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5/18/2013

Le Chêne Kermes

Le Chêne Kermes
Cet arbuste qui domine la garrigue surtout dans les zones victimes d'incendies a un nom bizarre.Il se nomme "chêne à kermès" en toute logique (c’est-à-dire "le chêne à cochenille donnant le rouge").
Son nom latin botanique est Quercus coccifera, chêne "porteur de cochenilles". Son nom occitan le plus répandu est avaus (prononcez [avaous], et [abaous] en languedocien), tant en Provence maritime qu’en Languedoc (où il existe aussi la variante avals, prononcé [abals]). Il se nomme agarrús en Provence intérieure, et un autre nom languedocien répandu autour de Narbonne est celui de garrolha [garrouillo].
Ce petit chêne a cependant eu un double usage. En plus d’arbustes alimentant les fours comme beaucoup d’autres, c’est son écorce, nommée garrolha en occitan, qui était intéressante : très riche en tanins, elle était donc récoltée par les garrolhaires pour l’industrie des cuirs. Mais comme pour le chêne vert, elle est encore meilleure dans les racines : il a donc été arraché, ce qui lui lève la possibilité de rejeter de souche, donc de régénération.
Par glissement de sens, garrolha (qui nomme aussi plus généralement les surgeons de chênes) finit par désigner l’arbuste lui-même, dans tout l’ouest de l’Hérault et l’Aude.
Il a donné de nombreux toponymes, parfois méconnaissables au premier coup d’œil : Les Abaus, Les Sabalses, La Garouille, Garouilles.
Ses glands ont la cupule hérissée, et ils sont tellement amers qu’ils ne sont même pas consommés par les troupeaux.


Le chêne à kermès porte plusieurs espèces de cochenilles, une seule (kermes illicis) donne cette splendide couleur rouge si recherchée. La matière colorante est un mélange d’acide kermésique, un pigment du type anthraquinone, et de l’acide laccaïque D.C’est l’écarlate qui a servi à teindre les étoffes des tissus royaux, la laine et la soie. Sa présence a été décelée dans des peintures néolithiques, en France et sur les momies égyptiennes . Elle se présente sous la forme d’une "graine" recouverte de poussière grise, située au pied des rameaux.
On ne les confondra pas avec les autres petites "boules" rouges très fréquentes sur les feuilles de kermès, qui sont le résultat de l’attaque d’un autre parasite plagiotrochus quercusilicis , ni avec les "graines" noires, ressemblant à un gros grain de poivre, elles aussi situées sur la tige, qui sont une autre variété de cochenille pouvant parasiter l’arbuste
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Galle parasitant un chêne kermès


Rejet de Kermès après un incendie

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