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6/15/2014

Algérie. Lignes de chemin de fer construites au 19ème siècle


La configuration géographique de l’Algérie a conduit à un programme de chemins de fer marqué par: la longue ligne ouest-est Oran-Alger-Constantine (en partie littorale), des lignes approximativement nord-sud dans les vallées joignant des zones de l’intérieur (maitrise de la présence française, exploitation des richesses naturelles) à cette ligne et à la côte méditerranéenne, de longues lignes de desserte du grand sud (souvent à voies étroites).
Le réseau s’est mis en place progressivement, par tronçons d’une à quelques dizaines de km, réalisés par plusieurs compagnies, avec des écartements divers (1m à 1,44m), parfois modifiés dans le temps. L’histoire de la construction de ce réseau est complexe aussi ce document ne retrace t’il que succinctement les réalisations engagées et menées à bien au cours du 19ème siècle : cela dessine toutefois l’essentiel de l’infrastructure ferroviaire qui se développera évidemment au delà.
La première ligne
Des 1833, une première proposition de réseau de chemin de fer a été élaborée par Emile Pereire, non suivi d’effet dans l’immédiat mais dont on retrouvera l’esquisse ultérieurement. En fait la première réalisation est une courte ligne minière à voie métrique de 32,5 km qui reliera Bône à Aïn Mokra (1859- 1867).
Premier plan de développement.
Sous les auspices de Napoléon III et du Duc de Morny, le décret impérial du 8 avril 1857 établit le premier plan de développement qui porte sur la ligne principale Oran-Alger-Constantine (881 km) et 6 lignes de raccordement aux principaux ports (Philippeville, Bougie, Bône, Ténès, Arzew) le tout totalisant 1.357 km. Trois tronçons prioritaires ont été confiés à la Compagnie des chemins de fer algériens: Alger-Blida en 1862 (L’armée avait d’abord construit la section Alger-Boufarik en 1858), Oran-Saint Denis du Sig (1868), Philippeville-Constantine (1870), la construction des ces deux dernières ayant été transférée à la Compagnie Paris-Lyon- Méditerranée.
Au titre de ce premier plan seront également construits les tronçons Constantine-Sétif (1879- 1881), par la Compagnie de l’Est Algérien, et Blida Saint Denis du Sig (1868-1871) par le PLM, ainsi que des lignes à l’ouest de l’Algérie par la Compagnie de l’Ouest Algérien. Par ailleurs, la Compagnie Franco Algérienne réalisera les lignes à voie étroite Arzew-Saïda-Aïn Sefra (1879-1887) et Mostaganem- Tiaret. Ce sont 1.365 km qui ont alors été réalisés. Bône-Guelma.
Dans l’est de l’Algérie, la Société de Construction des Batignolles se verra confier la ligne Bône Guelma, d’où la Compagnie de Bône à Guelma qui construira d’autres tronçons du réseau est, ainsi que des lignes en Tunisie
Deuxième plan de développement.
Sous la Présidence de Jules Grévy (Troisième République) un deuxième plan de développement sera adopté le 18 juillet 1879. Il comporte de nombreuses extensions au réseau du premier plan de développement, prévoyant 1.747 km de nouvelles lignes. La Compagnie de l’Ouest Algérien effectuera les travaux à l’ouest (Sidi-Bel-Abbès et Crampel), la Compagnie Franco Algérienne réalisera la voie étroite de Mostaganem-Tiaret. La Compagnie de l’Est Algérien assurera, de Sétif à Ménerville, le bouclage de la ligne Constantine-Alger. La Compagnie de l’Est Algérien complétera le réseau principal à l’est, ainsi que la desserte du sud à voie étroite, Biskra (1882) et Kenchela (1905). De 1879 à 1906 des lignes d’une longueur de 2.035 km seront construites. En 1907, un troisième programme portant sur 1.256 km de nouvelles lignes sera engagé. En 1946, le réseau algérien atteindra une longueur de 5.014 km.

PAR  Georges Pilot. Comité génie civil et bâtiment

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