels, il est avec ses autres compagnons et cavaliers de toutes les manifestations, sportives, religieuses ou commémoratives à  caractère régional ou national. Son costume trois pièces avec un gilet a plus de quarante années d'âge. Pas une reprise, pas un pli froissé. Le pantalon arrondi s'étalant sur plusieurs plis tombe sur des mocassind en cuir, le «k'houf » ou le besst », selon l'appellation qui diffère d'une région à  une autre.
Un chèche entoure la tête. Un habit traditionnel que de rares tailleurs, deux à  Aïn-Defla-ville et un à  El-Amra, continuent de faà§onner et de coudre. Pour l'équipement du cheval, c'est Tlemcen et Tiaret, souligne hadj Mahrez. Un cheval qui est soumis d'abord à  la «tarha » puis habitué à  la selle. Un cheval a été cédé à  pas moins de 1,5 million de dinars. «Il est vrai que c'était un beau cheval, affichant une noblesse sans gêne », relève hadj Mahrez. «Ashab el-baroud », alignés comme pour une course, les cavaliers démarrent en trombe, les fusils pointés droit devant eux, au signal, les détonations éclatent. Pour le baroud d'honneur, c'est au repos, les fusils pointés vers le ciel. « Nous avons une subvention dans le cadre de l'association, le baroud nous est délivré par les autorités dans le cadre d'une fête nationale, mais pour les reste nous nous débrouillons comme on peut. » Des déplacements parfois qui ne sont pas pris en charge. Un cheval à  lui seul consomme 2 quintaux d'orge chaque mois ; l'orge est cédé à  1.550 dinars le quintal par les pouvoirs publics, mais qui coûte 3.600 dinars sur le marché. Huit «alfas », terme du terroir pour désigner une écurie,  sont recensés à  travers la wilaya, «y compris une à  Oued-Fodda, dans la wilaya de Chlef qui a adhéré à  notre ligue » ; «au total, estime M. Mahrez, nous avons 130 chevaux ». C'est le symbole de notre religion, le symbole du nationalisme, le cheval, c'est un tout, c'est un patrimoine qu'il nous faut préserver et pérenniser. Le voeu de hadj Abdelkader Mahrez se concrétise déjà  à  travers ses enfants : «Deux de mes garà§ons ont commencé à  prendre la relève. »
A. M. A.

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