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5/07/2013

La jumenterie de Tiaret, une fierté nationale



Si la région de Tiaret est considérée, en Algérie, comme le grenier de l’Oranie en matière de production agricole, voire céréalière, elle est aussi le berceau de l’élevage équin auquel elle consacre une reconnaissance continuelle. Cela s’explique par l’existence de ce joyau du cheval, la jumenterie ou le haras national Chaou Chaoua qui constitue une pépinière équine et un vecteur emblématique de fierté, dont l’ampleur est allée au-delà des frontières. Créée en 1877 et installée sous l’escarcelle du ministre français de la Guerre avant de devenir patrimoine national en 1947 quand elle fut affiliée au ministère de l’Agriculture. Les français s’octroyaient comme objectif de sa création une perspective de pouvoir produire un cheptel en mesure d’égaler la cavalerie de l’Emir Abdelkader qui comportait des chevaux, pur-sang arabe, jouissant d’une incontournable endurance sur les terrains du combat. Laquelle qualité, conjuguée à leur dextérité, est mondialement reconnue. En furetant dans la fiche technique de la jumenterie, nous avions découvert que ses premiers étalons du pur-sang arabe, une race qui a toujours fait sa renommée, étaient originaires de la Syrie alors que ceux de la race barbe étaient issus de la production locale. Aujourd’hui, avec un effectif conséquent, elle assure un rôle considérable dans le développement et la progression de cette espèce. «Sa présence effective sur l’échiquier des courses hippiques est remarquable, à plus d’un titre dans la mesure ou des centaines de chevaux sont propulsés dans ce circuit », nous affirmera un cadre du centre équestre qui maintiendra que près de 65% des recettes du Pari Mutuel Urbain (PMU) émanent de gageures sur les épreuves de chevaux arabes et plus de 90% de ces chevaux sont produits à Tiaret où tous les ingrédients sont disponibles quant à la bonne conduite du cheptel. Dès lors, la jumenterie de Tiaret sert aussi de lieu de production même pour les éleveurs particuliers qui sollicitent ses services pour l’accouplement de leurs juments. Située à la sortie Est du chef-lieu de la wilaya, la jumenterie de Tiaret, grâce à l’incontournable volonté de son personnel, s’efforce à conjuguer ses efforts pour prémunir et protéger la quintescence de la race équine. « Mais, il n’est pas toujours aisé d’atteindre ses objectifs tant les moyens font défaut dans la mesure où la jumenterie est laissée à elle-même sans faire objet d’une quelconque assistance », nous affirmera notre interlocuteur qui met en exergue l’autonomie qui couvre cette entité. En effet, si cette dernière subsiste toujours, c’est grâce à son exploitation agricole qui s’étend sur une superficie de 371 hectares et assure environ 60% du chiffre d’affaire. Ce dernier enchaînera que « environ soixante dix chevaux, dont 58% de pur-sang arabe et 42% de barbes, sont vendus annuellement aux enchères publiques à Tiaret, Oran et Zemmouri. Nonobstant, la production spécifique de ces deux races, la jumenterie de Tiaret fournit aussi un cheptel pour l’exportation, singulièrement des barbes, vers certains pays étrangers à l’instar de l’Allemagne, le Brésil et la France. Cependant , on ne peut parler du cheval à Tiaret sans évoquer les traditions et artisanat liés à cette espèce et qui font, aujourd’hui comme toujours, la richesse impérissable des armoiries culturelles exposées dans les réjouissances coutumières locales, fêtes et zerdas de la région. Dans ce contexte, on cite le hippisme, une coutume ancestrale, ainsi que la fabrication de sellerie, notamment celle de Sougueur, laquelle constitue l’une des plus importantes industries artisanales de la région.CARACTERISTIQUES DES CHEVAUX BARBES ET PUR-SANG ARABES
Incontestablement, les particularités du cheval pur-sang arabe, ainsi que sa consistance, étaient déjà certaines vers la fin du premier millénaire, sous la dynastie des Abbasside. Sa résistance et sa frugalité sont dues à de longs centenaires dans un environnement nomade en milieu antinomique. Il s’agit en somme d’une bête réputée pour sa promptitude, sa ténacité et son courage. Il s’illustre par une peau très ravissante et son caractère peu délectable. Quant au cheval barbe, dit des pays Maghrébins, il est issu d’une race pure dont les étalons sont aborigènes de l’Afrique du Nord, voire de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie et de Libye. Obéissant et agreste, il est adapté, depuis des lustres pour la chasse, l’exhibition, le travail et le combat. Compagnon classique des nomades, le cheval barbe, en plus des activités culturelles auxquelles il est mêlé, jouit de certaines caractéristiques qui le distinguent par sa conception dans de nombreuses activités sportives contemporaines comme l’apprentissage de l’équitation, l’endurance, le polo, les chevauchées équestres touristiques, le dressage, etc.… S’agissant de l’origine de son nom, elle émane des grecs qui, pour indiquer les habitants de l’Afrique du nord faisaient usage du mot « Barbaros » qui signifie tout ce qui est “non grec ou étranger”, un vocable imité par les Romains puis par les Arabes et qui a fini par les appellations de Barbare, barbarie, barbaresque, berbère avant qu’il ne soit transformé plus tard par les français qui l’ont nommé Cheval Barbe.
LE 7e SALON INTERNATIONAL DU CHEVAL
Longtemps mis aux oubliettes, voire une absence qui aura duré plus d’une décennie, le salon international du cheval a repris ses droits du 4 au 6 juin dernier quand les autorités tant locales que nationales avaient décidé d’en faire un événement digne du qualificatif. D’ailleurs, le premier responsable de la wilaya n’avait pas omis durant la préparation d’exprimer toute sa préoccupation pour cette manifestation qui devait mettre en relief la cotation des alternatives civilisationnelles, culturelles, économiques et touristiques de la capitale des Hauts Plateaux de l’Ouest Algérien. «Nous sommes appelés à nous consacrer minutieusement afin de mettre sur pied une feuille de route qui doit caractériser cet événement monumental afin de réussir ce qui ne l’a pas été dans le passé», soutenait pour rappel le wali de Tiaret qui avait promis d’intervenir auprès des hautes sphères de l’État pour institutionnaliser officiellement le Salon du cheval et le répertorier sur l’agenda des fêtes annuelles. Cependant, autant rappeler que ce salon international n’a pas manqué de drainer une affluence considérable avec pas moins de 1 200 participants dont une trentaine d’étrangers ayant représenté dix pays. Placée sous la houlette du Chef de l’État, la manifestation a été caractérisée par une flopée d’actions comme l’équitation traditionnelle (fantasia) et contemporaine, exposition et la vente de chevaux, la sellerie et autres équipements liés au cheval, animations artistiques, le concours international d’endurance, l’épreuve de saut d’obstacles, l’exhibition de voltige, les courses hippiques, le concours modèle et allure, la parade équestre, le séminaire vétérinaire, la conférence sur l’historique du cheval, le concours de maréchalerie ainsi que des randonnées équestres ayant permis, si besoin est, de catapulter l’écotourisme à travers les différentes zones rurales particulièrement. Toutefois, cet événement a été à plus d’un titre une aubaine à l’association équestre et de loisirs de la commune de Tiaret, médaillée d’or par équipes et en individuel lors des derniers Jeux africains d’endurance qui ont eu lieu en 2007 à Alger. Cette dernière, spécialisée dans l’endurance trouve comme habitude à nous impressionner par son sérieux et son abnégation dans le travail ainsi que par la bonne conduite de son école riche en matière d‘excellents cavaliers. Dans ce sillage, on ne peut que citer certains exemples de cavaliers émérites que connaît actuellement Tiaret comme les frères Rebai, voire Djamel et Mohamed, montant respectivement Taki et Fakir, Mohamed Tahri montant Nahr Ellil, Benkhatou Illyès montant Josra, l’indétrônable Mettidji Seddik, du club équestre Emir Abdelkader, montant Guelbi ainsi que Rahou Nacéra, cette dynamique jeune fille montant Guelfa, une jument qu’elle a pu initier à elle seule durant de longs mois contre vents et marées. Par ailleurs, autant vanter que la capitale Rostémide avait repris du poil de la bête pour réhabiliter le cheval avec son environnement fétiche.

TIARET OU L’HISTOIRE QUI S’AGITE ENCORE S’étendant sur une superficie de 200 505 Km2, pour une population de 839.417 habitants, selon le recensement de 2008, répartie à travers 14 daïras et 42 communes, la wilaya de Tiaret est localisée au Centre-ouest de la région des Hauts-Plateaux. Elle est distante de 300 Km de la capitale Alger et démarquée de la wilaya de Tessemsilt au Nord, celles de Relizane, Mascara et Saïda à l’Ouest et El-Bayadh, Laghouat et Djelfa au Sud. De vocation agro-pastorale, elle se particularise par son climat semi- aride et très froid en hiver et un été chaud et sec. Sa configuration et sa disposition géographique attribuent à cette région un cachet de trait d’union entre les quatre coins du pays. La richesse de cette région est, à l’instar de bien d’autres du pays, son identité qui se veut un patrimoine fondamental. Il s’agit d’un sceau de mémoire caractérisé par des archives naturelles que sont ses sites archéologiques qui symbolisent les témoignages palpables gratifiant et protégeant son histoire et son terroir culturel. Comme le disait si bien un penseur, « un peuple sans histoire et sans passé est un peuple sans identité ». Donc autant faire de ces fouilles une revendication concrète pour réhabiliter cette région avec son histoire tumultueuse sur laquelle nous reviendrons..( le courrier d’Algérie)

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